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Biblio : Trihoreau traîne dans les petits lieux

Il doit y avoir deux chansons. L’une qui s’ébroue à son aise dans ces forteresses que sont le tube cathodique, les stades de France et de Navarre et les Zéniths, les pages glacées des magazines et dans les crépitements des flashs. Du paraître et du bling-bling, pas mal de vide, de l’audimat et du bizness, top 50 et cac 40 mêmes combats…
Pis l’autre chanson, celle d’exigence et d’émotion, celle de Véronique Pestel ou de Gérard Pierron, de Laurent Berger ou de France Léa, de Pascal Rinaldi ou de Fabiola Toupin (et pas mal d’autres encore). Qui se terre dans des salles de plus en plus confidentielles, de doux et confortables refuges de la chanson. Là où se niche la sincérité cette chanson fait son lit. Michel Trihoreau la nomme La Chanson de proximité, qui se produit en caveaux, cabarets et autres petits lieux, qui s’insinue dans le moindre interstice lui étant encore permis, qui entre en résistance dans toute parcelle délaissée par la cime du Métier.
Trihoreau fait autre subdivision, que recoupe la même réalité : il y a la chanson mineure, de loin majoritaire (au moins dans les médias) et la chanson majeure. Chanson authentique, vivante, éternelle, qui échappe aux contraintes du formatage et de l’immédiate rentabilité. Trihoreau est journaliste (un ex, un historique de Chorus), qui plus est un bon, un vrai, sincère dans son approche, un militant de cet art. Lui ne reçoit pas la chanson dans sa boîte aux lettres, ou peu, et pas par les gros labels. Non, il va la chercher, là où elle est, où elle crèche. Dans les petites salles, les Chant’appart, les micros festivals, là où le cœur bat plus fort qu’ailleurs. La géographie de ces petits lieux, leur genèse, l’énergie qu’il faut pour les faire vivre, il connaît Trihoreau. Tant qu’il en a fait un bouquin. Qui sent autant l’encre d’imprimerie que la vie, le papier fraîchement coupé que l’énergie. C’est une plongée tant dans l’Histoire que dans notre présent, l’inventaire (forcément non exhaustif) de l’existant, des forces de cette chanson-là.
Dire que son bouquin est œuvre utile relève du pléonasme. C’est un préambule d’amoureux. C’est pas pour rien d’ailleurs qu’Allain Leprest en a signé la préface, lui le (très) grand qui hante ces (petits) lieux.

Michel Trihoreau, La Chanson de proximité, 190 pages (en caractères serrés !) aux éditions L’Harmattan, 18 euros.

Une réponse à Biblio : Trihoreau traîne dans les petits lieux

  1. PEREZ Antoine 4 octobre 2010 à 14 h 28 min

    D’abord Bravo pour cet excellent ouvrage sur la chanson de proximité qui est bien un art à part entière.

    Cela pour dire notre grande joie de retrouver mon réseau CABEX cité en page 159 et 160 pour l’aide que nous apportons à la chanson francophone et tout particulièrement aux compositeurs/paroliers/interprètes.
    Voilà, je voulais vous en remercier vous tenir informer du renouvèlement de l’opération cette année avec encore plus de spectacles et de vous inviter à assister à ceux que vous souhaitez. Nous avons de programmer : Les Frères Brother, Alain SOURIGUES, Alcaz, Gérard MOREL, Les BLAIREAUX….. Que du beau monde et que du bonheur! On devrait parvenir au 2.500 spectateurs en 9 spectacles. Encore une marche de montée. Imaginons un seul instant, que vos confrères, s’intéressent à cet initiative, vous voyez les idées que cela peut donner aux autres réseaux?
    Merci encore pour cette reconnaissance que vous avez bien voulu apporter.
    Antoine PEREZ (un amoureux « actif » de la chanson francophone)

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