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A ceux qui tiennent pour importante la chanson française

NosEnchanteurs est le lien de cette autre chanson qui nous anime tant. Lieu de découvertes et de promotion il va de soi, lieu de débat aussi. En visite dans les Hautes-Alpes, à Veynes, j’ai eu le bonheur, le privilège de rencontrer des gens assez exceptionnels, parmi lesquels le chanteur Philippe Séranne qui, tel Don Quichotte, part en combat pour défendre la Chanson vivante en région PACA (Provence Alpes Côte-d’Azur). Son combat est sans doute le vôtre, dans votre propre région, il mérite d’être entendu. Et soutenu comme il se doit.

Philippe Séranne (photo DR)

Aux amoureux de poésie, de parole libre, d’engagement citoyen et de musique populaire en région PACA

qui de près ou de loin avez ainsi en partage la défense de la chanson vivante

Saviez-vous qu’en plus d’occuper avantageusement, sur les ondes des radios commerciales, le reliquat de temps de cerveau disponible de notre belle jeunesse une fois qu’elle a débranché portables et écrans, la musique anglophone amplifiée bénéficie de votre soutien généreux par le truchement de l’impôt régional ? Jugez-en par vous-mêmes en écoutant la compilation régionale des enregistrements financés avec vos deniers en 2011. Mes coups de coeur perso : l’inventivité harmonique de « Under Kontrol » et la poésie toute en finesse d’ »Enculeurs de mamans », l’un des 6 titres, sur 36, qui contient des textes en français.

Je n’ai rien contre l’électro, le rock, le hip hop ni même en soi contre la langue anglaise en tant qu’outil de communication primordial en dehors de nos frontières. Mais une fois que l’on sort le jazz et autres musiques expérimentales du lot, le déséquilibre dans les aides au disque de PACA en faveur de ces esthétiques  »modernes » relève de la caricature. J’affirme que la vraie différence, la vraie modernité musicale dans une société en profonde crise de sens, se trouve autant dans une parole poétique nourrissant de nouveaux rapports au monde que dans les codes communautaires dominants d’une partie des 15-25 ans.

C’est ce que la chanson vivante - qui nous parle dans notre propre langue de nous-mêmes, de nos rêves, du monde et peut être chantée par tous - défend inlassablement face au broyage normatif et aseptisé des majors, de la télé et du show-business. Portée par des milliers d’artistes et de lieux militants qui cultivent sa différence, sa diversité et sa vitalité créative, elle résiste à l’uniformisation et à la culture du marketing-divertissement, elle aspire à faire penser, résister, contester, créer autant que rire ou pleurer.

Habitant une montagne à cheval entre Rhône-Alpes et PACA, je m’étais toujours demandé pourquoi la scène chanson marseillaise était à ce point atone comparée à la scène lyonnaise et rhônalpine en général ; et pourquoi les scènes musiques actuelles du Sud regorgent encore plus qu’ailleurs de noms de groupes anglicisés et de sons inaudibles sans bouchons. En Rhône-Alpes, la chanson représente 20% des aides au disque de la Région en musiques actuelles (32 projets sur 158 en 5 ans) ; en PACA seulement 5 à 8% (2 projets sur 36 en 2011, 2 sur 27 en 2010). Est-ce parce qu’il y a peu d’artistes de chanson en PACA, ou parce qu’ils sont moins soutenus ?

Je viens d’en vivre la démonstration : si la chanson est à ce point en marge des aides au disque apportée par PACA en musiques actuelles, c’est un choix délibéré. Bien que porté par l’une des structures professionnelles les plus actives en PACA en chanson, et co-produit par l’un des meilleurs labels et studios lyonnais du secteur, la Région n’a pas simplement présélectionné un projet d’album que je lui ai présenté parce que son comité d’écoute, composé de l’establishment local des musiques actuelles, n’a pas trouvé la « différence » qu’il recherche dans le son de mes nouvelles chansons.

Au-delà de mon cas personnel, qui se résoudra tôt ou tard à force de persévérance, le déséquilibre des esthétiques soutenues par la Région PACA dans les aides à la création et enregistrement en musiques actuelles est une dérive grave que je n’arrive pas à m’expliquer autrement que par une forme de soumission au secteur culturel commercial - dans un climat général d’allégeance de moins en moins dissimulée des politiques culturelles aux appétits privés, mais dont on pourrait espérer qu’une région dirigée par la gauche tente de se démarquer. Les répercussions sont très lourdes sur l’ensemble de la filière ; à 2 ou 3 exceptions près, la scène émergente en PACA est complètement bouchée pour la chanson. Et si je vous inflige le récit de ma déconvenue personnelle ce n’est pas par plaisir masochiste de me victimiser publiquement, mais parce qu’elle lève tout soupçon sur l’origine de ce déséquilibre : oui, il est bel et bien délibéré ; pire encore, bien que fondé sur la légitimité de la représentation démocratique et de l’impôt, il ne répond pas à une politique clairement affichée.

Je demande aux élus régionaux de reprendre la main, ou alors d’afficher clairement – pour ce qui est des musiques actuelles - que leur politique d’aide au disque est centrée, en dehors du jazz, sur les 15-25 ans et les musiques anglophones amplifiées.

Philippe Séranne

Rappelons à nos lecteurs les articles « Je chante faux en français » et « Made in Grenoble in Isère (Qui sera le dernier à chanter en français ? », déjà publiés à ce sujet.

14 Réponses à A ceux qui tiennent pour importante la chanson française

  1. erwens 13 avril 2012 à 8 h 10 min

    je ne peux que faire le même constat dans ma région, il y a en effet une volonté évidente qui va dans ce sens….je ne suis pas optimiste….
    c’est bien triste…

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  2. cpierredon 13 avril 2012 à 8 h 56 min

    Nous souffrons d’une société qui ne sait pas quoi faire de ses jeunes. On peut le voir dans les plus grandes jusqu’aux plus petites municipalités, les jeunes = le sport, le rap, le hip hop. En dehors de ça, rien pour s’émanciper, rien pour ouvrir les esprits à la curiosité de l’autre. On le retrouve dans les textes de rappeurs, qui font souvent l’apologie de leurs cité, et des codes de vie qu’ils ont construit de façon machiste. Mais comme disait ma grand mère « pendant qu’ils font ça, il ne font pas de bêtises » n’est-ce pas ? C’est tout simplement la preuve que les politiques ont vraiment un mépris du peuple.

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  3. yann malau 13 avril 2012 à 10 h 05 min

    Le problème en PACA ne se limite pas à des problèmes de soutien politique ou autre, mais il est aussi quasi impossible de trouver des lieux pour jouer en public, et avec une importante disparité suivant les départements. Dans les Alpes de Haute Provence, mon département, je n’ai référencé que quatre à cinq bars le permettant et il faut fortement parlementer pour y arriver. Comme peux de lieux diffusent les illustres inconnus avec de vrais cachets, il est donc difficile de se faire un nom et pouvoir prospecter dans les régions voisines et réussir à vivre de son art.
    J’ai eu l’occasion de rencontrer une des responsables de l’ARCADE à Aix et elle en retire le même constat, nous sommes une région sinistrée pour la chanson.

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  4. Franck Halimi 13 avril 2012 à 10 h 37 min

    Bonjour à chacunE.
    Oui, ce manifeste éthique de Philippe Séranne risque bien de résonner un bon bout de temps en moult d’entre-nous.
    Il semble, en effet, malheureusement avéré qu’une grande frange des politiques présidant à nos destinées soit engagée dans une espèce de course à l’échalote dans la quête de l’inaccessible étoile : pallier les défaillances des politiques sociales tout en volant au secours du succès.
    Je m’explique.
    Comme il est écrit dans un message précédent par cpierredon : « Nous souffrons d’une société qui ne sait pas quoi faire de ses jeunes. »
    Aussi, après avoir laissés ceux-ci sans solution (voire à l’abandon) pendant des lustres, nombre de politiques de gauche de proximité (dans les municipalités, comme dans les conseils généraux et régionaux, voire dans les Drac) ont cherché à combler cette lacune.
    Pour autant, ils l’ont fait d’une façon que j’oserais qualifier d’aveugle, car sans une véritable « expertise » du terrain.
    En effet, là où il aurait fallu du discernement, de la pédagogie, un encadrement qualifié, des projets construits en fonction des publics concernés, il y a eu une espèce de blanc-seing signé à des associations porteuses de projets, très actives, imprégnées de ce que l’on appelle les cultures urbaines et qui ont su se structurer pour répondre aux besoins des cahiers des charges des collectivités subventionneuses.
    Comme, de surcroît, les concerts, spectacles et autres prestations proposées par ces associations de « musique de d’jeun’s » remportaient un succès public croissant, les politiques ont entériné le fait de leur verser des aides publiques, comme une sorte de prime « gagnant-gagnant » comme ils aiment à le revendiquer bêtement.
    Et c’est là que j’en reviens à l’un de mes chevaux de bataille : le besoin, devenu nécessaire, d’une institutionnalisation de « la chanson française dite de qualité » (appelons-la comme on veut : ici, chacunE comprend de quoi je parle).
    En effet, cultures urbaines, musiques actuelles, arts du cirque, arts de la rue (j’en passe…), tous ces modes d’expression artistique émergents, ont appris à se structurer pour répondre, voire anticiper, les aspirations de ceux qui détiennent les cordons de notre bourse (les politiques).
    Et j’ai le sentiment (en tout cas dans la connaissance que j’ai de la chose => je peux me tromper…) que ce mode d’expression que je chéris et qui me nourrit depuis si longtemps est quelque peu à la traîne dans ce domaine.
    Alors que la chanson continue à s’affirmer comme le mode d’expression le plus populaire, elle est vraisemblablement celui qui est le moins bien défendu institutionnellement parlant.
    Alors que les festivals pullulent et qu’ils font le plein (preuve qu’il y a bien un public nombreux pour la faire vivre), alors qu’il existe tant d’associations et individus qui font montre d’une débauche d’envie, d’énergie, de compétences, de temps, la chanson n’existe pas (hors showbiz) vis-à-vis des pouvoirs publics, à la hauteur de ce qu’elle devrait.
    Aussi, en croisant intelligences, compétences et envies, il devient urgent de constituer une force de proposition structurée, porteuse du fruit de ces rencontres, afin de prouver aux pouvoirs publics que cette chanson (qui le mérite) n’est pas « has-been », mais répond ô combien aux aspirations d’un grand nombre de nos concitoyens.
    Pour ce faire, j’aurais bien quelques solutions, mais on pourra en reparler ultérieurement, si d’aucunEs sont intéressés.
    Pour terminer (provisoirement), je dirais juste que je bosse aussi beaucoup avec les jeunes des quartiers et qu’ils n’ont pas rien à dire.
    Je dirais même que se révèlent assez souvent de magnifiques talents.
    La question est donc plutôt celle d’une répartition plus harmonieuse des subsides publics, mais cela, Philippe Séranne l’avait très bien exprimé dans son très juste texte.
    Voili.
    Musicamicalement vôtre.
    Franck Halimi

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  5. CCS 13 avril 2012 à 14 h 09 min

    @ Franck Halimi : vous avez raison : ces jeunes n’ont pas rien à dire. Réduire le rap à des textes qui font « l’apologie de leurs cités » ou de « codes de vie construits de façon machiste » consiste à en avoir une image aussi stéréotypée que celle qui réduirait le paysage de la chanson aux seules productions de Florent Pagny ou d’Obispo (l’écoute de Keny Arkana, Rocé, Zone Libre ou Spoke orchestra le montre aisément).

    « il devient urgent de constituer une force de proposition structurée, porteuse du fruit de ces rencontres, afin de prouver aux pouvoirs publics que cette chanson (qui le mérite) n’est pas “has-been”, mais répond ô combien aux aspirations d’un grand nombre de nos concitoyens. »

    En est-on bien sûr ? Cet extrait d’un texte de Sarclo(ret), qui en plus de compter sur nous pour retrouver son nom de jeune fille, se pose deux/trois question sur la chanson et la « difficulté d’être auteur de chansons d’auteur au XXIème siècle » : « Il y a de nombreuses personnes qui croient aimer les auteurs de chansons, et qui se rendent dans des petites salles ou des festivals pour les applaudir. Malheureusement ce sont des gens qui ont réglé l’horloge de leur sensibilité sur la nostalgie de l’époque où la chanson était évidente et vivante, et c’est pourquoi ils contrôlent la correction de l’écriture et de l’accompagnement des chansons précisément à l’aune de leur obsolescence.

    Il ne s’agit pas pour les auteurs de fournir à ce public une écriture et une musicalité inventive, mais de reproduire une façon de faire et des sujets rassurants. C’est ce qui fait durer la chanson « rive gauche », sorte d’artefact qui ressemblerait culturellement à la peinture qu’on vend à Montmartre ou à une décoration de jardin type Blanche Neige.

    C’est la raison pour laquelle, s’il puise dans des émotions et un imaginaire modernes, dans un vocabulaire non périmé et dans une musicalité vivante, un auteur de chansons aura toutes les peines du monde à trouver un public : Les gros conduits sont encombrés de conneries et le petit est encombré de philatélistes. »

    A méditer…

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  6. Franck Halimi 13 avril 2012 à 17 h 36 min

    Merci à CCS pour son commentaire.
    Ceci étant, même si je suis en partie d’accord avec l’assertion de Sarclo(ret), qui résulte de ses observations réelles sur le terrain (loin de moi l’idée de contredire cet aspect des choses), il se trouve qu’il existe une autre vision de ce qui existe.
    Il n’est pas faux de constater un côté que d’aucunEs pourraient qualifier de « nostalgique » ou de « traditionnel », ou encore de « rive gauche » dans une frange non négligeable (quantitativement parlant) du public friand de chanson.
    Pour autant, il existe également des chanteurs jeunes à la plume alerte, réfléchie, innovante et ô combien contemporaine qui tentent de se frayer un passage entre ces « gros et petits conduits ».
    C’est de ceux-là dont je parle.
    Et quand bien même il existe (et heureusement !) des tenants d’une certaine « chanson de qualité », pourquoi ceux-ci n’auraient-ils pas la possibilité de continuer à s’exprimer dans de meilleures conditions qu’à l’heure actuelle ?…
    Ce qui m’importe, c’est la capacité que ceux qui se sentent concernés par la chose pourront avoir pour faire rayonner, en toute liberté, et avec une économie de moyens décente, ce qui les anime : en l’occurrence, ce mode d’expression artistique populaire qu’est la chanson.
    Voili, c’est tout ce que je voulais dire.
    Musicamicalement vôtre.
    Franck H.

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  7. cpierredon 13 avril 2012 à 23 h 48 min

    Ho là, non, je ne voulais pas dire dans mes propos que tous les rappeurs sont des gens qui n’ont rien à dire. Par contre, ce que j’affirme, comme sonorisateur, c’est que je rencontre souvent des gens issus d’ateliers qui effectivement ont ces caractéristiques. Mais dans n’importe quel art, il y a des gens avec du talent, et d’autre pas. Le problème est que l’on pousse ceux qui n’en n’ont que peu a leur faire croire qu’il en ont, et même qu’ils vont pouvoir gagner leur vie avec ça. C’est , je trouve, une escroquerie vis à vis de ces jeunes qui rêvent, comme les jeunes footballeurs, à la gloire. Nous sommes dans l’époque de la star académy, et ce que les gens peu scupuleux font, c’est de faire croire que tout le monde peut être artiste. On sait que même avec du talent, le chemin n’est pas aussi simple, et que la chance et le travail sont 2 éléments qu’il faut avoir. Ce n’est pas leur rendre service que de leur faire croire que c’est facile.

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  8. Michel TRIHOREAU 14 avril 2012 à 6 h 34 min

    Pardon de me citer encore, mais on peut lire dans LA CHANSON DE PROXIMITE :
    « Les technocrates instruits et les cultureux néo-libéraux ont donné à la culture de masse le nom de « mainstream », parce qu’évidemment elle doit porter un nom anglo-saxon. La masse aujourd’hui est mondiale, globale. L’Anglais, ne se contente pas de son rôle de langue commerciale, il lui faut s’imposer comme langue universelle à plus ou moins long terme. Confirmation de l’hégémonie américaine, sans doute illusoire, dans un futur pas si éloigné ? Peut-être. Mais aussi, plus subtilement, volonté de SOUMETTRE LE SENS A LA FORME. »
    Et encore :
    « La colonisation, qu’elle soit ibérique, anglaise, française ou autre a toujours procédé de cette façon. Les langues autochtones qui expriment des connaissances particulières et des idées fortes ont ainsi disparu d’Afrique et d’Amérique du Sud. Des civilisations riches d’humanité ont été laminées et leurs richesses anéanties. Un Peul, dans sa langue d’origine peut dire : « cet homme m’a volé un bœuf », il ne peut pas dire « cet homme est un voleur ». La nuance n’est pas anodine. »
    … « Oui mais, dans cette grande parade du spectacle débridé, dans ce grand défouloir où le pire d’aujourd’hui sera dépassé demain, un seul tabou : pas d’intelligence ! Pas de réflexion ! Pas de cogitation ! Surtout NE PAS PENSER en dehors des poncifs. »

    Méditez, méditez, il en restera toujours quelque chose !

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  9. Delorme 14 avril 2012 à 9 h 39 min

    Pour Michel Trihoreau, une phrase (de mémoire) du grand linguiste Claude Hagège:
    Les langues ne diffèrent pas tant par ce qu’elles peuvent dire ou ne pas dire que par ce qu’elles nous obligent à dire.
    Et aussi un très bel ouvrage du même auteur Halte à la mort de langues (Odile Jacob).

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  10. Delorme 14 avril 2012 à 9 h 50 min

    Pour apporter de l’eau au moulin de CCS (!) sur la question de la modernité: l’étude un peu rapprochée des textes des « chansons de qualité » d’aujourd’hui (aussi brillants soient-ils) montrent qu’ils auraient pu avoir été écrits, pour la plupart, dans les années 50/60, avec les mêmes clichés. Nulle trace de passage du temps (pourtant une cinquantaine d’années). Et c’est vrai aussi que les amoureux de ce type de chanson ont généralement connu ces années-là, qui furent celles de leur jeunesse et la chanson est souvent une affaire de jeunesse et des goûts qui vont avec, auxquels on reste attaché parfois même dans l’âge mûr.

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  11. Françoise Mingot-Tauran 14 avril 2012 à 10 h 06 min

    J’ai appris ce matin, à la volée, sur France-Culture (heureusement qu’elle existe, tout de même) qu’il y a en ce moment « des pays » (un pays) où on arrache les cordes vocales aux chanteurs pour les faire taire. La résistance par la chanson reste. d’actualité. Ce ne sera jamais facile, surtout quand elle est de qualité ! Courage et amitié à tous ; chacun fait de son mieux de son côté. Merci à Michel Kemper-le-hors-pair d’accueillir les belles dissidences.
    Résister, c’est aussi remplir nos salles quand on passe… On vous attend. Je participais hier à Marseille au Tabou à une scène ouverte, avec le chaleureux Hamid dont la salle n’est pas toujours pleine… Oui, la Région PACA est sinistrée en ce domaine, il faut le dire, le crier : les cris finissent toujours par être entendus. Ne pas oublier que « le monde va au bien » selon sa pente naturelle, dixit Gandhi !
    Bises irrémédiablement optimistes de fanFan, celle qui chante la « Zone interdite » qui mène à une terre promise…

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  12. CCS 14 avril 2012 à 11 h 36 min

    @ Franck Halimi : il existe en effet de jeunes chanteurs capables de faire bouger les lignes (Clément Bertrand, Delphine Coutant, Loïc Lantoine, Sébastien Guerrier… auxquels on pourrait d’ailleurs ajouter des moins jeunes, qui ne sont pas obligatoirement confis dans le jus de la « chanson de qualité »…). Mais il existe aussi une tendance de fond et assez lourde à un certain conservatisme – cette plaie que constituent les « puristes » ! –, ainsi qu’une tendance à critiquer vertement les financeurs ou ces fameux médias-qui-ne-font-pas-leur-boulot. Certes, cette critique est le plus souvent justifiée. Mais son caractère insistant – et qui tourne parfois à l’obsession ! – a aussi pour conséquence d’éviter de se poser certaines questions, d’éviter à la chanson et à ceux qui la font de se regarder en face et de constater qu’elle a quand même bien du mal, cette chanson, à évoluer et à se renouveler ; que ce soit au niveau musical ou au niveau des thèmes abordés (vu de mon moulin, l’exemple apporté par Delorme est significatif). L’absence d’une vraie critique dans le domaine n’y est sûrement pas étrangère ; sujet qui a d’ailleurs été évoqué plusieurs fois dans les parages…

    En écho, cette citation de Malher : « La tradition, c’est transmettre le feu, pas prier devant les cendres. »

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  13. herve lapalud 17 avril 2012 à 12 h 57 min

    Merci Philippe pour ce beau texte.
    Un peu d’intelligence ne nuit pas.
    C’est l’éternel problème de la chanson d’être un art populaire.
    Et donc douteux aux yeux des élites de tout pelage.
    On peut toujours (pour se rassurer ?)
    relire certains papiers de journalistes
    (dont on a depuis oublié les noms)
    à propos de Brassens ou de Lapointe.
    On manque tout simplement d’élites éclairées, cultivées,
    de Jacques Canetti, d’Alain Poulanges, de José Arthur
    à moins que ceux-là se nomment aujourd’hui Trihoreau, Kemper, Hidalgo
    et n’aient, à nos dépens, que de bien petits tuyaux
    RV

    ps : « le biologiste passe, la grenouille reste » (Jean Rostand)

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  14. Philippe Séranne 19 avril 2012 à 21 h 56 min

    Salut à tous,
    Merci à Michel pour avoir repris ma tribune, merci pour vos réactions nombreuses, merci à tous ceux nombreux qui m’ont manifesté leur soutien.
    La situation de PACA est caricaturale, mais hélas à l’image de ce que l’on observe partout ailleurs (cf le “Made in Grenoble in Isère (Qui sera le dernier à chanter en français ?” de Michel).
    La confusion est ahurissante dans l’esprit d’un grand nombre de promoteurs publics des « musiques actuelles » sur ce que recoupent ces dernières. 4 grandes familles y sont en principe représentées, le jazz, les musiques traditionnelles, la chanson et les musiques amplifiées ; de façon outrancière de nombreuses SMAC (scènes musiques actuelles conventionnées), avec la bénédiction des collectivités qui les financent, négligent totalement les 3 premières, avec des répercutions très graves sur l’ensemble de la filière.
    En PACA, tout est dit dans la composition du comité d’experts de la Région en musiques actuelles : sur 9 membres, 8 sont de la communauté « musiques amplifiées », 1 du jazz, 0 pour la chanson et 0 pour les musiques traditionnelles.
    Bonne nouvelle : suite à mon papier, un dialogue est amorcé avec certains élus qui ont commencé par me dire qu’ils n’étaient tout simplement pas conscients du problème.
    Partout en France, artistes et citoyens, cessons d’assister passivement à cette relégation de la chanson et de la langue française. S’il faut s’accommoder du drôle de mélange de genres que sont ces « musiques actuelles », alors au moins passons au crible la composition des comités d’experts, la répartition des aides, demandons des comptes à nos élus et exigeons l’équilibre entre les esthétiques autant dans les aides à la création, à l’enregistrement que dans la programmation des SMAC.

    J’attends avec bonheur de pouvoir bientôt publier un nouveau billet pour témoigner des efforts de la région PACA pour retomber sur ses pieds.

    That’s all folks !

    Philippe

    ps- juste pour rire, amusez-vous à comparer le nom des groupes sur la grille de progra des transmusicales de Rennes et celle du festival Alors Chante à Montauban

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