CMS

Aubercail 2013. Clarika : qui peut encore dire Joker ?

Clarika (photo xxxx)

Clarika : « A qui rêvent les patineurs ? »  (photo Jean-Marc Coquerel)

Ça fait quelques années que ce chapiteau de bois, de toile et de verre est fièrement posé sur ce terrain, au fil des ans de moins en moins vague, que rattrape la civilisation des MacDo, Fnacs et autre enseignes prestigieuses sans qui il n’y a de vraie vie. Pas mal de prêt-à-bouffer, de prêt-à-penser, de prêt-à-porter, de prêt-à-chier sans doute aussi.

Là, à l’angle d’une rue pas encore tout à fait investie, c’est donc ce village gaulois, cette hutte qui, encore et toujours, résiste à l’envahisseur. Mais « Quelle sera la tournure des choses ? ». A l’ombre des tours et de bien beaux commerces, un festival chanson, grand ouvert dans son vaste Magic-Mirrors. Un lieu forcément différent, une autre planète. Ici, bière et bouffes sont bios et chaque instant préserve l’autre, avec grand soucis. Même quand vient la nuit, qu’on se disperse, on y organise le co-voiturage et ça roule. Autre économie, autre convivialité. L’exact contraire de la société sise dans la rue d’en face.

Après la bobine à Bobin, le doux visage de Clarika. Une chanteuse sur scène, avec plein de ces lumières, de ces spots, tant qu’on croirait une émission télé. Et elle qui chante et danse, qui se la joue rock. Avec parfois, souvent, rare tendresse.

Comment bien vous le dire ? Clarika est comme un cheveu dans la soupe, du poil à gratter dans l’uniforme d’un préfet. Sous des atours de chaud bizness, sous les apparences d’une star, elle en est l’exact contraire. Artiste dégagée ? Non, bien engagée. Pas à la manière d’un tract, non… bien plus efficace encore. Là, à deux pas de ces commerces qui, uniformes, vous inventent la mode chaque saison, elle vous chante celles et ceux qui, contre quelques roupies (« Votre confort n’a pas de prix ») triment et suent pour que « tourne tourne la p’tite boule en coton. » Elle est pareille à une frêle embarcation de Greenpeace face à un imposant baleinier armé jusqu’aux fanons. Même si son show n’est pas fait que de ça, convenons que Clarika sait se servir d’un micro et que ses propos cinglent, appuient là où ça fait mal. Son Bien mérité est lui aussi un grand moment, tant d’humanité et de bon sens que de scène. Clarika est grande et belle dame, au sens de l’âme.

Avant le festival des Mots dits proprement dit, Aubercail n’en était, encore la semaine passée, qu’à ses Prémices, qu’elle a clôturé pas une rencontre débat entre les chanteurs Gérard et Thomas Pitiot père et fils ainsi que les journalistes-auteurs Daniel Pantchenko et Michel Kemper, pour leurs biographies respectives sur Anne Sylvestre et sur Bernard Lavilliers, à la librairie des Mots passants. Salle pleine, belle ambiance, humour (là, Kemper gagne par k.o. technique sur Pantchenko, pourtant peu avare en fins calembours) et facéties, émotion aussi avec le père et le fils qui, chacun, dénoncent les méthodes de travail de l’autre, s’aiment, se le disent et chantent, secrets de fabrications de livres et confidences tant sur la chanteuse des « Gens qui doutent » que sur celui de « San Salvador », généreuses dédicaces il va de soi, ces ultimes prémices d’Aubercail furent un vrai délice. Mieux encore : un moment de bonheur ! Sur la photo, de gauche à droite : Gérard Pitiot, Thomas Pitiot, Michel Kemper, l’animateur du débat Patrick Winzel et Daniel Pantchenko (photo Nobert « Peter » Gabriel).

Avant le festival dit des Mots dits proprement dit, Aubercail n’en était, encore la semaine passée, qu’à ses Prémices, qu’elle a clôturé par une rencontre débat entre les chanteurs Gérard et Thomas Pitiot père et fils ainsi que les journalistes-auteurs Daniel Pantchenko et Michel Kemper, pour leurs biographies respectives sur Anne Sylvestre et sur Bernard Lavilliers, à la librairie des Mots passants, à Aubervilliers. Salle pleine, belle ambiance, humour et facéties, émotion aussi avec le père et le fils qui, chacun, dénoncent les méthodes de travail de l’autre, s’aiment, se le disent et chantent, secrets de fabrications de livres et confidences tant sur la chanteuse des « Gens qui doutent » que sur celui, aux vies plurielles et singulières de « San Salvador », débat sans fin mais avec appétit, généreuses dédicaces il va de soi, ces ultimes prémices d’Aubercail furent un vrai délice. Mieux encore : un moment de bonheur !
Sur la photo, de gauche à droite : Gérard Pitiot, Thomas Pitiot, Michel Kemper, l’animateur du débat Patrick Winzel et Daniel Pantchenko (photo Nobert « Peter » Gabriel).

Ceci dit, elle chante autres choses. Et notamment et surtout celles de l’amour. Sur les sentiments (formidable Ça s’peut pas !), sur le sexe. Sur les femmes, oui. Sur les hommes, aussi et surtout. Qu’elle chérie, qu’elle envie. Ah ! Les garçons dans les vestiaires (dans une formule plus encore rock un rien destroy), qu’elle observe de derrière un trou de souris ; Clarika va plus loin maintenant, désirant voir et savoir « comment ça fait quand on en a deux. » Quand elle chante triste elle nous fout les boules, quand elle chante sexe elle nous les tâte. Ceci pour vous dire que Clarika en scène, c’est vraiment quelque chose. C’est oualou ! chaque fois meilleur que la précédente. Aaah ! Clarika ! A quoi pensent les chroniqueurs… Si j’avais à dire mon penchant, mon attirance, ma préférée de toutes les chanteuses, je ne ferais pas comme elle, à dire et à chanter Joker. Au « Qui vais-je tirer ? » soyez sûr que, pour moi, c’est elle !

Le site de Clarika, c’est là. Ici vous trouvez ce que NosEnchanteurs a déjà écrit sur elle : des monts et des merveilles ! http://www.dailymotion.com/video/xwzp8v

 

3 Réponses à Aubercail 2013. Clarika : qui peut encore dire Joker ?

  1. Norbert Gabriel 22 mai 2013 à 16 h 25 min

    et elle est aussi diva que Tina Turner avec sa version de WE DON’T NEED ANOTHER HERO .. la chanson de Mad Max… Clarika en concert, c’est d’la bombe ! En album aussi, d’ailleurs , mais on la voit pas danser …

    Répondre
  2. Danièle 22 mai 2013 à 16 h 58 min

    Quelle déclaration d’amour fou pour Clarika !!!!!! C’est épique ! que voulez vous que je vous dise après ça ? Que je regrette encore plus de n’avoir pû aller la voir le 18 mai à Lempdes , parce que …La vie c’est comme ça, on ne fait pas toujours ce que l’on voudrait . Mais pour les prémices littéraires d’Aubercail, j’ai lu et apprécié  » Les vies liées de Lavilliers « , j’ ai déjà fait un bon bout de chemin avec l » Les transports Pitiot père & fils » en chansons, et  » Elle chante encore » et « Juste une femme » …Pour dimanche prochain j’espère , mes enfants ayant « lu et approuvé  » votre article : » Oui, Anne Sylvestre (en)chante toujours » …

    Répondre
  3. Claude Fèvre/ Festiv'Art 22 mai 2013 à 21 h 09 min

    Hé bien, quelle envolée, cher Michel ! Mais c’est mérité , j’en suis bien certaine; je l’ai vue en scène en 2006 et son concert m’avait subjuguée… quelle bête de scène en effet !! Je me souviens très bien des garçons dans les vestiaires… avec deux fils rugbymen j’avais déjà de quoi imaginer !!
    En première partie il y avait eu un duo découvert aux Déferlantes francophones de Capbreton, Dobacaracol …(le duo et les Déferlantes ont disparu depuis !) dont le son avait été ce soir là un vrai massacre !!…et Clarika avait été magnifiquement servi, elle ! Bref … Un grand souvenir ! Merci pour la piqûre de rappel, Michel !

    Répondre

Répondre à Claude Fèvre/ Festiv'Art Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives