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Entre elles mon cœur balance

Anne Sylvestre, Colette Magny et Catherine Ribeiro (photos non créditées)

Anne Sylvestre, Colette Magny et Catherine Ribeiro (photos non créditées)

La belle idée que voilà…

Nous sommes à Lyon. À l’occasion du réaména- gement des espaces devant l’École Doisneau, une portion de rue doit être renommée. Afin d’« améliorer la représentation des femmes dans l’espace public », la ville lance un appel à contribution pour donner à ce bout de rue un nom de femme en lien avec la musique (musicienne, compositrice, chanteuse…). Car l’École Doisneau accueille une antenne du conservatoire. Et, par le passé, cette rue joliment se dénommait  « rue Musique des Anges » en lien avec une boutique d’instruments de musique toute proche.

La bonne idée c’est d’appeler à se prononcer, par un vote, sur une liste de postulantes qui n’ont pas plus postulé que ça : toutes sont défuntes, c’est rare qu’on baptise du vivant des personnalités. Toutes, j’en suis sûr, sont épatantes, exemplaires. Toutes* me semblent mériter de donner leur nom à cette portion de rue. Dans le domaine de la chanson, retenons plus particulièrement trois d’entre elles. Excusez du peu, nous sommes dans le haut du gratin : Colette Magny, Catherine Ribeiro et Anne Sylvestre ! Comment choisir ?

Bon, Ribeiro et Sylvestre sont toutes deux natives de Lyon, ça légitime. Le berceau de Magny, lui, est parisien, dans le 4e. Mais son nom et son aura ne sont pourtant pas absents de Lyon : une salle de concert porte son nom dans le 1er arrondissement ainsi qu’une salle de classe de l’École Nationale de Musique de Villeurbanne. Du reste, Catherine et Anne n’ont d’attache dans la ville des Canuts que par leur naissance.

Cruel dilemme. Le choix se serait limité entre Sheila, Mireille Mathieu et Chantal Goya (elle ne sont certes pas encore mortes mais ça vient : il ne faut pas injurier l’avenir) que je vivrais pas de telles affres.

Reconnaissons cependant que la Commission du Patrimoine de la Ville de Lyon a bon goût et le sens du discernement, ne proposant que des dames de grande culture, des chanteuses qui ne peuvent que susciter un total respect, qui plus est des battantes, des militantes : leurs œuvres respectives sont ce qui s’est fait de mieux, de plus grand dans la chanson contemporaine.

Mais comment élire une de ces grandes gueules de la chanson, une au détriment des autres ? J’ai eu la chance de les voir toutes trois en scène et c’était chaque fois immense, énorme… Aussi, ne me demandez pas de choisir.

Trouvez-nous plutôt deux autres rues, ou plus, à rebaptiser : des rues actuellement affublées de noms de généraux, de belliqueux, de financiers, des Thiers et autres assassins du peuple. Par les efforts entre autres de ses associations, Lyon est désormais tenue pour l’une des places fortes de la chanson. Alors, faites un tiercé gagnant : Magny, Ribeiro ET Sylvestre. La ville des canuts n’en sera que plus belle encore !

 

* Les dix « candidates » sont : Toos Amrouche (chanteuse et militante), Nadia et Lili Boulanger (pianiste-cheffe d’orchestre et compositrice), Hildegarde de Bingen (compositrice), Hélène de Montgeroult (compositrice et pianiste), Jacqueline Dorian (chanteuse), Colette Magny, Catherine Ribeiro, Clara Schumann (pianiste et compositrice), Anne Sylvestre et Ninon Vallin (chanteuse lyrique).

 

Anne Sylvestre « Coeur battant » : Image de prévisualisation YouTube

Colette Magny « Les Gens de la moyenne » : Image de prévisualisation YouTube

Catherine Ribeiro « Tous les droits sont dans la nature » : Image de prévisualisation YouTube

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