La Jeanne, chanson-canicule
Pour que la vie soit belle / Il faut ça / Faut du Brassens, un peu de vin / Et puis des mains de musiciens… » Jusqu’à ce jour, quand en chanson on parlait de La Jeanne, on citait l’père Brassens. Faudra désormais partager et causer aussi de cette chanteuse-là, qui nous arrive par un premier album très abouti, remarquable même, après de nombreuses scènes précédées et suivies de flatteuses louanges : « Que les rumeurs se retirent / Je veux des larmes et du vent / Aucune humeur impassible / Respirer vraiment. »
« Je ne suis pas facile / Qu’on me déshabille / Mais on ne me dresse pas / Je n’appartiens qu’à moi. » Ici la parole est féminine. La chanteuse (Jane Bréduillard) et les plumes partagées entre Nathalie Kaufmann et Emilie Mouret : c’est du costaud, de la belle écriture, aérienne et littéraire (c’est rare et courageux de réhabiliter le métier de parolier). Les notes sont, elles, masculines : tous les musiciens et Robert Baccherini, guitariste, compositeur et arrangeur qui, fut, le savez-vous, de toute l’aventure Mama Béa ou peu s’en faut. C’est de la rencontre entre Jane la comédienne et Baccherini le musicien il y a six ans sur les planches d’Avignon (là où ils résident) qu’est né ce projet aux couleurs du Sud, surfilé de jazz.
« Je vais bientôt aller de l’avant / Mais pas n’importe où et contre le vent / C’est mieux. » Le timbre de voix, comme la posture de la chanteuse, les paroles et musiques, tout nous suggère un ailleurs, bien plus loin que le Palais des papes. Ça tangotte dans les sillons d’une chanson chaloupée et chaude, latine, qui suggère l’étreinte et la danse, la boléro, la rumba, l’accordéon familier qui rivalise avec les cuivres.
Le faits d’armes passés de Jane et de Baccherini nous renvoient à des tas de noms, de références, de valeurs communes : Brassens et Mama Béa déjà cités, Raymond Devos, Paulo Mondano, Royal DeLuxe… Et des scènes en tous genres en tous formats. Rien d’étonnant que ce disque nous arrive un beau jour sur la platine, qu’il nous enchante comme rarement : ces deux-là n’ont rien de débutants.
Le premier extrait exploité de cet album, le premier clip aussi, est cette chanson au titre english, I don’t know why (le titre seulement, pas le texte) : est-ce pour faciliter le passage en radios et ainsi duper les programmateurs ?
La Jeanne, La Jeanne, Quart de lune, 2013. Le site de La Jeanne, c’est là.
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Encore une fois merci pour cette belle découverte . J’aime ce mélange de musiques colorées , ce mélange de légèreté et de profondeur des paroles , et qu’est ce qu’elle est belle la Jeanne ! j’ai noté sur son site qu’elle sera à la 2Deuche à Lempdes, et c’est dans le Puy-de-Dôme 63 et pas 03 .
ps : j’ai bien entendu votre appel Michel , j’espère que d’autres l’ont entendu aussi …Pour que continue ce site dont on ne saurait se passer .
Tiens, c’est le même titre que pour La Maison Quitientchaud ? ^__^
Je l’adore !
Quelle bonheur cette musique, cette voix et toute la gaité de « Pour que la vie soit belle ». Je me la passe et la passerai en ce lundi matin.
Bonne semaine à vous,
eMmA