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Balmino, toutes affaires cessantes

Ce fut hier au soir, à l’heure ou se pointent les Oreilles, sur la scène du FIL, à Saint-Étienne.

Son nom nous est inconnu et c’est pourtant un artiste d’évidence rompu à la scène que voici. Trois mots, deux accords et, toutes affaires cessantes, les distraits redressent l’oreille et tous les regards convergent. Il n’y a pas que sa voix claire et puissante, entre toutes séduisante, non… Il n’y a pas que son physique d’athlète, non plus. Balmino est en scène et nul ne peut l’ignorer. L’homme fut, il y a peu encore, la voix, l’incarnation de Khaban. Mais faire vivre un groupe c’est abdiquer une partie de soi. Et sous Khaban naissait Balmino, piaffant d’impatience de se donner tout entier, sans plus aucune retenue, pour donner toute la puissance de son art. Il est déjà grand celui que voici. Qui plus est d’un charisme…
Ils sont deux dans les ronds de lumière. Lui, Stéphane Balmino, à la guitare. Et Stéphane Augagneur, à la guitare aussi. Deux Stéphane en terre stéphanoise… La voix est paradoxalement douce et sentencieuse, le verbe d’une densité rare qui vous happe, vous capte : « Au milieu du tumulte / des hécatombes / homme tu creuses ta tombe ». Entre l’intime et la condition des hommes, le répertoire de Balmino balance d’une rive l’autre. De la dague qu’on plante en plein cœur des miroirs aux alouettes (« Je crois que les contes de fée n’ont jamais existés / De toi à moi, Nicolas ») à ces coups au cœur qu’on prend et dont on se remet pas. Ainsi Je regarde les hommes tomber, chef d’œuvre d’écriture et d’interprétation que Balmino dédie à un de ces « tombés », à l’ami chanteur Mathieu Côte que le même festival accueilli il y a deux ans. Et nous d’écouter, religieusement presque, ces tissus de pure poésie, ces chansons ourlées de passion, surpiquées d’émotion, dont on se drapera par grand froid pour la chaleur qu’elles recèlent en leurs fibres.
Un co-plateau a ceci de cruel qu’il n’est pas plein récital, que ceux qui connaissaient l’artiste en ressortent frustrés, lésés des chansons qu’ils attendaient et n’ont pas eu. Et ceux qui découvrent sur l’heure savent intuitivement qu’il en manque pour faire le compte, faire bon poids. Tous savent qu’un artiste immense vient de passer, leur laissant une émotion pour longtemps palpable. Que Balmino compte et comptera dans la chanson.

Une réponse à Balmino, toutes affaires cessantes

  1. patricia 20 février 2010 à 8 h 45 min

    complétement d’accord …

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