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Vincent Tronc, l’homme est un animal bien étrange

Vincent Tronc ©Odile Noël

Vincent Tronc ©Odile Noël

« J’aime l’odeur des villes / Et puis de temps en temps / J’aime l’odeur des champs (…) Et le bruit des machines / Qui remontent le temps »
Pendant le confinement, Vincent Tronc vient de réaliser une vidéo dans une atmosphère de fin du monde : masqué, dans des lieux urbains semblant vestiges d’une civilisation disparue, où la nature reprend petit à petit ses droits comme dans les lieux abandonnés de Tchernobyl. La douceur de sa voix, le fantôme de son accordéon qui semble avoir lui aussi perdu son souffle, même s’il est toujours audible par moment, les scènes métaphoriques vous font venir des larmes aux yeux, vous font frissonner, vous dressent le poil, comme cette scène devant un amphithéâtre vide où seules poussent des herbes folles. Note d’espoir lorsque abandonnant son masque sur le panneau « Interdit au Public », Vincent nous fait un signe d’au-revoir en marchant en équilibre sur les rails abandonnés…

Cette chanson, écrite antérieurement à la crise sanitaire prouve s’il en était besoin la sensibilité des artistes à l’évolution de notre monde, l’un de ces nombreux écrits qui nous paraissent maintenant bien prémonitoires.

Le titre fait partie d’un album concept dédié entièrement à la cause animale, paru à l’automne 2019. Il nous en illustre les chansons l’une après l’autre par des vidéos pleines d’humour, d’auto dérision et de poésie. Zanimo dénonce le massacre des animaux sauvages, Magnifique animal leur utilisation comme objets de curiosité dans le milieu du cirque, au détriment de leur dignité, Les poissons pleins de plastique s’attaque aux conséquences sur la vie animale du « septième continent ».

Pour autant ses textes ne sont ni des tracts environnementaux, ni des études scientifiques, bien plus de fantasques écrits qui tirent leur poésie et leur acuité de leur fausse naïveté, avec des sonorités habilement tricotées qui sont elles-mêmes musiques – allez écouter L’hippopotame tam-tam. Avec de légères ailes quand il le faut : « Où vont-elles les demoiselles aux corps si frêles / elles sont de plumes habillées, de costumes bien taillés ».

TRONC Vincent 2019 ZanimoLes musiques, savantes compositions mêlant rock, sonorités world, pointes d’électro avec des sons bien mis en scène, et toujours l’accordéon profond dont il est virtuose, en font un environnement original, variant suivant les chansons. Les vidéos sont à l’avenant, d’un artiste qui se fait aussi comédien et metteur en scène, un véritable saltimbanque.

Vincent Tronc pense certainement que nous sommes l’une des espèces animales les plus étranges. « Il y a des animaux qui courent partout dans les bureaux (…) en quête de promos ».  La tension de cette chanson vient de son rythme entêtant ponctué de variations dissonantes d’accordéon en bourdon, en contraste avec le reggae doublé de percussions africaines de Je ferai le singe pour toi.

Vincent Tronc, celui qui Arrive de la lune, comme il nous l’expliquait dans son album Le Voyageur, continue à suivre sa route poétique, amoureux du monde dont il nous donne alerte, de la musique et des gens, en liberté et en poésie.

 

Vincent Tronc, Zanimo, autoproduit (2019)
Le site de Vincent Tronc, c’est ici.  Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, là.

J’aime l’odeur des villes
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Une réponse à Vincent Tronc, l’homme est un animal bien étrange

  1. Catherine Laugier 19 mai 2020 à 12 h 32 min

    Le clip des Demoiselles, une animation délicate de Jean-Noël Criton vient de paraître.
    https://www.youtube.com/watch?v=crql5ExZ6mI

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