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Lucrèce Sassella : le chrysanthème sous la marguerite…

Lucrèce Sassella (photos DR)

Lucrèce Sassella (photos DR)

Le charmant Studio de l’Ermitage, ancienne manufacture ouvrière, cocon cosy et tamisé en plein cœur de Boboland Ménilmontant est bondé en cette froide soirée de février. C’est que ce soir est un soir un peu spécial, qui fête la sortie d’album de Lucrèce Sassella, suivie depuis moult lurettes au fil des petites salles parisiennes, et le bouche-à-oreilles des plus laudateurs a su réunir un public nombreux et attentif. L’ambiance est bon enfant, mais il flotte dans l’air quelque chose comme l’excitation d’une naissance, et c’est toujours beau. On croise au détour du bar bien du beau monde issu du milieu de la chanson ou du spectacle, et bien d’autres encore que rigoureusement ma mère m’a défendu de nommer ici…

Très à l’aise sur scène, la demoiselle porte crânement une queue de cheval mutine et arbore une combinaison bleue cobalt très chic, rehaussée de subliiiiiiimes escarpins roses à liseré d’azur (vous l’aurez compris, chers Enlecteurs observateurs, j’avais le nez au ras de la scène…). Bref. Dotée tout à la fois d’une vraie belle présence scénique et d’une voix claire, un peu acidulée et bien posée, la Sassella pose un regard lucide et touchant sur le monde qui l’entoure, le traduisant en de belles ballades éthérées pas aussi poptimistes qu’elles n’en ont l’air et la chanson, au fil de mélodies graciles et mouvantes étonnamment poignantes. On pense tour à tour à Clarika, à Jeanne Cherhal ou à Belle du Berry de Paris Combo, mais toujours on revient à Lucrèce Sassella. Le balancier se fait délicieux entre chansons faussement légères et propos bien plus graves, entre marguerite et chrysanthème. Toujours, au détour d’une lumineuse ritournelle pop, on cueille avec gourmandise un bout de phrase comme « Quand fane une fleur je regarde ailleurs… », « Oh les jolis dégâts que tu m’as fait là… », « T’es beau à tomber, et moi tu vois je tombe… » ou « Le plus beau jour de ma vie est peut-être passé », inspiré du bel ouvrage Autoportrait d’Édouard Levé. Le deus-ex-machina de ces belles émotions, il est là sur scène en la personne d’Antoine Sahler himself qui signe donc paroles et musiques mais plus que cela, tant ces deux là se sont bien trouvés et tant ses mots à lui sonnent à merveille dans sa bouche à elle.

(photos DR)

En plein Paris, Lucrèce sera toujours Lucrèce…

Ce soir, la muse est de l’Ermitage ! Sur scène, la connivence est totale aussi avec les musiciens (en vrac piano, batterie, contrebasse, Wurlitzer, basse, ukulélé, trompette, clarinette, trompette, plus la présence sur quelques morceaux d’un talentueux quatuor à cordes). Ponctuant les titres, quelques extraits de dialogues de films font mouche, surtout lorsque il s’agit de petites merveilles issues des Quatre cents coups ou de Zazie dans le métro (« Les passants, c’est des cons ! »). En plein Paris, on se dit que, décidément, Lucrèce sera toujours Lucrèce… Quelques trouvailles scéniques plus tard (cascades de bulles, chalet suisse musical, Tour Eiffel clignotante, vous aurez compris qu’il fallait y être…), nous avons droit à une délicieuse reprise des Trois petits lutins, petit bijou méconnu de Madame Mireille. En final, le tube potentiel J’aime comme tu m’aimes regroupe la douzaine de musiciens et déroule, toutes cordes et cuivres dehors, ses délires New-Orléans sur une rythmique qui chaloupe de secours, emportée par la houle qui s’élance et qui danse…

Lucre, est-ce ? Ça, c’est là.

Et demain est un autre jour.

 

Le facebook de Lucrèce Sassella, c’est ici.

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Une réponse à Lucrèce Sassella : le chrysanthème sous la marguerite…

  1. Danièle Sala 13 février 2015 à 7 h 55 min

    Jolie voix , joli look …Et sublimes escarpins roses ! et déjà un premier album  » 22 ans », ça démarre fort pour Lucrèce Sessalla ! Et vous n’êtes pas le seul, Patrick, à être tombé sous son charme .  » Sur scène, en bonus, Lucrèce Sassella a chanté avec le sérieux nécessaire une comptine de Mireille et dézingué un pudding signé Hallyday. C’est l’exacte bonne mesure, la place idéale. Voilà, c’est ça, Sassella est au bon endroit et cela fait un bien fou (« et le reste, on s’en fout », comme on rime dans le Demy monde dont Lucrèce pourrait parfaitement faire partie).
    Allez, écoutez la, vous m’en direz des merveilles.
    « 22 ans » de Lucrèce Sassella, distribution : Musicast
    Laurent Delmas . Le blog de France Inter .

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