Claude Semal, politique, métaphysique, comique, poétique…
Claude Semal (photo Jet Studio web Arnaud Ghys)
Dans le livret qui accompagne le disque compact, Claude Semal présente lui-même en détail les chansons de l’album. Pour ceux qui lisent en ligne le webmagazine L’Asymptomatique.be (abonnement à partir d’un euro par an), ils connaissent bien le talent acéré de journaliste de l’artiste. Inutile donc de chroniquer chaque titre par le menu, il le fait mieux que quiconque et en plus … il parle de ce qu’il connaît parfaitement bien.
A en croire les dictionnaires, le chiffre 13 symbolise la rupture d’un ordre établi et l’entrée dans un nouveau cycle. Nous sommes servis pour ce qui est de rompre avec l’ordre établi avec la sortie du treizième album de Claude Semal et de ses treize nouvelles chansons. La plume de l’auteur-compositeur-interprète bruxellois est de plus en plus trempée dans le vitriol lorsqu’il s’agit de s’indigner, parfois même sans beaucoup de nuances quand il est en colère. « Dès que tu touches à son portefeuille / Le grand bourgeois devient féroce » (Les Éborgnés) ou encore « Bye-bye les cravatés mercenaires / Des médias des milliardaires » (Bye-bye Macron) et aussi « On mixe aux OGM un parfum d’aromates / Pour fabriquer du Ketchup garanti sans tomates » (Les Dinghies). Ce côté politique, pamphlétaire et militant est une constante à travers tous ses disques tout comme le versant comique voire parfois trivial (Sproutch ! ou la Java des Boutons). Ces deux aspects ne doivent pas occulter une autre constante dans les enregistrements de Semal, la poésie qui baigne des chansons comme Colline, Sorti de la danse ou encore J’ai tous les âges.
Comme pour chacun de ses enregistrements, Semal a l’art de bien s’entourer. Pour cette fois c’est un quatuor formé de Pascal Chardome, au piano et à la guitare, de Raquel Gigot, à l’accordéon, d’Alice Vande Voorde, à la basse, et de Stephan Pougin aux percussions. La reprise façon swing du fameux Pays Petit démontre que, 46 ans plus tard, cette magnifique chanson n’a pas pris une seule ride. Avant de nous quitter ce soir, qui clôt l’album, avait déjà été enregistré par Romain Didier sur son album Délassé. Ici ce titre est chanté en duo et bénéficie de la voix délicate et pleine d’émotion de Stéphanie Blanchoud.
Si le chiffre 13 symbolise aussi l’entrée dans un nouveau cycle, toujours dixit les dictionnaires, nous aurons alors le bonheur et le plaisir de découvrir d’autres albums « semaliens » dans les années à venir. Pour l’heure, savourons ce nouvel opus et guettons l’agenda de ses prochains spectacles et concerts. Comme il le dit lui-même : « Avant la lutte finale / Venez chanter ce refrain / C’est à la fin du bal / Qu’on paye les musiciens (Le Fin du Bal) ».
Le site officiel de la maison de disques de Claude Semal, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs a déjà écrit sur Claude Semal, c’est là.

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