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Yoanna, le sombre et la lumière

yoannaSon nouvel album, Princesse, vient de paraitre ce 22 septembre en Suisse mais ne sortira dans l’Hexagone que le 2 février 2015. Problème : sommes-nous helvètes, sommes-nous français ? Non : délibérément francophones ! En voici donc, non la critique, mais un extrait de la présentation du disque, rédigée il y a quelques mois déjà à la demande de l’artiste. Façon de vous dire ou de vous rappeler que Yoanna, qui hier était au FestivVal de Marne, fait sa rentrée parisienne ce soir à l’Espace Jemmape : NosEnchanteurs y sera.

 

Yoanna (photo Athos99)

Yoanna (photo Athos99)

Son accordéon est le bouclier d’une femme en batailles, une amazone ordinaire guerroyant avec son courage et ses faiblesses, ses audaces et ses peurs. Nature et profondément sincère, Yoanna tire du plus profond d’elle la matière de ses chansons quelle extirpe par urgence autant que par nécessité. Avec un franc-parler savoureux, lettré et trash à la fois, distingué et populaire.

Ses chansons ont dans leurs fibres le rugueux de la vie. Regard sur soi, sur les autres et, au passage, des chroniques politiques saisissantes et sans appel.

C’est dans le sombre que Yoanna est plus encore lumineuse, qu’elle éclaire d’en dedans ce qu’elle est, ce que nous sommes : nos petites conditions, nos angoisses, cette carcasse qui nous charpente tant bien que mal, qu’on supporte et qu’on chipote.

Dans l’urgence, avec une rare force de frappe, Yoanna a travaillé tout l’été 2013 sur ce troisième album, à Grenoble, avec Frédéric Monestier à la réalisation, à la prise de son, au mixage, au mastering, aux bidouillages et aux valdinguages. Et, au violoncelle et aux choeurs, Marion Ferrieu, la complice de toujours.

Quelle étiquette à coller au produit fini, quel code-barre pour cette musique hybride qui emprunte tant au hip-hop qu’au classique, lorgnant guinguette ou jazz ? Encore que résumer à ces seuls genres cette musique nerveuse et scandée, ce groove qui allie la programmation aux cordes du violoncelle et aux touches du soufflet, gainant les mots de chaud, est déjà une aventure en soi.

Pas une note qui ne soit pas voulue, pas de faute de goût sur les textes : cette Princesse, un album pleinement abouti, essentiel.

 

Le site de Yoanna, c’est là ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

En vidéo, un extrait de son précédent album (Un peu brisée) que nous avons déjà diffusé sur NosEnchanteurs. Mais on aime bien, on ne s’en lasse pas : Image de prévisualisation YouTube

5 Réponses à Yoanna, le sombre et la lumière

  1. Danièle Sala 2 octobre 2014 à 15 h 14 min

    Et l’on peut constater en relisant les articles précédents que cette obscure clarté qui émane de Yoanna vous a ensorcelé Michel, depuis pas mal de temps déjà, et à juste titre.

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    • Michel Kemper 2 octobre 2014 à 15 h 22 min

      Je suis assez raide-dingue de Yoanna, c’est vrai. Elle me stupéfie, me bouleverse bien. De la scène Chanson actuelle, c’est une des artistes les plus en vue, je crois, j’espère. C’est dire si, comme vous, Danièle, j’attends avec impatience le papier à venir sur NosEnchanteurs sur sa prestation de ce soir à Paname. Moi il va me falloir attendre un peu pour la voir pas très loin de chez moi. Ou dans un festival ici ou là. L’attente sera longue. A priori, si j’ai bien lu, elle profite de son séjour parisien pour tourner aujourd’hui même un clip extraite de son nouvel album. On le verra un de ces quatre en Chanson du jour, bien sûr.

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  2. Dblocnote 2 octobre 2014 à 17 h 41 min

    on peut penser que les artistes murissent avec le temps ou que tous les goûts sont dans la nature.
    Vue et entendue il doit y avoir dans les 7-8 ans, une première partie, rôle ingrat, mais qui m’avait bien saoulé avec son soufflet à punaises, et ce que certains appelleraient sa « gouaille » et que j’aurais volontiers qualifié de vulgarité. Peut être un manque de maturité, ou le stress qui fait qu’elle parlait presqu’autant qu’elle chantait et pour ne pas dire grand chose d’intéressant, et je suis gentil, bref, sauf à ce qu’elle refasse une première partie d’un concert que j’ai choisi et qu’elle arrive à me faire oublier sa prestation de février 2009, ce sera sans moi. A-t-elle réussi à se débarrasser de sa vanne pas drôle qu’elle répétait « yoanna avec un y comme dans yaourt »?

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    • Michel Kemper 2 octobre 2014 à 17 h 54 min

      Convenez avec moi, Dblocnote, que si en cinq ans et demi on ne fait pas de progrès, c’est à désespérer. Ne croyez surtout pas que j’ai été admiratif de Yoanna la première fois que je l’ai vu en scène, je ne sais plus où ni plus quand. Elle avait simplement de la gouaille, un p’tit côté provo, rebelle, gavroche. Plaisant, sympa mais sans plus. Elle a mûri. Son précédent album (et le concert qui a suivi) sont d’une maîtrise parfaite, loin de ses débuts. Cet album qui paraît en Suisse ces jours-ci est dans la même lignée, bien au-dessus de ce que la chanson nous produit au quotidien. Ne restez pas sur des vieilles et caduques impressions. Heureusement que les artistes progressent !

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  3. Dblocnote 3 octobre 2014 à 0 h 00 min

    à moins qu’elle ne fasse une première partie ou un co plateau, comme je suis un public qui paie ses places et ses disques, je m’abstiendrai, mais je veux bien croire qu’elle s’améliore, il y avait une sacrée marge de progression. ;o)

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