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Marie Coutant, coûte que coûte

300x300Il est dit qu’on ne la trouvera jamais dans un troupeau de moutons, que sa parole n’ira pas forcément comme tout le monde dans le sens du vent : « Je suis pas de ton bord / Je vais pas dans ton sens / J’aime la différence. » Revoici Marie Coutant, sixième album et plus que jamais en période de crise. Celle de la quarantaine bien entamée, du couple. Celle de notre société. Et y’a du boulot ! « On en a du grain à moudre / Tout défaire et refaire / Peindre et recoudre / Tout est à l’envers / On a du pain sur la planche… » Au dos du digipack : une bouilloire, qui plus est rouge…

Ce disque sent la colère. Pas celle qu’on planifie pour faire une thématique de disque, pour faire la belle, la rebelle, être comme tout le monde. Non, celle d’une femme terre à terre, de bon sens, qui simplement regarde et qui, sans être pythie, voit venir : « Voici les gueux, les cloportes / Voici venir ceux qui n’ont rien / Voici l’heure de la révolte / Voici venir ceux qui ont faim. » Sur certaines chansons, elle nous semble être le pendant féminin de Christian Paccoud, l’héritière de Francesca Solleville, la sœur de rimes de Véronique Pestel… Si Marie Coutant est moins en évidence, si elle vit sa vie dans son Berry et finalement peu en scènes, elle n’en reste pas moins une artiste d’importance qui, depuis vingt ans, tisse avec patience ce qu’il convient de nommer une œuvre, une vraie. D’autant plus vraie qu’elle ne négocie rien, sauf peut-être, et encore, l’ordonnancement de ses vers. Ses chansons suintent la sincérité, la simplicité aussi. Ecoutez la chanson-titre, J’aime bien, et vous saurez ce que sont des plaisirs minuscules qui au total font plaisante vie. Marie Coutant dit d’elle-même qu’elle fait de la « chanson vivante poéticoptimiste » : c’est vrai que son chant, même souvent mêlé d’indignation, est résolument tournée vers l’avenir, en des lendemains qui chantent.

J’en reviens à ces moutons évoqués plus haut. Marie Coutant clos son nouvel opus par une chanson consacrée aux bergers, à leurs conditions de vies, leurs difficultés, leur soumission aux banquiers, avec pour refrain : « Mais que font les moutons / Jouent-ils à saute-mouton ? »

Marie Coutant, J’aime bien, autoproduit 2012. Le site de Marie Coutant, c’est ici. http://www.marie-coutant.com/

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Une réponse à Marie Coutant, coûte que coûte

  1. Danièle Sala 24 novembre 2013 à 19 h 44 min

    Si Delphine du même nom nous fait lever le nez et nous mène au 7ème ciel des rêves et des émotions , Marie nous ramène sur terre , avec ses réalités , ses colères et ses espoirs , en toute simplicité . C’est juste une femme , concernée par le monde qui l’entoure , ses injustices , ses révoltes . C’est ainsi qu’elle a patiemment construit son oeuvre ,mais toujours avec optimisme . Et … » J’aime bien … »

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