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Valérian Renault, le temps de poser l’enclume

Renault usine seul de nouvelles pièces (photo empruntée au site Francomag)

Le Bijou à Toulouse, 9 janvier,

Une chronique, ma première de 2013, qui fait comme écho à un papier de mon confrère Kemper ! Du tout récent (novembre dernier) qui s’enthousiasmait en mots ailés autant que zélés pour le chanteur de Vendeurs d’enclumes.  Hé bien, cet auteur, cet interprète se livre en ce moment même à un exercice de haute voltige, sans fil, ni enclume à la patte : chanter en solo avec sa guitare pour seule amarre.

En résidence au Bijou (faut-il le répéter ? c’est à Toulouse !), invité par les nouveaux patrons du lieu, Emma et Pascal Chauvet qui en pincent sérieusement pour lui… enfin… avouons, surtout Emma qui chavire dès que Valérian pousse la note. Et je témoigne qu’il y a de quoi ! Je l’ai vu ce Valérian, ce fou chantant  –  ainsi qu’il apparaît avec son groupe – mais  soudainement  devenu timide à la première chanson… de mes yeux vu à cinquante centimètres, illustrant une émission de Radio Campus.

Il était donc au bar avec toute une équipe de chroniqueurs farfelus… pas vraiment le lieu, ni le moment pour plonger dans l’univers de cet artiste, qui nous alpague par le cœur et nous entraîne sur les rives d’un romantisme d’aujourd’hui. Et pourtant, et pourtant, le charme opère inéluctablement… parce que la voix, parce que les regards, parce que le corps qui vibre à des douleurs  ô combien familières : « Prends garde, joueuse / A ne perdre tes ailes / Si ta marelle est un marais », à des soubresauts de l’orgueil « J’avoue j’ai joué mais la partie/ valait le coup », au goût de vivre qui nous reprend toujours, comme à la fin de cette chanson « Oui mais c’est la vie… et c’est joli quand vient la nuit vient : il y a dans son lit un peu d’oubli et de satin. » 

Ce soir il enchaîne une quinzaine de titres pour clore ce travail et attend avec fébrilité ce moment où il pourra tout lâcher, tout donner, libre de la présence de ses musiciens. Il veut vivre cette sensation là, il me l’a dit,  sentir le risque et  pourtant plonger avec avidité dans le regard des spectateurs. Cette proximité,  il la cherche, c’est aussi le sens de ce travail solitaire. Il veut cette contrainte de l’accompagnement à la guitare, parvenir à traduire l’intensité, l’émotion,  sans en faire des tonnes, il veut pouvoir parler le temps qu’il faudra, prolonger ainsi l’échange, le partage. Il garde en tête le souvenir d’un travail sur la présence scénique, où il lui était donné d’observer l’interprétation minimaliste et puissante de David Bowie…

Au fil de la rencontre j’apprendrai de la jeune Mathilde qui le produit que sa barbe naissante répond aux besoins d’un tournage d’un long métrage… Valérian comédien ? J’aurais pu le deviner…

Et puis, pour finir, et en attendant de l’inviter sur la scène de Festiv’Art, je ne résiste pas à révéler que son audace est sans limite et qu’elle paie ! La preuve : il envoie un texte à Charles Aznavour, dans l’espoir fou qu’il s’y intéresse et qu’il écrive une mélodie… Que croyez-vous que fît le grand Charles ?… il s’exécuta, sans doute sous le charme (encore !) des mots de l’auteur de Tes Hanches Quand tu te réveilles tes hanches / Dansent encore, dansent d’envie / Du cavalier de tes nuits blanches / Qui te visite et qui s’épanche / En tes secrètes rêveries

Valérian reviendra au Bijou au printemps, le mardi 7 mai, accompagné au piano par Baptiste Dubreuil pour interpréter Brel !! Je vous le répète : ce garçon-là est fou et cette folie là est un cadeau que l’on aurait tord de ne pas partager ! 

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4 Réponses à Valérian Renault, le temps de poser l’enclume

  1. Manu 10 janvier 2013 à 8 h 16 min

    Merci Claude pour ce beau récit qui entame parfaitement ma journée !

    Répondre
  2. Danièle 10 janvier 2013 à 10 h 03 min

    Valérian Renault sans enclume, c’est autre chose, et l’intimité et la sobriété donnent plus de poids aux mots. Mais j’aime bien aussi Les vendeurs d’enclumes au complet.

    Réponse : Comme quoi chanson et physique c’est pas pareil : ici Valérian en solo a plus de poids qu’avec ses enclumes. Comprenne qui peut ! MK

    Répondre
  3. christelle florence 10 janvier 2013 à 17 h 29 min

    Merci Claude !
    Je pique cet article pour l’intégrer à la revue de presse :)
    A très bientôt,
    christelle

    (et pour les curieux, Valérian a créé un petit soundcloud où écouter des « ultras démos », faites maisons, comme des bons petits gâteaux ! : https://soundcloud.com/valerianrenault

    Répondre
  4. manu 12 janvier 2013 à 12 h 43 min

    La douceur de sa voix a mis nos oreilles à genoux….

    Les fans de V.R pourront écouter sa performance live dans cette émission, http://www.pasplushaut.com/?p=836 – aux alentours des minutes 20, 40 et final. Avec pourquoi pas des morceaux d’émission farfelue…

    Bien à vous,
    Les farfelus de PPHQLB

    Répondre

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