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Zaz, le mauvais procès

Zaz (photo DR)

Zaz (photo DR)

Vous rendez-vous compte ? La chanteuse Zaz vient d’obtenir (« de facturer » écrivent certains médias) 40 000 € pour avoir chanté 30 mn devant quelques 600 salariés du groupe d’assurances Allianz. Lancée par un blogueur, l’info a été reprise des tas de fois par la presse nationale, chacun soupesant, calculette en main, le coût à la minute. Qu’ils sont cons, ils auraient pu calculer le prix de chaque chanson. Sachant qu’en une demi-heure, on en fait grand maximum huit, Zaz s’est fait 5 000 € par titre. S’est fait ? A ce niveau du chaud-bise, c’est rarement le rôle de l’artiste de trouver les dates, négocier les contrats puis les signer. Combien la chanteuse a-t-elle touché au bout du compte, nul ne le sait. Et du reste personne ne s’en soucie, du moment que l’accusation a fait mouche, qu’on cloue l’artiste au pilori médiatique. Bien sûr, on va rappeler à son propos ses propres paroles d’artiste « rebelle » : « C’est pas votre argent qui fera mon bonheur » chante-t-elle dans Je veux. Qui n’est qu’une chanson, pas une profession de foi.

Même Le Figaro, chantre de la rigueur budgétaire en ces temps de queues de c(e)rises, qui n’a, il y a peu, pas cillé sur le coût astronomique des meetings de Sarkozy (mais s’est rattrapé depuis sur le prix du papier peint et du mobilier du secrétaire de la CGT), entonne lui-aussi l’air sous-entendu du scandale. Comme s’il était crédible dans ce rôle de défense du consommateur…

Zaz est devenue depuis quelques temps la cible préférée des journalistes en mal de tête à claques. Un écart de langage, une formule un peu malheureuse (elle qui n’est ni intellectuelle ni philosophe) et c’est de suite la curée.

Je ne suis pas, et de loin, un fervent admirateur de Zaz. Son récent album de reprises, Paris, est à mon sens sinon une calamité, au moins un truc sans intérêt. Que voulez-vous : elle n’habite pas ses chansons. Mais ça, pas un journaliste ne l’a dit. On ne fait plus de critique de disque (c’est chiant à rédiger, faut d’abord écouter le disque, éventuellement le comprendre) : on cartonne à vue l’artiste dès le premier pet qui semble être de travers, c’est bon tant pour Closer que pour Le Parisien.

La presse parle à propos de ce type de concert privés de « ménages » (1) alors que ce ne sont ni plus ni moins que des concerts, à savoir ce qu’ils font en temps normal. Tout le monde le fait : Yannick Noah comme Henri Dès ou Carla Bruni. Tiens, la femme du président bling-bling, Rolex et talonnettes, qui fait des conférences facturées 100 000 euros, a chanté quelques semaines avant Zaz, pour le même public, le même groupe Allianz. Même timing sans doute mais pour 50 000 euros ! 10 000 de plus, le prix du prestige sans doute, le doux écho de la couette élyséenne. Ça n’a pas fait scandale. Au reste, que ce soit 30 minutes ou 90 je ne vois que peu de différences : le temps d’installation et le déplacement sont les mêmes.

Le métier de chanteur veut ça : on est embauché pour chanter devant des gens. Que ce soit en séance publique où les gens payent (ou non), dans un Zénith, une plus modeste salle, dans le cadre d’une foire économique, un festival, que sais-je encore… Ou dans le cadre d’une soirée privée. D’une entreprise, pourquoi pas d’un ministère… Ou dans l’intimité de votre salon, en Chant’Appart. C’est bien du privé, ça ?

Chanter pour des entreprises ? Oui. Xavier Lacouture, Alcaz, Vincent Baguian, Des fourmis dans les mains, Lili Cros et Thierry Chazelle, Grupetto, Evelyne Gallet, Eric Frasiak et bien d’autres le font (ceux-là l’ont fait pour le groupe d’experts-comptables Cabex, à destination de chefs d’entreprises, et ce n’est qu’un exemple). Parlera-t’on à leur propos de « ménage » ? Se salissent-ils en chantant ainsi ? Ils ne modifient pas leur répertoire pour autant, n’abdiquent rien, font seulement leur métier de chanteur.

Simplement leur cachet (parfois supérieur à ce qu’ils pourraient prétendre en temps normal) n’a tout de même pas l’arrogance d’un chèque à Zaz ou à Bruni : il va de soi que le montant du cachet est indexé à la notoriété. C’est comme ça, c’est la loi du genre.

Je crois qu’on fait une série de mauvais procès à Zaz, qu’on se la prend un peu facilement pour tête de turc, pour gimmick. Et si au lieu de parler d’elle, ces journalistes fainéants du bulbe nous parlaient simplement de chanson ? Et s’ils enquêtaient enfin sur l’utilisation de l’argent public pour payer des cachets mirobolants à des stars qui n’hésitent pas à augmenter leurs prétentions justement parce que ce sont les contribuables qui payent ? Car ce qu’Allianz fait de ses sous m’importe peu (si vous n’êtes pas contents, changez d’assureur) ; ce que les collectivités publiques font du nôtre me soucie beaucoup.

 

(1) Dans le jargon journalistique, un ménage désigne un travail fait par un journaliste ou un animateur télé ou radio dans ou pour une autre entreprise que la sienne pour « arrondir ses fins de mois ».

16 Réponses à Zaz, le mauvais procès

  1. Christophe Chants-Sons 7 janvier 2015 à 10 h 48 min

    Je n’en dirais pas plus …
    à Montauban,
    vini, vidi …
    pas convaincu !

    Découverte …
    … fous toi de moi !
    Déjà un discours
    formaté, démago,
    « je veux … »

    Elle n’a pas « gagné »
    j’en fus heureux !

    Qu’elle fasse leur bizness,
    sait elle ?
    Ceux qu’elle touchent,
    ce qu’elle « touche » ?
    Zaz,
    c’est un « buzz » qui dure
    depuis trop longtemps .

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    • Norbert Gabriel 7 janvier 2015 à 11 h 23 min

      Pourquoi un buzz? Je l’ai vue en concert aux Muzik’Elles il y a 3 ou 4 ans, elle a fait un tabac dans un festival à la programmation très riche, et dans des conditions pas faciles, un set de 30 à 40 mn en front de scène pendant qu’on installait le super plateau de Christophe Willem. Avec son trio, on peut dire qu’elle a mis le feu, et elle était peu connue à l’époque. Je l’avais vue dans 2/3 chansons en 2007 ou 2008, sans savoir qui c’était, elle m’avait épaté (son guitariste aussi qui est un très très bon dans le swing)
      En parlant de buzz, justement, il y a une chose que je ne supporte pas ce sont ces humoristes indigents qui répètent les mêmes vannes lourdingues comme des moulins à ragots, genre elle sent mauvais , elle se lave pas les cheveux et le reste.. Rien que pour ça, j’ai envie de prendre sa défense. Ci joint une photo retrouvée, de 2007 ou 2008, avec de beaux cheveux bien propres…

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  2. Norbert Gabriel 7 janvier 2015 à 11 h 10 min

    Ce qui est scandaleux dans cette affaire, ce sont ces titres putassiers qui laissent entendre que l’artiste quel qu’il soit, encaisse le montant de la facture direct dans sa poche. Ça a toujours existé ces concerts privés, et là, Zaz en prend plein la tronche…
    Il y a même un ahuri qui lui reproche de ne donner à l’asso Colibris « que » les bénéfices des produits dérivés… Quand le populo répète doctement que l’argent ne fait pas le bonheur, tout le monde opine, même si parfois, ça peut aider … Mais quand c’est une chanson, honte à celle qui le chante.

    Dans le même exercice, Christophe Maé est « facturé » 100 000 €, et dans les années 65-66, Eddy Mitchell était aussi dans ces prix, l’équivalent de 100 000 € pour un concert semi privé (pour une entreprise de mode de taille moyenne en province) avec son nouveau groupe post Chaussettes Noires.. Rien de nouveau sous le soleil des sunlights

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  3. Marc Gicquel 7 janvier 2015 à 11 h 20 min

    (commentaire publié sur facebook)

    Très bien dit Michel, même si je trouve ce cachet excessif, mais faut bien prendre l’argent là où il est, non ? Zaz est déglinguée après avoir été portée aux nues sans doute par les mêmes média. Perso, je n’aime pas ce que j’ai entendu récemment… Heureusement qu’elle a de bons musiciens, mais on ne comprenait rien aux paroles, sauf à les connaître déjà, ce qui était mon cas. Mais ce n’est pas ce qui intéresse les chiens qui la mordent…

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  4. Laurent Le Larron 7 janvier 2015 à 11 h 21 min

    (commentaire publié sur facebook)

    Très bien dit. Et lorsque l’on me propose un joli chèque pour chanter mes chansons devant un public respectueux et respectable, je ne refuse pas non plus. D’autant que cet argent peut servir à financer d’autres projets artistiques moins rentables.

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  5. Flavie Rodriguez 7 janvier 2015 à 11 h 24 min

    (commentaire publié sur facebook)

    Disons que c’est vachement sympa de cracher sur les gens qui réussissent, c’est plutôt habituel.
    Tout à fait d’accord avec Michel en dehors de toute considération artistique, goût personnel ou quoi ou qu’est ce.
    (et parmi certains artistes qui la critiquent je me demande combien seraient contre un petit concert privé, où, non seulement ils ne payent pas pour chanter mais seraient payés rubis sur ongle ! )

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  6. Dominique 7 janvier 2015 à 11 h 27 min

    Entièrement d’accord avec toi. Au delà de la logorrhée anti-Zaz qui me semble bien excessive si cette artiste est aussi nulle qu’on le dit et le répète partout, je suis surpris que ce cachet de 40 000 euros à une boite privée fasse scandale alors qu’elle a reçu des cachets de 50 000 de la part de festivals subventionnés à hauteur de 80 % par des collectivités, donc par nos impôts… Et que dire du million d’euros (double de son cachet maximum) accordé par Sarkozy à Hallyday pour un concert sur le Champ de Mars ?
    Et là encore ce sont nos impôts qui ont pris en charge la fantaisie du prince… Mais aucun argument n’a de crédit en ce moment, c’est la chasse à Zaz qui est ouverte. Ensuite on reprendra sans doute la chasse au Stromae… Dénigrons, dénigrons, c’est une perte de temps et ça n’avance à rien mais c’est toujours plus facile que de travailler à la promotion d’artistes inconnus ou méconnus.

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  7. Danièle Sala 7 janvier 2015 à 12 h 21 min

    On peut dire ce qu’on voudra de Zaz, moi je l’aime bien depuis le début, en tant qu’humaine et en tant que chanteuse, je trouve que son succès est mérité, tant mieux pour elle si elle a gagné de l’argent avec un concert privé, et dans ce clip par exemple je trouve qu’elle est « habitée » par ce qu’elle chante.
    https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=KDcgOpUp2nc

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    • Michel Kemper 7 janvier 2015 à 13 h 21 min

      Je ne sais, ni pour Zaz ni pour personne, si tel ou tel succès est mérité, mais c’est pas moi qui vais reprocher à Zaz d’en avoir : s’il est arrivé, c’est tant mieux. Je me limite à souhaiter le même succès pour d’autres. C’est bien, Danièle, sur le dernier disque de Zaz (Paris) que je parle de chansons pas vraiment habitées. Surtout pas concernant les précédents albums, que je connais bien trop peu pour en faire la moindre appréciation.

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  8. alexandre lagodas 7 janvier 2015 à 12 h 24 min

    Et bien je ne sais pas qui est la personne qui se prend ce genre de critique en même temps qu’un paquet de pognon. Peu m’importe qu’elle soit allée le chercher avec les dents (qu’on suppose acérées ou du moins bien accrochées).
    Peu m’importe aussi finalement qui est l’être humain qui s’est fourré dans ce panier de vipères.
    C’est la simple logique de l’industrie culturelle.
    Ce n’est qu’un produit, de la chanson industrielle.
    Ce qui m’ennuie ce ne sont pas tant les personnages cités ci-dessus mais les milliers qui aimeraient en faire autant.

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    • Danièle Sala 7 janvier 2015 à 12 h 47 min

      C’est aussi un mauvais procès de dire qu’une chanteuse de rue, qui a bien galéré avant d’être connue devient un produit industriel dès qu’elle a du succès et qu’elle gagne de l’argent . Dans ce cas, Ferré, Ferrat, Brassens, et bien d’autres sont devenus aussi des produits industriels .

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  9. Christian Camerlynck 7 janvier 2015 à 12 h 41 min

    Pour donner un cachet net de 300€ à deux artistes un musicien, un chanteur il faut facturer 1200€ Ht cela comprend répétition et au moins une jounée de mobilisation. Durée du voyage installation, balance, concert, démontage… Il faut ajouter à cela les frais de déplacement, l’hébergement. J’ai souvent eu ces discussions avec beaucoup de monde à Arras notamment, il est difficile de comprendre quand on est pas du métier. L’amortissement d’un spectacle, les frais de communication affiches, flyer, téléphone etc…il faut bien les payer. En apportant ce petit témoignage du saltimbanque que je suis Je veux juste dire la même chose que ce que disent Norbert et Michel. De quoi parle-t-on dans cette affaire? D’une facture pas de cachet d’artiste… D’autres artistes ont eu d’autres caprices plus gênants à mes yeux… Telles marques de vin dans le coffre avant concert, telle marque de voiture pour aller de l’aéroport à la salle de spectacle.. Mais qu’importe si ce ne sont pas des impots qui paient, si cela ne met pas le festival où la salle en péril. Chacun monte son vélo comme il veut. Enfin peut-on réellement parler de journalisme dans cette affaire?

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  10. alexandre lagodas 7 janvier 2015 à 13 h 35 min

    En réponse à Danielle Sala.
    Mais bien sur que oui. Et cela n’enlève rien à leur talent, ni à celles et ceux qui sont restés dans leur ombre.
    Pour suivre le mot de Christian Camerlynck, je ne parle pas, bien sur, des cyclistes ni des bicyclettes mais des champions sponsorisés par des marchands de vélo en gros.

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  11. catherine Laugier 7 janvier 2015 à 19 h 26 min

    Quand un artiste devient la cible d’internautes qui partagent à l’infini des ragots il me devient sympathique…Zaz ne prend certainement pas plus que d’autres dans les mêmes conditions….
    Mais vu les centaines de milliers de vues qu’elle a sur YouTube et les salles pleines elle n’est pas tant à plaindre que cela, la critique est la rançon de la gloire…
    Comme Michel cite Chant’Appart je rappelle que pour pouvoir chanter chez l’habitant il faut quand même accepter un cachet de 200 à 900 € maximum me semble-t-il… Quand on tombe bien on a le gîte et le couvert, mais il faut amortir le voyage, l’absence qui prend au moins deux jours, et l’on fait généralement du « Solo » faute de pouvoir payer ses musiciens…Dans les salles moyennes (90 à 300 places) on est parfois payé en fonction du nombre de spectateurs…et n’étant pas médiatisé il arrive qu’on ne fasse pas le plein (j’ai vu plusieurs fois le cas pour des chanteurs de grand talent). Alors qui est le plus à plaindre ?
    Enfin si l’on en vient à ce sur quoi les journalistes devraient se pencher, ses talents musicaux, je suis partagée.
    Elle est dotée d’une voix bien particulière, légèrement voilée, fort agréable et qui lui donne un avantage pour chanter de la chanson Populaire au bon sens du terme, pourtant elle ne me touche pas toujours par son interprétation, pas assez expressive, je suis souvent déçue en plateau TV notamment, et aussi par « Paris », même si ce CD est infiniment plus écoutable que le « Sa jeunesse », reprises d’Aznavour; une petite formation lui convient mieux qu’un grand orchestre je pense, ses musiciens me paraissent bien effectivement, dans le jazz et la java !
    Cet enregistrement présente à mon goût ses meilleures interprétations :http://youtu.be/sH3Dt9F-qoY
    A suivre, bien conseillée elle pourrait devenir une grande interprète, si elle ne tombe pas dans la facilité.

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  12. coco 7 janvier 2015 à 23 h 15 min

    moi aussi j’aime bcp zaz, j’ai vu un concert à la rochelle où elle « assurait » !! je suis sûre qu’elle paye son franc parler en faveur de pierre rahbi, de la décroissance … ce sont des idées très attaquées par les milieux qui ont les médias dans leur poche !! son album de reprise n’est peut être pas le meilleur mais ce n’est pas la seule !!! et ce qu’elle a dit sur certains nantis pendant l’occupation n’était pas faux non plus, que de la désinformation nauséabonde comme beaucoup en ce triste moment !

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  13. Norbert Gabriel 8 janvier 2015 à 12 h 47 min

    Sous une autre forme, y en a un autre qui dit à peu près la même chose, que l’argent ne fait pas forcément le bonheur ..

    Oh la la la vie en rose
    Le rose qu’on nous propose
    D’avoir les quantités d’choses
    Qui donnent envie d’autre chose
    Aïe, on nous fait croire
    Que le bonheur c’est d’avoir
    De l’avoir plein nos armoires
    Dérisions de nous dérisoires car

    Foule sentimentale
    On a soif d’idéal

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