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Xavier Merlet : ce « je » qui vaut la chandelle

REMETTRE MES PARAMÈTRES PAR DÉFAUT « Il y a parfois au dos des appareils électroniques un petit bouton reset qui nous permet de réinitialiser le disque dur. J’ai voulu appuyer sur mon bouton reset, remettre mes paramètres par défaut : mes mots, ma guitare, tout simplement. Les mots, souvent, étaient ressemblants. Imprégnés de trop de folie et de bêtise humaine. Mais les mots se sont imposés. Comme l’actualité s’impose… Ma guitare les a joués ces mots et puis elle a cherché son reflet. Une guitare qui lui ressemble mais… en mieux. Une guitare avec au bout des cordes un guitariste qui serait comme mon double. » Xavier Merlet

REMETTRE MES PARAMÈTRES PAR DÉFAUT
« Il y a parfois au dos des appareils électroniques un petit bouton reset qui nous permet de réinitialiser le disque dur. J’ai voulu appuyer sur mon bouton reset, remettre mes paramètres par défaut : mes mots, ma guitare, tout simplement. Les mots, souvent, étaient ressemblants. Imprégnés de trop de folie et de bêtise humaine. Mais les mots se sont imposés. Comme l’actualité s’impose…
Ma guitare les a joués ces mots et puis elle a cherché son reflet. Une guitare qui lui ressemble mais… en mieux. Une guitare avec au bout des cordes un guitariste qui serait comme mon double. »
Xavier Merlet

Une voix fragile, fluette, haut-perchée, qu’on pourrait croire en danger tout le temps. Et chargé de mots et de maux bien plus lourds qu’elle… « Vas-y, bombe le torse / Vas-y bombe ma vie / Allez vomis ta force / Toi mon bel ennemi… » Seule la guitare arme le chanteur (la sienne et surtout celle de Marc Brébion), le carapace, lui donne force et a

udace. « Et s’il faut que demain je rappelle / Encore, le sort / Des enfants que l’on noie sous le fiel / De nos efforts / A vouloir que nos visions soient celles / Qui disent à tort / Le chemin d’amour universel / C’est le mien, monte à bord ». Dès l’entame de ce nouvel album, c’est Encore, à la fois sur Lampedusa et sur Charlie-Hebdo, la folie des Hommes sur cette terre…

La chanson est en elle-même un média ; chaque chanteur une part d’information : observation et restitution. Ces événements-là, qui sont tant à conjuguer à hier, aujourd’hui et à demain, n’ont pas fini de résonner en nous. Même si « Je sais je t’agace / Je sens tu te lasses / De mes opinions ». Ici, Xavier Merlet, lui qui peut passer pour un « donneur de leçons », se pose la question : « Le je en vaut-il la chandelle ? / Dans l’engagement rien ne stipule / Que l’on va vous couper les ailes ».

Voici Xavier Merlet, un être somme toute ordinaire. Il aime et le dit, mieux encore il le chante. Il s’intéresse aux choses de ce monde. Et s’énerve et s’indigne. Il procrastine, il lambine. Il fait la chasse aux gromos. Oui, il chante. Des chansons qu’il nourrit de sa vie, de ses envies, de ses dégoûts, de ses peurs (« peur de l’idée / que la peur se nourrisse de la peur »). Tout ça fait sens et un beau jour fait son. C’est son cinquième album, peut-être le plus abouti à ce jour, celui dont on a envie plus encore de vous le recommander, de ne pas passer à côté cette fois-ci. Douceur de la voix, assurance du propos, poésie, nous sommes ici entre folk-song et protest-song (qui fait souvent songer à Louis Capart, c’est de ma part un compliment), au cœur de la chanson simplement, de celle qui sait saisir le temps présent, mélange de choses graves et de futilités, d’amour et de drames, celle qui pose des idées et dame des pistes. « Une chanson qui pleure / Ou qui rit, c’est selon », de la Variété française tout simplement : « Mais Marine ma variété à moi / Elle est terrienne avant d’être française » lance-t-il dans une charge de bon goût, de bon sens, à l’égérie de la haine. Une chanson des temps présents, qu’on écoute ci-dessous…            

 

Xavier Merlet, A.O.C., 2017. Le site de Xavier Merlet, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. 4 titres de cet album en écoute ici. En concert le 2 février à l’ACP Manufacture Chanson à Pari ; le 13 février à La Bouche d’Air à Nantes.

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Une réponse à Xavier Merlet : ce « je » qui vaut la chandelle

  1. Catherine Laugier 24 janvier 2018 à 13 h 24 min

    Ça, c’est de la chanson engagée ! Merveille d’intelligence et de poésie, bien plus efficace que de se contenter d’écrire un tract politique…

    Répondre

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