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Saint-Gély-du-Fesc 2025. Annakim, peintre des mots

Annakim (photos Sébastien Chollier)

Annakim (photos Sébastien Cholier)

8 novembre 2025, festival Rendez-Vous avec Brassens, Saint-Gély-du-Fesc,

 

Lauréate du concours 2024, Annakim Delfendahl commence son récital d’une voix cristalline, parlant de « larmes qui coulent sur ses joues ». La contrebasse (Charlotte Tonus) et la guitare (Yoann Gaillou) doucement l’accompagnent. Dans ses chansons, il est question de tristesse (« Sais-tu que doucement se serre ma poitrine quand tu dînes avec une autre ? »), d’une jalousie douce-amère. Elle parle de la fin de l’amour, un thème universel archi rebattu mais malgré cela, elle touche le public par sa douceur, sa voix sensible et suspendue. Elle évoque également beaucoup les oiseaux (« On dit que tu es un oiseau / Les mots t’ont fait trop peur, je pense » (Mon île)). Les chœurs doucement la secondent et la voix d’Annakim s’appuie sur eux dans un moment de grâce. On ne sait pas précisément quelle(s) histoire(s) se « cachent » derrière les chansons mais peu importe. Ce qui prime c’est la sincérité, la douceur. Annakim se dévoile, se met à nu, parle de ce qui est elle et qui ne peut pas se voir (« There is something inside you could not see »). Elle distille quelques petites révélations (l’habitude, par exemple, de donner des noms aux objets qui l’entourent) et fait participer le public pour le cri des oiseaux sur un de ses titres.

AnnakimOn a toujours l’impression d’être dans une réalité un peu feutrée, comme un paysage sous la neige, une de ses compos ne s’appelle-t-elle pas L’hiver ? : « Je suis née l’hiver / Je suis née la nuit / Sur les quatre saisons / Des volcans d’Italie ». Encore une fois, elle évoque un départ mais tout est très furtif, incertain : « Je dormais, je crois, lorsque tu es parti(e) / Je ne m’en souviens pas, mais je l’ai ressenti ». Dans ce paysage où domine la tristesse et l’absence, on croirait presque voir arriver le Père Noël. Et d’ailleurs, Annakim y fait allusion de façon très très indirecte, mais la référence est bien là : « Est-ce que tu as pu te couvrir ? / Dehors, il faisait si froid / Est-ce à cause de moi ? »…. Tous auront saisi le titre archi connu qui se cache derrière ces deux phrases, bien enracinées dans la mémoire collective des anciens enfants que nous sommes.

MANU BERGON & MALINA ROUMEGAS, LAURÉATS 2025 Neuf candidats pour un nouveau Concours de très haute tenue. Présidé par Michel Kemper, le jury du concours 2025 a, fait exceptionnel, récompensé non un mais deux candidats. Manu Bergon, prof de français qui mène en parallèle une carrière dans la chanson depuis plus de vingt ans, auteur d’un album et d’un EP, par ailleurs auteur d’un livre consacré à Allain Leprest (Allain Leprest, soleil noir de la chanson, 2025 chez L’Harmattan). Un de ses deux titres, sur le mode de « Monsieur le président, je vous fait une lettre » nous parle de Samuel Paty. Et Malina Roumegas, chanteuse-violoniste dont la thématique est portée sur l’intimité d’une femme qui se découvre farouche, sensuelle, mélancolique, rebelle et surtout plurielle. Ces deux lauréats se produiront au festival « Rendez-vous avec Brassens » en 2026. MK.

MANU BERGON & MALINA ROUMEGAS,
LAURÉATS 2025
Neuf candidats pour un nouveau Concours de très haute tenue. Présidé par Michel Kemper, le jury du concours 2025 a, fait exceptionnel, récompensé non un mais deux candidats. Manu Bergon, prof de français qui mène en parallèle une carrière dans la chanson depuis plus de vingt ans, auteur d’un album et d’un EP, par ailleurs auteur d’un livre consacré à Allain Leprest (Allain Leprest, soleil noir de la chanson, 2024 chez L’Harmattan). Un de ses deux titres, sur le mode de « Monsieur le président, je vous fait une lettre » nous parle de Samuel Paty. Et Malina Roumegas, chanteuse-violoniste dont la thématique est portée sur l’intimité d’une femme qui se découvre farouche, sensuelle, mélancolique, rebelle et surtout plurielle. Ces deux lauréats se produiront au festival « Rendez-vous avec Brassens » en 2026. MK.

En fin du récital, le retour de Yoann (qui s’était brièvement absenté pour laisser Annakim seule avec Charlotte et sa contrebasse) donne lieu à un titre plus chaloupé évoquant la fin des vacances, « l’été qui met son manteau » / « les oiseaux qui partent » / « la mer qui danse » (est-ce un clin d’œil à Trenet ?). Les syllabes s’égrènent sur un rythme lent et doux. Annakim distille ses idées, ses mots par petites touches, comme le ferait un peintre (ce qu’Annakim est par ailleurs) sur sa toile en y mettant des couleurs par petits coups de pinceaux. Sa chanson s’écoute et en même temps, le tableau se peint. Un peu comme le titre éponyme de Magali Michaut, il s’agit bien d’une chanson impressionniste. Je ne peux résister à l’envie de citer les vers de Magali qui disent finalement la même chose : « Je peins la vie et les saisons / Je chante mes peines, mes frustrations / Par petites touches / Comme un artiste / Impressionniste de la chanson ».

Le récital d’Annakim arrive à son terme. Elle se livre une dernière fois dans la chanson La Vague, titre très onirique contenant, comme les autres, des images, des impressions, des sentiments. Elle parle de « la vague des amis perdus », se dévoile, se met à nu mais la personne qui est en face d’elle n’en abuse pas. Au contraire : « tu décèles dans mes maladresses / une foule de délicatesse ». C’est sur cette note (hyper)sensible que se termine le récital. Annakim nous a présenté son univers. Et le public quitte la salle en ayant l’impression d’avoir été bercé dans une bulle douce-amère et accueillante à la fois.

 

Le facebook d’Annakim, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs à déjà dit d’elle, c’est là.

 

« Ton île » : Image de prévisualisation YouTube

« La Vague » : Image de prévisualisation YouTube

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