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S’il est un vœu de bonne année…

« Salut à la compagnie / De cette maison / Je vous souhaite une bonne année / Du bien à foison… » nous chantait Malicorne dans son fameux et lointain Almanach. Janvier. Voici donc revenu le temps où l’on se donne du « meilleurs vœux » en veux-tu en-voilà. En gros, au kilo, par pleines brassées, à en vomir, à tout le monde, même à ceux à qui, en temps normal, on dit à peine bonjour. Je n’aime pas les « meilleurs vœux », je n’aime pas cette hypocrisie collective. Les miens, mes meilleurs vœux, ils sont comme Brassens pour ses organes procréateurs : je ne les montre « qu’à mes femmes et à mes docteurs ». A mes intimes à qui j’offre des vœux enrubannés de tendresse vraie. Et, à l’autre bout, effectivement et paradoxalement à tout le monde. A ce monde à qui je souhaite d’être moins fou, moins sectaire, moins meurtrier, moins égoïste, plus sage, plus raisonnable. Et un peu moins stupide, un peu plus responsable dans ses choix politiques si tant est qu’il en est de bon.

Il me plaît de savoir que ce blog sera tout au long de l’année un lien entre nous. Entre vous, que je ne connais pas forcément, et moi. Entre la chanson et nous. Quand je dis la chanson, c’est bien souvent celle que nous ne pouvons bien connaître faute de médias, de médiums qui s’interposent entre elle et nous. Car c’est Garou qui passe à la télé, jamais Gary. C’est de Johnny dont on parle et qu’on décline à l’infini, pas d’Anne Sylvestre ni de Pascal Rinaldi, ni d’Évasion ni de Michèle Bernard, ni d’Un Costard pour deux ni de Philippe Chasseloup, tenez-vous le pour dit. Et quand pourrait survenir une émission intelligente et digne comme Tatarata, elle s’anglosaxonise à outrance pour s’éloigner à tout jamais d’un format chanson francophone qui aurait pu (l’aurait-il cependant voulu ?) parfois évoquer la chanson hors des chemins rabattus, hors gros labels, hors capitaux. Télé et grands supports presse ne valent définitivement rien pour la chanson. Pas même quand elle se vautre dans ce rouge canapé où Drucker s’octroie droit de vie et de mort médiatique et étale complaisamment ses amitiés de pouvoir. Du reste la chanson n’est rien. Je ne sais quelle feuille de chou nous apprenait il y a peu que Jean, le fils de, a failli devenir chanteur avant de faire le siège de l’Épad. Pourquoi pas ? Le très people magazine Elle nous instruit cette semaine que Berlusconi, en convalescence, écrit les chansons d’amour de son quatrième album. Pourquoi pas ? Hitler faisait bien dans la peinture et Néron dans l’éclairage urbain. Par eux, chanter ne veut plus rien dire, la chanson n’étant qu’un avatar de plus dans un déroulé people, une carrière de profits.

Moi je viens d’une autre planète où la chanson vaut, et bien plus que ça, ne serait-ce que pour ses élixirs d’émotion bullant dans son bouillon de culture. Autre planète, autre galaxie, où l’Allain, deux ailes et plumes d’ange, y saigne des mots déchirants de vie. Où Véronique Pestel, où Thomas Pitiot, où Madjid Ziouane et bien d’autres y procurent un bonheur inversement proportionnel à leur compte en banque. Je viens de la planète Chanson, arrivé ici par cet étrange ovni que fut Chorus. Pour l’heure et singulièrement depuis le torpillage de ce vaisseau-amiral, la défense de cette chanson passe par votre écran d’ordi, par le net. Hidalgo et moi y avons rejoint Théfaine et Pantchenko, comme un peu de Chorus-Canal historique : ça ne vaut peut-être pas la chaleur du papier qu’on caresse de ses doigts mais c’est déjà ça. D’autres blogs, d’autres sites naîtront qui tous nécessitent votre participation. A vous aussi de les faire connaître afin que la chanson s’arme de nouveaux et formidables outils. Car s’il est un vœu de bonne année que j’ai envie, un seul, c’est celui-là : que, même hors papier, la chaîne de la chanson ne se rompt pas.

3 Réponses à S’il est un vœu de bonne année…

  1. Nadot 4 janvier 2010 à 10 h 31 min

    Eh bien … OUI, je co-signerais bien tout ça avec plaisir !
    A bientôt Michel.

    * Eric *

    Répondre
  2. erwens 6 janvier 2010 à 15 h 51 min

    Bonjour, je viens de sortir mon nouvel album, où puis-je vous l’envoyer ?
    Amitiés et bonne année 2010…
    Erwens

    Michel Kemper, place du bourg 42240 Saint-Paul-en-Cornillon
    Merci par avance…

    Répondre
  3. Ton1 8 janvier 2010 à 10 h 03 min

    Je te souhaite de mettre un gros coup de pied dans la fourmilière de 2010 alors… Un point c’est tout.
    Si… de faire vivre notre belle chanson française comme il se doit.
    On the road again.

    Bises
    Antonin

    Répondre

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