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Le cabaret de la belle absinthe, à siroter jusqu’à plus soif

cd-cabaretUn EP de cinq titres qui en a mis du temps pour arriver jusqu’à moi ! Sorti en juillet 2011, le voici tout juste dans ma boîte aux lettres, par les bons soins de l’amitié. Et pourtant la chanteuse – mais pas seulement – Gaëlle Sara Branthomme a tant voyagé dans l’univers musical et son abondante diversité que l’on s’étonne de ne pas être en mesure de la reconnaître dans sa rue !

Le titre à lui seul suffit à titiller, vous prenant par la manche vers des souvenirs littéraires. « Le cabaret de la belle absinthe », comme une invitation à l’ivresse… Ah Baudelaire, oui : « Pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise. » A quoi on eût aimé joindre : de musique et de chansons.

La première s’intitule Montréal, elle est signée Branthomme et dans l’instant la voix de Gaëlle Sara qui fredonne, délicatement accompagnée par un ukulélé rejoint par un accordéon diatonique tendre et chaud, vous enveloppe. Envie soudaine de se laisser porter, emporter, transporter, sans savoir pourquoi, dans les rues de Montréal où « il ya dans les pas comme un balancement. » Cette chanson-là est une invitation à laisser se dérouler les quatre autres où des rendez-vous éclectiques confirment la bonne impression : un petit tour vers la fantaisie où plane le souvenir des Frères Jacques (La queue du chat), vers l’émotion que suscite encore et toujours La tendresse, en écho à Bourvil, une halte amoureuse confiante avec Si notre amour (chanson originale de facture classique, tendrement surannée) et enfin une reprise où le violoncelle apporte sa touche singulière: Sur la place du grand Jacques.

Cinq titres pour nous donner l’envie d’aller voir quelque part en Bretagne, du côté de Redon, ou plus loin, ce cabaret-là, pour se griser de bonnes chansons avec l’assurance de ne pas se tromper d’adresse et d’en sortir comblé.

La garante en est assurément Gaëlle Sara Branthomme, premier prix de violoncelle baroque, diplômée en chant lyrique, aventureuse artiste, accompagnatrice en chanson, théâtre, conte, animatrice d’ateliers pour découvrir sa voix, comme relation à soi et au monde… et fondatrice de la compagnie bien nommée Cornucopia… Corne d’abondance, peut-on encore douter de cette soif de partage sans limites dont on veut bien s’abreuver avec Baudelaire « pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre. »

 

Le Cabaret de la belle absinthe, Chanson française à siroter, Legba prod 2011. Le site de la Cie Cornucopia, c’est là.

Une réponse à Le cabaret de la belle absinthe, à siroter jusqu’à plus soif

  1. Danièle Sala 5 septembre 2014 à 14 h 18 min

    Un article qui donne furieusement envie de s’enivrer au cabaret de la belle absinthe, ne pas oublier la petite cuillère à trous pour laisser couler ce doux poison .

    Répondre

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