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Gaël Faye, Grand Corps Malade et Ben Mazué, trois plumes qui raflent la muse

 

Ben Mazué, Grand Corps Malade et Faye (photo ©Yann_Orhan)

Gaël Faye, Ben Mazué et Grand Corps Malade (photo ©Yann Orhan)

Au diable la crise de la quarantaine ! C’est ce qu’illustrent en chœur trois potes entrés en chansons après avoir initiés d’autres parcours. Il y a Grand Corps Malade (Fabien Marsaud) qui se rêvait jadis en basketteur pro, Ben Mazué (Benjamin Mazuet), médecin pour de vrai et Gaël Faye qui a débuté dans la finance avant de laisser tomber les chiffres. Tout cela çà fait aujourd’hui d’excellents artistes. Des hommes de paroles chantant au rythme du slam et du hip-hop le contemporain de émotions, des sentiments, des colères parfois.

Voilà que l’un deux a invité il y a peu les deux autres compères à une « dinguerie » bien dans l’air du temps : se retrouver en studio pour une semaine et voir ce qu’il en sortirait. Ce besoin de communion, de collectif ne pouvait rester sans fruits. Ils ne sont pas les premiers ni les derniers à chercher l’inspiration dans la confrontation et l’échange. La preuve avec les sept titres d’un mini album sous le titre de Ephémère appelé à un développement durable sur scène. Qui sait ? Que de points communs entre le banlieusard, le natif du Burundi et l’enfant de Nice. Comme cette référence à la musique du groupe X Men, Retour au pyramides (1997).

IAYLKCJ8Le premier titre donne le ton : qu’il est doux de faire une pause et de prendre le temps de goûter chaque instant. « Quelque part un coin de paradis m’attendait / Comme une feuille blanche ». Le trio nous embarque sur d’autres routes qu’eux seuls, rejoints par deux musiciens : Mosimann et Guillaume Poncelet. Ils se racontent chacun leur tour. Comme dans cette évocation piano/voix de l’enfance de chacun avec Sous mes paupières. Variant les formes le trio et leurs complices se jouent des couplets-refrains classiques pour se dire en liberté. Dans La cause ils évoquent leur vision de l’engagement. Presque sans illusion : « Aucune chanson ne transforme le monde / J’suis un artiste, j’suis pas de l’ornement / Alors même si j’vis pas sous les bombes / J’peux dénoncer, m’indigner sincèrement /J’crois aux rêves, pas aux révolutions ». Trois hommes et un Besoin de rien qui chantent « les gospels de l’âme pour les grands enfants tristes ». Dans ce titre chacun rebondit sur les mots du précédent. Avec au final la force d’un air de gospel emportant bien des humeurs grises. Tranche de liberté encore avec Ephémère pour conjuguer un espoir qui dure, celui de laisser un faisceau dans la nuit, « Les jours passent et tout s’efface ». Pas tant que cela. Et que dire du quasi sketch où le trio invite Benjamin Biolay dans son délire. Celui-là même qui leur avait raflé une Victoire de la Musique avec l’album Grand Prix, sorti en 2010. Et le trio de rafler la muse en s’amusant.

 

Gaël Faye, Grand Corps Malade et Ben Mazué, Ephémère, Anouche Records 2022. Ce CD est un livre-disque, incluant le carnet de bord de l’enregistrement tenu par Frédéric Perrot (auteur) et Charlotte Mo (illustratrice).

Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Ben Mazué, c’est ici. De Grand Corps Malade, c’est là. De Gaël Faye, c’est ici.

 

« On a pris le temps » : Image de prévisualisation YouTube

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