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Astier et Mac’Avoy : la vie en bleu

« Plus je te vois moins je te trouve séductif / Tout rabougri rétréci et chétif / En vérité t’as rien d’Omar Sharif… » C’est chant d’amour post-ménopause, grand rut de lointaine andropause. Tachan nous résumait ça d’un « Fais une pipe à pépé avant qu’il ne la casse / Une p’tite langue à mémé avant qu’elle ne trépasse » ne souffrant d’aucune ambiguïté. Là, c’est tout comme. Tachan nous chanterait aussi Tarzan que, petit, il idolâtrait. Ici c’est pareil : « Ah, dis, si tu étais mon Tarzan / Répétait-elle à son pépère / Tu achèterais pour mes soixante ans / Un slip imitation panthère / Tu me ferais l’amour comme un sauvage. » Claude Astier fait à nouveau (car entre eux c’est une vieille histoire…) cause commune avec sa collègue Dominique Mac’Avoy. Sous la couette. C’est adorable et n’a rien à envier aux jeunes coqs et poulettes de nos actuelles basses, très basses cours. Après un quatrième opus très polar, très noir, Astier trouve un nouveau souffle dans la gaudriole (avec comme lien entre les deux disques, une charmante chanson sur Landru, style « feux de l’amour »), prenant un peu le contre pied (et son pied tout court) des duos très en vogue : ici on fait dans le vieux et on le revendique d’une verve, d’un verbe qui en dit encore long, très long. C’est du Stone et Charden en infiniment plus hard et, de toutes façons, en nettement mieux (mais y’a pas d’mal, simplement du mâle, du vrai). L’actrice Mac’Avoy s’est, jadis, lancée dans la chanson en mettant le pied non à l’étrier mais à l’Astier qui lui a d’abord mitonné un spectacle pour elle toute seule : L’Amour, la mort, la bouffe. Heureuse, repue, comblée, la belle en redemandait, à qui il a sûrement répondu : « J’en ai un p’tit bout / Qui devrait faire votre affaire / Y’en a pas beaucoup / Mais ça d’vrait vous satisfaire… » Ça fait un des duos les plus réjouissants, les plus délicieux du moment ! Un vrai plan cul qui, même si l’échéance recule, nous prépare aux délices de la retraite. Notons aussi que ce disque est aussi efficace et nettement moins cher qu’une plaquette de viagra : c’est la vie en bleu !

Claude Astier et Dominique Mac’Avoy, « Délires et vicissitudes de l’amour », 2010, Cristal records/(rue Stendhal) Le site d’Astier c’est ici. (ce billet est la version augmentée d’une chronique parue sur le webzine Thou’Chant)

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