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Les vies liées… parole de confrère

Dans le désespérant désert de la presse nationale (et bien maigre presse régionale), en cette omerta rarement atteinte pour un ouvrage de ce gabarit, ce boycott quasi total de toute information, cette punition qui m’est donnée, il est tentant d’aller surfer sur les pages du web pour tenter d’y trouver quelques commentaires sur le livre Les Vies liées de Lavilliers. On y trouve notamment cette chronique de Gert-Peter Bruch, sur son blog, auteur du livre Bernard Lavilliers – Escales / Destins et voyages d’un chanteur de passage. Extraits :

Ce livre est paru en 2005, déjà chez Flammarion

« (…) Bernard Lavilliers a certes beaucoup fait couler l’encre dans la presse mais les ouvrages lui ayant été consacrés se comptent sur les doigts d’une main… mutilée. Une biographie (signée Dominique Lacout) en 1998, un beau livre-concept en 2005 (conçu par votre serviteur), auxquels il faut désormais ajouter cette biographie non autorisée au titre calembour évocateur. Un titre qui résume à lui-seul l’esprit du livre.
Personnage surdoué, ayant réussi à faire de sa vie un roman à la force de ses biceps, de sa guitare, de sa voix chaude et de ses mots, qu’il sait manier comme des armes de précision, Bernard Lavilliers est un sujet de littérature idéal. Seuls trois bouquins ont donc réussi à passer le cap du simple projet, l’homme, pourtant grand lecteur devant l’éternel, n’appréciant pas outre mesure le fait de voir sa tronche sur les têtes de gondole des libraires et surtout que l’on s’approche trop près de son espace vital. Rester insaisissable pour préserver sa liberté.
Sans doute aussi parce que l’artiste, qui a mis tant d’années à tisser sa mythologie sur la trame d’une œuvre plutôt large d’épaule, n’a pas envie d’aider les inquisiteurs à démêler le vrai du faux et donc à éroder la part de rêve que son univers véhicule. L’ayant compris, j’avais donc imaginé le livre Bernard Lavilliers, Escales (Destins et voyages d’un chanteur de passage) comme une invitation à prolonger le rêve par l’intermédiaire d’un voyage imaginaire auquel les chansons servaient d’étapes, ceci en respectant ce mystère et cette incertitude, qui plaisent tant, générateurs de fantasmes bienveillants. Ce n’était donc pas une biographie mais une interprétation très personnelle de l’œuvre. Bien que son approche soit également très personnelle, Michel Kemper a pris un chemin totalement différent, bien plus périlleux à mon sens

Ce samedi 22 janvier, rencontre avec les lecteurs des Vies liées de Lavilliers, de 10 à 12 h à la bibliothèque municipale du Chambon-Feugerolles (agglomération de Saint-Étienne)

Ceux qui prennent pour argent comptant tout ce qu’a pu dire Lavilliers au cours de sa carrière, dans les nombreuses interviews qu’il a pu donner ou sur scène, vont certainement prendre une claque à la lecture de l’ouvrage de Michel Kemper (…).
Lavilliers pointé du doigt, Lavilliers pris en « flag ». Lavilliers wanted, mort (comme il paraît l’être sur la couverture) ou vif ? Un livre bien rédigé mais un peu étrange donc, qui oscille, d’un chapitre à l’autre, entre recueil de dénonciation et hommage apparemment sincère à l’artiste et son œuvre. Les débuts de Bernard Oulion dit Lavilliers, racontés à grand renfort de témoignages et d’informations étonnantes sont par exemple passionnants. Un ouvrage qui fait donc débat.
(…) Une petite recommandation aux idolâtres : s’ils se sentent trahis par l’artiste après avoir lu ces lignes, ne devraient-ils pas s’en vouloir à eux-mêmes de croire encore au père Noël à leur âge ? Quoiqu’il en soit, ce qui compte, c’est que Lavilliers transporte dans son sac de conteur-bourlingueur de superbes chansons, auxquelles il donne une dimension unique sur scène. Et cela ne saurait être remis en cause. »

Michel Kemper, Les Vies liées de Lavilliers, 285 pages, Flammarion.

5 Réponses à Les vies liées… parole de confrère

  1. CHRISTINA BIANCA TRONCIA 21 janvier 2011 à 12 h 10 min

    En avez-vous conscience ou n’en avez-vous pas conscience…peu importe, le mal est fait (mais pourra être défait en partie), je pense, mais votre démarche peut détruire en partie l’image d’un homme qui est avant tout, et il est l’un des rares dans ce monde du showbis, sincère et véritablement sensible, qui est devenu fort moralement parce qu’ayant véritablement mangé de la vache enragée dans son parcours de vie, et donc, étant le mieux placé pour comprendre la dure vie qu’affrontent les petites gens, les ouvriers, les travailleurs manuels, les gens de la citée… ! Il est un exemple pour bien des jeunes, un espoir et un copain de toujours pour bien des gens simples des quartiers pauvres de notre génération ! S’il est d’ailleurs tant adulé par nous tous, c’est bien parce que l’on a bien perçu sa véritable nature ! Ses « écarts », on en a rien à fichre parce qu’on l’aime !!! Quand je dis que le mal est fait, c’est que votre livre sera lu, soit par vil ou saine curiosité (par des imbéciles dans le premier cas, par des sincères interrogatifs dans le deuxième cas), soit pour se « mousser » devant Dieu sait qui (ceux-là, je les méprise pour leur basse bêtise !), soit en toute objectivité (et ceux-là seront, je l’espère, suffisamment nombreux !) par des intelligents qui, j’ose l’espérer, se récrieront par la suite en faveur de Bernard ! Je demeure très triste pour ceux pour qui Bernard était un Dieu, un deuxième « moi » dont ils avaient besoin pour affronter les mauvais jours et qui seront déçus et qui auront mal et devront vivre avec cette déception ! Je reste persuadée que vous n’auriez jamais dû écrire ce bouquin et je ne parviens toujours pas à saisir vos motivations !!! Vous pouvez ne pas publier ce message, peu m’importe, il sera de toute façon publié sous forme d’articles sur MON blog sur lequel le modérateur (c’est-à-dire moi-même !) ne me censurera pas ! Salutations.

    Réponse De tels commentaires sont tellement ahurissants, tellement illuminés qu’ils me semble valoir le coup d’être exposés. Ne serait-ce pour savoir que ça peut exister, que ce n’est pas qu’une fiction. À chacun, « imbéciles » ou non que nous sommes, d’en tirer ses propres conclusions. Aaah, Christina, vous m’êtes entre tous adorable… MK

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  2. Philippe 21 janvier 2011 à 12 h 18 min

    Je n’ai jamais cru au père Noël mais j’ai cru en Lavilliers… jusqu’à la lecture du livre !
    Donc : Lavilliers plus fort que le Père Noël !

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  3. Philippe 23 janvier 2011 à 11 h 10 min

    Sans le blog « Voleur de Feu », je n’aurai jamais connu l’existence de ce livre.
    A part France Info, aucun gros média national n’en a parlé ; hier au grand studio RTL où la prestation de notre Grand fauve d’Amazone a été excellente, aucune allusion à cet ouvrage.
    La mythologie Lavilliers ne doit pas être écornée, pourtant c’est passionnant de découvrir l’envers du décor !
    PS : Ne censurez pas les propos de Christina Bianca Troncia, c’est trop drôle.

    Réponse Je crois que seul le bouche-à-oreilles est en mesure de lutter contre cet insupportable silence, de le vaincre. Silence qui ne s’applique d’ailleurs pas qu’aux médias : ainsi, ce livre ne sera pas sur les étals des libraires au Salon de la biographie de Nîmes le week-end prochain. Il y avait pourtant toute sa place… Quant à Christina, vous avez raison : si elle n’existait pas, il faudrait l’inventer. MK

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  4. CHRISTINA BIANCA TRONCIA 25 janvier 2011 à 9 h 11 min

    Peut-être qu’il ne sera pas vu au salon de la biographie à Nîmes parce que cette ignorante et illuminée Christina…réside à…Nîmes ! ;-)

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  5. joan 25 janvier 2011 à 9 h 25 min

    Elle a raison, faut pas toucher à l’idole !
    Allez ! Tous ensemble : Nanard, Santo Subito !!!

    Répondre

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