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Martial Robillard, simplicité et modestie

Martial Robillard (photo Serge Féchet)

Martial Robillard (photo Serge Féchet)

C’est, mine de rien, son quatrième album. Et visiblement, Martial Robillard passe le turbo : deux albums en un ! Un fait rien que de ses textes (avec tout de même un Brassens parce que ça a toujours été comme ça ; et un autre des frères Danzin). Le second album ne contient que des chansons écrites par Éric Barbara : Robillard a bon goût, mais nous le savions déjà. Vingt-huit titres d’un coup, ce n’est pas rien !

Robillard, vous le connaissez. Comme vous, il hante les lieux de spectacles, les festivals. Il est entre tous reconnaissable : c’est le grand avec sa casquette et sa moustache blanche qui tombe plus bas que le menton. Depuis qu’au siècle passé, son frangin lui a fait découvrir Brassens, il chante et enchante.

D’ailleurs, il ne se dit pas chanteur, mais plus volontiers troubadour : il en a le physique et la démarche.

C’est un de ces albums de « co-vide » comme il dit, enregistrés et musiqués en des conditions sinon spartiates au moins rudimentaires : Robillard seul à la guitare (comme sur scène où, en général, il est seul à la guitare). Sauf sur deux piano-voix réalisés avec Khôl, et neuf « ritournelles » avec la violoniste Carine Gontran.

(pour commander ce disque, cliquez sur la pochette)

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Robillard revisite les plaques de rues et le CV de ses titulaires, convoque la bande de ses copains du festival Dimey, loue la camaraderie, s’invente ou non une bipolarité (« J’suis bipo sous l’manteau »), chante les hauts et les bas, les salles d’attente qu’il abhorre, les putains d’semaine aussi bien que les éclaircies, ses souvenirs des cabarets de Montmartre…

Robillard seul ou avec son parolier Barbara, il y a de la veine de Brassens ici : semblables globules, rouges et blanches. Mais, même en guitare solo, Robillard sait suggérer d’autres sons, d’autres ambiances, comme dans Ma belle arabica. Ou dans cette marine qu’est La Galante, pas très éloignée d’un possible Hugues Aufray.

Ce n’est pas un grand disque, au sens où Robillard n’est pas Caruso, que sa guitare n’a que peu de cordes et ne fait pas orchestre symphonique. Ce n’est ici que simplicité et modestie : c’est ça qui peut peut sans mal nous toucher, nous émouvoir. C’est une chanson dans sa presque nudité, dans ce qu’elle a de plus authentique : une chanson comme on aime à la partager entre copains, en des soirées sympas. Comme le visiteur d’un soir sait vous combler de son chant. Ce double CD n’étanchera pas votre soif de Robillard (il vous fait le rencontrer, dans une salle, autour d’un verre, sans quoi vous perdez une partie du charme du bonhomme), reste que ces deux lasers-là vous tendront agréable compagnie. Je crois qu’il sont fait pour ça.

 

Martial Robillard, Des mots notes, autoproduit 2021. Le site de Martial Robillard, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

« Dur à la détente » : Image de prévisualisation YouTube

« Salles d’attente » (maquette) : Image de prévisualisation YouTube

3 Réponses à Martial Robillard, simplicité et modestie

  1. ROBILLARD Martial 4 juin 2021 à 9 h 20 min

    Merci Michel pour cette belle chronique qui me va droit au coeur.
    A bientôt sur les routes.
    Amicalement, Martial.

    Répondre
  2. Marco POMMIER 4 juin 2021 à 11 h 24 min

    Ah le camarade Martial, ça fait très plaisir de voir la chronique de son double disque. Oui, il est cela Martial ROBILLARD et ce qui est appréciable en lui, c ‘est son honnêteté.

    Le fait de chanter de plus en plus sur des scènes de proximité, donnent envie de le voir, parce que dans ces tours de chants, il y met le relief nécessaire, le plaisir partagé. Ses chansons d’ auteur ses interprétations d’ autres auteurs sont d’ une même famille.

    Pour un disque futur, peut-être que l’ apport nouveau d’ autres instruments serait bienvenu. L’ enregistrement studio peut être différent que celui de la scène.

    Vous le rencontrerez dans bien des festivals. Sa manière de se faire connaître ce n ‘est pas le léche-bottes, c’ est comme l’ écrit très justement sa simplicité et sa modestie et surtout aussi une très grande générosité d’ âme.

    Répondre
  3. Magnin Pierre et Françoise 3 novembre 2021 à 20 h 09 min

    100 ans de Brassens. Nous avons découvert ce phénomène à Sète.
    Un vrai régal ce Martial. Tu as enrichi notre week-end.
    Nous t’embrassons depuis la Haute-Savoie. A quand un concert chez nous ??

    Répondre

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