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Bancal chéri enfonce le clou

26903794_1785866378112739_753542199230709948_nDimoné, Imbert Imbert, Nicolas Jules… Trois artistes et pas des moindres, trois « univers » comme on dit, certes éloignés les uns des autres, mais loin d’être incompatibles, la preuve. Il n’y a que les montagnes qui ne se rejoignent pas : eux les rasent pour mieux se voir. La genèse de Bancal chéri est simple comme bonjour : après des années de scène communes avec le « Comprend qui peut – Boby Lapointe repiqué » (dont la dernière équipe comprenait Evelyne Gallet, Yéti, Roland Bourbon, Dimoné, Imbert Imbert et Presque oui, et qui a vu aussi la participation occasionnelle de Jeanne Garraud, Sarah Olivier et Patricia Capdevielle), ces trois-là ont eu envie de poursuivre cette route pour partie commune. La preuve qu’il peut avoir un après, même ou ailleurs qu’à Saint-Germain des prés. Après Lapointe, ils enfoncent le clou.

Et le quatrième larron ? Roland Bourbon, aussi indispensable que l’alcool du même nom, à tel point qu’on ne sait qui a donné son nom à l’autre. Outre le Lapointe repiqué qui a mis en exergue ce batteur ventripotent en slip et le bide à l’air, on connaît Bourbon pour être le batteur attitré de Nicolas Jules.

Faisant dans la poésie, la bio de Bancal chéri nous instruit : « Quatre bandits musiciens, désarmants et désarmés, se rencontrent par quatre chemins croisés. Loin des lignes droites et des routes déjà tracées, ils allument de petits feux. De doutes assumés en envies partagées, ils s’accueillent aux abords de leurs secrets. Aujourd’hui, parce qu’ils savent qu’ils ne sont pas obligés d’écrire et de composer ensemble, ils décident de le faire. Pour changer les habitudes, pour le plaisir des étreintes déstabilisantes, pour le vertige adoré et pour le bancal chéri ».

Chacun dans son art, l’un après l’autre, mais chacun se tient aux aguets sur le pas de porte de l’autre, entre dans son commerce, y laisse des traces. La tonalité est rock (le premier titre très rockabilly, avec un Dimoné qu’on dirait Dick Rivers, en un texte plus élaboré toutefois). Chacun son art et dieu pour tous. Peu ou prou nous ne connaissions Imbert Imbert qu’avec son amie et complice contrebasse : là, le collectif le propulse dans une dimension autre, un espace plus grand encore, musical mais pas que, formidable. Être ensemble, être quatre, ne coupe pas les cheveux en quatre, mais fortifie plus encore le cuir chevelu (pour Bourbon, c’est une image, lui qui n’a plus de poils sur le caillou). Chacun va sa folie de pyromane et tous foutent le feu. Ecoutez Dimoné délirer sur L’habitude enfin, une des grandes plages de ce disque. Mais toutes sont grandes plages. Bancal chéri démonétise tout ce qu’on croyait savoir sur le rock, supplante et de loin le Golf Drouot, ruine la carrière de Johnny, je n’ose dire l’enterre. C’est puissant tant dans l’intention que dans l’expression. A croire que ça accomplit, presque parachève (mais n’achève pas, loin s’en faut) le parcours de chacun des quatre sus-nommés.

On ne va pas vous dévoiler, pas spoiler, les treize titres de l’album. Ils sont de toute façon indescriptibles. Laissons la tâche aux psys qui eux coupent tout en quatre. N’en tirons, nous, que le plaisir, la jouissance d’un album qui porte la chanson dans un de ses extrêmes, confortable, délicieux et délicat, dans lequel nous nous lovons, nous nous reposons. Replay.

 

Bancal chéri, (éponyme), Printival/Estive 2018. La page de Bancal chéri, c’est ici. Ce que nous avons déjà dit d’Imbert Imbert, c’est ici : ce que nous avons dit de Dimoné, c’est là ; ce que nous avons dit de Nicolas Jules, c’est ici.

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