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Montluçon : Buridane, une fille qui jette son pavé dans la mare

Buridane (photo Claude Fèvre)

Buridane (photo Claude Fèvre)

Dimanche 18 août 2013, place Piquand,

Par Claude Fèvre

Troisième jour de festival ; je le traverse dans l’attente du son, des mots qui vont enfin me faire vibrer, quand vient l’heure du concert de Buridane. Une fille enfin… ! Nnae qui l’a précédée dans l’après-midi ne m’a pas vraiment convaincue. Je me suis vite ennuyée.

Buridane, cette July qui s’est donné un nom de philosophe des temps très anciens pour dire ses doutes et ses peurs devant la route à suivre, comme l’âne de la parabole qui meurt de son indécision.

Je sais déjà de quel bout de fille il s’agit. Je sais déjà la blondeur platine de ses cheveux ébouriffés. Je sais déjà l’onde de choc esthétique de son premier album, l’automne dernier dans la presse, qui souligne à l’envie le paradoxe entre une apparente fragilité et des textes pour le moins dérangeants.  Je sais aussi  que de bonnes fées ont dû se pencher  sur son berceau pour qu’elle en soit déjà là, si jeune… à commencer par Pierre Jaconnelli (Zazie, Obispo, Halliday..) réalisateur de cet album.

Alors, l’envie de la voir en scène n’en est que plus forte…

Ses « hommes », comme l’aurait dit Barbara, la précèdent : Daniel Jéa à la guitare (déjà entendu aux côtés de Jérémie Bossone – ce qui d’emblée me donne confiance), David Granier à la batterie, et Sylvain Ferlay à la basse. Elle entre alors, souriante, blonde comme dans les photos, vêtue d’un short fleuri qui nous offre le ballet de ses jambes et d’un gilet noir glissant négligemment sur son épaule gauche, chaussée de petites bottines noires. Après quelques mots d’accueil d’une voix douce et chaleureuse, elle s’empare de sa guitare, et se métamorphose alors en rockeuse qui n’a pas froid aux yeux.

« Quand je serai une fille / Avec des jambes de gazelle sur talons aiguilles / Je lâcherai, je lâcherai mes béquilles / Je me lâcherai, me lâcherai dans le vide. » Voilà. C’est cette parole là, celle d’une fille qui lâche tout, qui n’exclut aucun thème, pas même ceux dont il est si risqué de faire une chanson. Mon corps et mon cœur de femme frissonnent à l’entendre dire : « Ce petit truc imprévu / qu’était pas attendu […] Ce petit truc qui germe / Ce petit truc qui te fout la gerbe / Ce petit truc qu’il faudra / ôter du dedans de toi tant bien que mal…ou  bien Le serment tacite est beau d’apparence / Mets tes gants si tu veux le soulever du silence » et cette déferlante de violence que ce serment autorise.

Buridane vous assène de sacrés coups au cœur, je vous l’assure, car la garde, elle ne la baisse pas, et parle de tout. Pour ne plus avoir peur ni froid,  pour ne plus être seule ?  « Je parle du rapport à la mère à l’amour à la mort / Je parle de mon rapport au père au pire au départ / Je parle de mes frères du froid de mes freins / Je parle à qui veut bien que je parle à qui en a besoin / pour plus jamais être seule même si je me fourvoie / car en rentrant ce soir après ce cirque y’aura que moi. »

July / Buridane  pourrait bien un jour remplir des Zéniths, avec un talent pareil à composer des chansons et à habiter la scène ! 

Le site de Buridane, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà écrit sur elle, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

 

 

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