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Erquy 2024. Bobin se livre

A la Médiathèque (photo MK)

A la Médiathèque (photo MK)

5 octobre 2024, festival Le Chant des Vagues, Erquy,

 

Jadis, c’était il y a presque deux décennies*, dans une de ses rares chansons d’amour et d’humour, Frédéric Bobin a chanté La Bibliothèque : en fait comment il draguait une intello dans une bibliothèque. A ne plus la chanter, les paroles se sont estompées jusqu’à être oubliées. Dommage, c’était le lieu idéal pour nous régaler de ce titre. Car nous sommes au Blé en Herbe, la bien jolie médiathèque d’Erquy, qui reçoit Bobin face à une cohorte d’amateurs, de fans osons le mot, parfois venus de fort loin, ici pour tout savoir de lui. Et, de fait, l’espace rencontre est plein à craquer pour cette rencontre animée par Claire Joncourt, la boss de ce charmant festival. Comment Bobin est entré en chanson, stimulé par son frère Philippe, par ailleurs parolier des chansons de Frédéric, sa ville ouvrière du Creusot, ses débuts dans le métier, à Dijon puis à Lyon, l’absence de médiatisation au début regrettée, ses diverses collaborations et concerts partagés (Kent, Michèle Bernard, Yvan Marc, Les Tit’Nassels, Nicole Rieu…), le projet de disque avec Nicole Rieu et Julien Rieu de Pey, les chanteurs qu’il affectionne plus particulièrement, la genèse de cette « veillée Lavilliers » qu’il tourne actuellement avec parcimonie… Deux chansons interprétées en ce lieu et déjà, car Le Soir tombe, il lui faut prendre le chemin de la salle pour le concert du soir, sans doute pour « changer le monde »…

En entretien avec Claire Joncourt (photo Janick Foucault)

En entretien avec Claire Joncourt (photo Janick Foucault)

Nulle surprise que ce concert où Bobin, avec le précieux concert de Clément Soto à la basse, chante les titres de son nouvel album. Ceux-là et quelques grands classiques tel l’incontournable Singapour qui ne prend hélas aucune ride, sans cesse renouvelé par la cynique actualité capitalistique.

C’est à l’aune des disques vendus à l’issue de ses concerts qu’on peut le mieux mesurer l’impact, le succès de Bobin. Et là encore, malgré la raréfaction des lecteurs de CD, dans votre voiture (pas dans la mienne) comme ailleurs, notre lyonnais écoule ses piles de disques comme on le ferait d’un produit de première nécessité, pot de miel ou kilo de châtaignes. Car il nous est important, essentiel, de tout garder de Frédéric Bobin, de ses vers chargés de douces mélancolies, de ses souvenirs, de ses rêves, des révoltes que la politesse de ses mots ne savent atténuer, de cette constante poésie renouvelée à plus d’un titre.

A la fin de son récital, c’est sans micro, sans sono, qu’il est allé dans la salle pour un ultime rappel. Du grand Bobin ? Non, du Bobin dans la simplicité, dans l’humilité, dans ce pourquoi il chante et enchante : ce contact, ce respect avec son public, tout simplement.

*sur l’album Duo, de Noah Lagoutte, 2007.

 

Le site de Frédéric Bobin, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà (parfois) dit de lui, c’est là.

 

« J’ignorais que j’avais des ailes » : Image de prévisualisation YouTube

« La Vieille ouvrière » : Image de prévisualisation YouTube

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