CMS

La chanson est vieille, nos chanteurs sont vieux

Jacques Higelin,

Gilles Vigneault, Jacques Higelin, Graeme Allwright, Charles Aznavour, Johnny Hallyday (photos DR)

 

De la preuve, sur la Chanson, des réelles avancées de la médecine : Charles Aznavour (91 ans), Graeme Allwright (89 ans), Gilles Vigneault (87 ans), Marcel Amont, Hugues Aufray (86 ans), Pierre Perret (81 ans), Julos Beaucarne (79 ans), tous sont encore plus ou moins en activité.

A bien y regarder, les chanteurs que nous estimons et qui ont une notoriété médiatique ont l’âge de la retraite. Mais l’idée même de la retraite ne sied pas à la chanson. Ils sont rares, à l’exemple d’Henri Tachan, à en profiter.

Puisque nous parlons de l’âge des chanteurs, permettez que je ne convie aucune dame : il paraît que l’usage veut qu’on ne révèle pas leur âge (pardon donc à Anne, Juliette, Francesca, Régine, Mireille, Nana ou même Chantal, la vieille et stupide cousine de Bécassine…). Nous ne parlerons ici que de chanteurs hommes en activité.

La chanson est vieille, nos chanteurs sont vieux. Chanter plus et plus longtemps pour gagner plus, est-ce ainsi que les chanteurs vivent ? « Dans ma tête, j’ai toujours l’impression d’avoir 20 ans. La retraite, c’est effrayant je trouve. Ça veut dire que c’est fini ! C’est la fin… c’est terrifiant » affirme non sans raison Johnny Hallyday, 72 ans, l’idole des toujours jeunes.

Jacques Dutronc

Jacques Dutronc

Jacques Higelin, Jean Vasca (75 ans), Eddy Mitchell, Serge Lama, Adamo, Michel Fugain (73 ans), Georges Chelon, Jacques Dutronc (72 ans), Alain Souchon, Michel Polnareff, Robert Charlebois (71 ans), Gérard Manset, Gilles Servat, Christophe, Michel Bühler, Yves Simon, Yvan Dautin, François Corbier (70 ans).

Bernard Lavilliers, David Mc Neil, William Sheller, Jacques Bertin, Michel Delpech (69 ans), Joan-Pau Verdier, Michel Jonasz, Michel Sardou, Julien Clerc, Jean-Louis Jossic (68 ans), Hubert-Félix Thiéfaine, Laurent Voulzy, Gilbert Laffaille, Louis Chedid, Richard Desjardins (67 ans), Maxime Le Forestier, Nicolas Peyrac, Arno, Yves Duteil, Jofroi (66 ans), Sarcloret, Jean-Jacques Goldman (64 ans), Renaud, Gabriel Yacoub, Dick Annegarn, Jean Guidoni (63 ans), Francis Cabrel (62 ans).

C’est à dire que l’essentiel du personnel de la Chanson ayant plus ou moins accès aux grands médias est en âge, parfois depuis longtemps, de prendre sa retraite. Que des papys !

Qu’est-ce que ça veut dire ?

Ça veut dire qu’à un moment donné, les radios et télés ont cessé de s’intéresser à la chanson (la presse papier aussi, flemmarde, qui ne s’intéresse plus qu’aux chanteurs ayant déjà du succès) : il y a une coupure assez nette, très révélatrice. Témoin encore le reste de la liste : Jean-Louis Murat, Bertignac (61 ans), Jean-Louis Aubert (60 ans), CharlElie Couture, François Hadji-Lazaro (59 ans), Kent (58 ans), Francis Lalanne (57 ans), Patrick Bruel (56 ans), Yannick Noah, Stephan Eicher (55 ans), Yves Jamait, Art Mengo, Florent Pagny (54 ans), Sanseverino (53 ans), Thomas Fersen (52 ans), Miossec (51 ans). Et encore, que je sache, ni Hadji-Lazaro, ni Kent, ni Mengo ou Miossec ne sont particulièrement familiers des grands moyens de diffusion.

Marcel Amont

Marcel Amont

La chanson se meurt : on l’a intentionnellement fait mourir. D’ailleurs la télé, à quelques exceptions près, ne se repait vraiment que d’hommages (les prime-time à Renaud puis à Brassens ayant fait recette, soyez assurés qu’on en verra d’autres sur France3, chaîne qui diffuse chaque samedi Les grands du rire, cimetière s’il en est de la chanson).

Que reste-t-il chez les « jeunes » ? Vincent Delerm et ses 39 ans, Biolay et ses 42, Garou 43, Raphaël 40, Obispo 50, A et H respectivement à 47 et à 49. La disette !

Chez les gamins, ce ne sont que des chanteurs-éprouvettes créés par la télé, dans ses labos de formatage que sont The Voice, Star Ac et autres télé-crochets de ce type. La télé (la radio aussi) a su ruiner la chanson par nature emmerdante pour créer un produit lisse pour bien pénétrer (remarquez que c’est facile) le cerveau disponible des consommateurs de Coca-Cola et autres buveurs de bière qui rotent devant leur poste de télé.

Ça ne veut pas dire que la Chanson n’existe plus : elle est toujours nombreuse, foisonnante, créative, libre mais cette liberté et le simple fait d’exister la condamne désormais à vivre à l’écart et dans le total mépris des médias, dans le maquis de notre ignorance. Privée de tout moyen pour arriver dans l’oreille du public, elle s’étiole dangereusement.

Les députés ont beau avoir adopté un texte pour obliger les radios à mettre plus de chanteurs dans leurs déjà maigres quotas de chanson française, cette mini-mesure cosmétique ne changera rien. Les chiffres sont têtus et tragiques : en privant l’essentiel de la Chanson des grands médias, notre pays tue sciemment une de ses principales richesses, un de ses gisements qui participe grandement à l’exception culturelle française.

25 Réponses à La chanson est vieille, nos chanteurs sont vieux

  1. Marc Gicquel 16 octobre 2015 à 9 h 24 min

    Parce que ceux et celles qui ont été formés à la chanson française quand elle n’était pas marchandisée et colonisée (par l’anglais) à 100 % avaient 20 ans dans les années 50 à 70. je résume, force le trait, mais je crois que c’est un peu pour cela

    Répondre
  2. Xavier Fernique 16 octobre 2015 à 9 h 26 min

    Merci d’avoir mis Graeme « au centre ». J’ai eu la chance de le côtoyer, de travailler avec lui à plusieurs reprises et c’est, d’après moi, le Maestro. Mais je suis aussi un grand fan d’Higelin (c’est lui qui m’a donné envie de travailler dans la musique), de Vigneault, de certaines périodes de Johnny … Quant à Aznavour ouais c’est moins ma tasse de thé (en toute subjectivité bien entendu).

    Répondre
  3. Paul Granié 16 octobre 2015 à 9 h 28 min

    Melissmell, Agnes Bihl, Laurent Berger, Loic Lantoine, Les ogres, etc … il n y a pas que des + 70 ans dans nos bonheurs… Et j en oublie tant…

    Répondre
  4. Eric Mie 16 octobre 2015 à 9 h 33 min

    C’est parce qu’on crève à l’ombre des médias nostalgiques…

    Répondre
  5. Jean Lapierre 16 octobre 2015 à 9 h 53 min

    « (…) Et t’as les yeux sous la lampe bleutée
    En exil là dans ton propre pays
    Caché tel un résistant sans fusil
    Veillant tes mots comme une grande armée
    Oh ! Passons en zone libre
    Passons en zone libre (…)
    P & M : J.L.

    Répondre
  6. Benoît Balao 16 octobre 2015 à 10 h 19 min

    Vincent Delerm est le plus jeune artiste cité dans la liste. Plus jeune, il y a Renan Luce (35 ans), Stromae (30 ans) et Pierre Lebelâge.

    Répondre
    • Michel Kemper 16 octobre 2015 à 10 h 30 min

      Bien entendu, Benoit, eux et d’autres encore. Je ne visais pas à l’exhaustivité. Mais ça ne change rien au propos : que la chanson, au moins dans sa partie visible, audible, est en grande partie à l’âge de la retraite et qu’il nous faut chercher à comprendre pourquoi.

      Répondre
    • Babeth 16 octobre 2015 à 18 h 14 min

      Y’en a au moins un qui, jeune ou vieux aura toujours… Le bel âge ! Elle est facile mais c’était trop tentant, pas pu résister …!

      Répondre
      • Michel Kemper 16 octobre 2015 à 19 h 01 min

        Il y a aussi notre ami et chanteur Erwens dont le nom est Renaud Jeune (c’est sous ce vrai nom d’état civil qu’il signait ses disques et prestations autrefois) ! Moi non plus, Babeth, j’ai pas pu résister…

        Répondre
  7. Yves Matrat 16 octobre 2015 à 11 h 33 min

    T’as qu’a regarder Yves Matrat sur sa page facebook et dans l’interprétation du « Petit pays », c’est dingue comme il est vieux ! Salut à toi jeunesse de la plume !

    https://www.facebook.com/yves.matrat.3?fref=ts

    Répondre
  8. Michel Trihoreau 16 octobre 2015 à 14 h 46 min

    Michel Kemper propose ici un sujet de réflexion qui dépasse largement la notion d’âge.
    On ne doit plus raisonner aujourd’hui comme au temps de Maritie et Gilbert Carpentier. L’époque a changé. Poussé par les démons de la croissance et de la concurrence, les chaînes de télé obéissent à la loi de l’audimat. On n’a plus l’éthique du siècle dernier, mais la priorité de la rentabilité de la chaîne.
    Attention, je vais faire des généralités pour mieux cerner la question.
    Les jeunes, aujourd’hui, n’ont pas le respect de la connaissance et du savoir, ils vivent au présent, dans la jouissance immédiate – No future, vous connaissez ? – sans aucune confiance dans les lendemains qui déchantent chaque jour davantage. Les textes n’ont pas pour eux l’intérêt qu’ils avaient lorsque l’on croyait bâtir un monde meilleur. Peut-être sont-ils plus lucides.
    Le discours dominant ne cesse de dénigrer les profs, les maîtres, les intellectuels et de promouvoir le divertissement comme le pain quotidien.
    Ajoutons que la révolution technologique a permis de multiplier les effets plus ou moins spéciaux du son et de l’image, que le business aujourd’hui est bien plus dans le matériel sophistiqué que dans la création artistique. Alors, les jeunes (puisqu’il faut bien les catégoriser) sont baignés dans une époque où la musique est un fond sonore pour les magasins, où la voix n’a d’intérêt que pour le son et non pour le sens. . Le karaoké fait le reste. Le développement hyperbolique de nouvelles stars accessibles à l’échelle internationale et tout aussi éphémères pousse à courir derrière la dernière mode. On n’apprend plus les chansons si ce n’est un bout de refrain souvent bâti sur un lieu commun.
    Comme les médias n’ignorent pas le poids représenté par les seniors, ils leur reste à sortir du congélateur les idoles de leur jeunesse. Et ça marche – voir le succès de la tournée Age tendre et têtes de bois – chacun y trouvant son compte, sans être trop difficile.
    Alors, que la chanson soit marginalisée, comment s’en étonner ? C’est dans cette marge, sur le terrain, dans les festivals et les petits lieux que la résistance doit s’organiser (voir La Chanson de Proximité, Editions l’Harmattan).
    La chanson qui s’écoute n’est pas un monde à part. Elle renaîtra lorsque la culture dominera le divertissement, lorsque les financiers auront enfin compris qu’au lieu de s’appuyer sur le marché des denrées périssables, il est plus rentable à long terme de s’appuyer sur des énergies renouvelables comme l’intelligence…

    Répondre
  9. POMMIER Marc 16 octobre 2015 à 19 h 23 min

    Jérémy BOSSONNE, Pierre LEBELAGE, Lise MARTIN, Clémence SAVELLI, Frédéric BOBIN, Evelyne GALLET? Pierre Paul DANZIN et tant d’autres plus jeunes ! ils et elles ont des chansons intéressantes !

    Nous le public nous avons pris un sacré coup de vieux en oubliant parfois que les plus anciens ont mis du temps ‘chacun le leur) pour arriver à de belles maturités !

    Répondre
  10. POMMIER Marc 16 octobre 2015 à 19 h 50 min

    Manu GALURE aussi, le big problème c ‘est le mauvais relais des grands médias !!!

    Dans les années 70, 80,90… Même au transistor, sur des émissions pas forcément géniales, nous entendions tous ces artistes cités !

    Danièle GILBERT, DRUCKER ont invité, varié, laissé le choix de découvrir à un public large ! après chacun faisait son choix ! bon parfois la censure passait par là !!!

    Répondre
  11. Adriana Paolino 17 octobre 2015 à 10 h 37 min

    Respect pour leur répertoire et le « métier » bâti au fil des années… Il tient à chacun de rester cantonné sur le connu (« les vieux ») et/ou d’être à l’écoute des talents à découvrir (« les jeunes »)… Certes, il faut le faire sans les médias d’hier (radios, télévision, journaux), c’est plus long, mais la chanson est la même… Agnès Bihl au côté de Anne Sylvestre dans « Carré de Dames », ce n’est pas un choc de générations c’est du plaisir sur-multiplié…

    Répondre
  12. Danièle Sala 17 octobre 2015 à 15 h 24 min

    Pas d’accord, la chanson n’est pas vieille , elle est éternelle, et il y a autant de jeunes chanteurs ( euses) que de vieux , la liste serait trop longue des jeunes chanteurs que j’aime, et qui assurent bien la relève . Et les jeunes galèrent pour être reconnus, c’est vrai, mais combien de petits cabarets ont fait Brel, Brassens, Barbara et bien d’autres avant d’être connus ? Ce sont juste les passeurs qui ont changé , il n’y a jamais eu, et malgré les fermetures autant de festivals qu’aujourd’hui, et c’est aux programmateurs de faire leur boulot et de faire découvrir les nouvelles générations de chanteurs au public .

    Répondre
    • Norbert Gabriel 17 octobre 2015 à 16 h 37 min

      c’est aux programmateurs de faire leur boulot et de faire découvrir les nouvelles générations de chanteurs au public .

      Cette dernière semaine, j’ai eu l’occasion d’aller en banlieue – au Festival de Marne – les artistes programmés étaient Jérémie Bossone en première partie de Camélia Jordana, avec une avant première partie ajoutée au dernier moment, Geneviève Morissette, premier constat, un public très très mélangé, de 12 à 75 ans (mais pas beaucoup de + de 70) deuxième constat, ce public a été emballé par les 3 invités, troisième constat, je me suis attardé à la sortie pour discuter un peu avec quelques personnes que j’avais vues particulièrement enthousiastes, et le point commun, c’était qu’ils découvraient ces artistes en scène, totalement… dans le meilleur des cas ceux-là connaissaient le nom de Camélia Jordana… J’ai rarement vu un public aussi ouvert. Comme souvent au Festival de Marne, résultante de plus de 20 ans de bon travail … De Jean-Claude Barens par exemple..

      Répondre
  13. Jp Gleize Bourras 21 octobre 2015 à 12 h 22 min

    Bonjour,
    J’ai bien regardé, et si je ne m’abuse… encore que à mon âge ! vous avez oublié Bernard Joyet.
    C’est vrai qu’il chante « On ne sera jamais vieux! »
    Encore merci pour votre site.

    Répondre
    • Michel Kemper 21 octobre 2015 à 13 h 20 min

      Bonjour JP,
      Votre humour excuse ma négligence. Alors merci ! ;)

      Répondre
  14. Franck Halimi 21 octobre 2015 à 17 h 52 min

    « Avec le temps va, rien s’en va » assure désormais avec aplomb Joyet, répondant à son ami Jamait, pour lequel « Le temps emporte tout » (réaffirmant ainsi le point de vue de Ferré).
    Mais, véritables « chrono-maîtres » sans être trop affairés (« devant la pendule d’argent qui ronronne au salon, qui dit oui, qui dit non »), Brel & Brassens jouent les arbitres, en soutenant que « Le temps ne fait rien à l’affaire » à un Leprest à terre, que cette histoire saoule « le temps de finir la bouteille ».
    Mais, il peuvent bien chanter ce qu’ils veulent tous ces morts de fin, croulant sous les crises en thèmes des jeunes dans « la fleur de l’âge », ignorant « le temps des fleurs » comme celui des pleurs du mâle.
    Il faudrait simplement leur conseiller de retrouver « le temps de vivre » au détriment du « temps qui court »…
    Il sera alors bien « temps à nouveau » de chanter « le temps des cerises », à défaut de celui des crises (qui ne mettent pas tous leurs « e » dans le même pas niais).
    Et c’est effectivement pour toutes ces raisons que, comme l’a décrété Joyet et astucieusement rappelé JP, « On sera jamais vieux » : la boucle est ainsi bouclée.
    Ah oui, aux fêtes, mes chers Michel, « au temps pour moi » : dans la mesure où, même en fuguant « je n’aurai pas le temps », sachez que « en nous jetant tête baissée sous son pardessus, le temps passé n’est pas passé inaperçu » => on n’en fera pas une jaunisse, ni une jaunasse : on f’ra juste vieux la prochaine fois…

    Répondre
  15. olem 6 novembre 2015 à 18 h 36 min

    Les « vieux » souvent décriés dans un monde où l’arrogante jeunesse a un peu trop tendance à prendre toute la place (dans les média et autres) sont des pionniers qu’il convient de mettre à l’honneur avant qu’ils ne disparaissent.
    La chanson de langue française est une petite chose rare et précieuse perdue au milieu d’un océan de vulgarités ou de choses très comme il faut.
    Ne nous lassons pas d’écouter Perret, Vigneault, Beaucarne, Sylvestre, Aznavour et tant d’autres qui n’ont plus 20 ans mais qui nous rafraichissent par leurs discours hors du temps.
    Bravo et vive les séniors!

    Répondre
  16. Bapt 13 novembre 2015 à 18 h 30 min

    Je viens de tomber sur cet article et plusieurs choses me choquent.

    « La chanson se meurt, on l’a intentionnelement fait mourir », je ne suis pas d’accord du tout avec cette conclusion.
    Allain Leprest n’a jamais été diffusé, ou alors rarement, dans les grands médias, est-ce pour cela qu’il a contribué (involontairement) à la mort de la chanson?
    Je ne pense pas. Depuis quand les médias officiels sont-ils le garant de l’integrité physique de la chanson ? Certe Jean-Louis Foulquier n’est plus la, mais il existe des très bonnes émissions sur le service public. « La prochaine fois je vous le chanterais » de Philippe Meyer est un exemple parmis d’autres.

    Est-ce que sous pretexte que les Loic Lantoine, les Thomas Pitiot, les Tetes Raides, les Ogres de Barback, les Barrio Populo, les Dominique A, les Julien Fortier, les Balbino Medelin… et tellement d’autres, ne sont pas médiatisés, cela signifie que la chanson se meurt ?

    Bien au contraire, même si la deuxième moitié du 20e siècle a vu un nombre incalculable de fantastiques auteurs, je pense que la chanson continue.
    Et le fait qu’elle ne soit pas médiatisée ne me semble pas être une preuve de son déclin apparent.

    Bien au contraire, comment vit la musique ? Sur scène ! Tous les artiste pré-cités (encore une fois la liste était loin d’etre exhaustive, et réalisée à un moment M) remplissent les salles, certains plus que d’autres, mais je pense que le public est toujours friand de ces textes et de ces plumes.

    « Chez les gamins, ce ne sont que des chanteurs-éprouvettes créés par la télé », je trouve triste de dire des choses pareilles, car c’est sans doute à cause de réflexions comme ça que de nombreux talents ne peuvent pas éclore.

    Je continuerais toujours d’écouter Dimey, d’écouter Ferré, d’écouter Ferrat, d’écouter Leprest et tant d’autres… mais quel dommage sous pretexte du « c’etait mieux avant » de se fermer totalement de toute une fange de la chanson qui se bat pour continuer de vivre dans un système qui les met toujours plus à mal…

    Je sais que Nos Enchanteurs fait prevue d’eclectisme et couvre une partie immense de la « chanson » (mettre Noah et Bruel sur le meme plan que Jamait ou Hadji-Lazaro me parait discutable), et également de la chanson « jeune » qui vaut le coup.

    Je ne vois donc pas totalement la visée de cet article, si ce n’est être dans l’air du temps.

    Bonne journée à tous

    Bapt’

    Répondre
    • Michel Kemper 14 novembre 2015 à 10 h 32 min

      Pas le temps de vous répondre et de développer, Bapt’, mais je maintiens mon propos : tout est fait, depuis deux cent ans, pour tuer sciemment la chanson. Peux importe que de grands artistes aient existé ou existent encore, ça ne change en rien la réalité.
      Quant à savoir qui est ou n’est pas dans la chanson, je vous en laisse le jugement. Il me semble que, qu’on le veuille ou non, Noah et Jamait font le même métier (Jamait vous le dira lui-même, qui en est persuadé). Ensuite, libre à vous, libre à moi, à tout le monde, d’aimer ou non, pour les raisons qui sont les nôtre, tel ou tel artiste. A titre perso je n’aime ni Obispo ni Pagny, mais suis bien obligé de reconnaître qu’ils font partie de la chanson, au même titre que Rémo Gary ou Melissmell. Simplement différemment.
      Je compte revenir vers vous, Bapt’, simplement je n’en ai pas le loisir ces jours-ci. Bonne journée.

      Répondre
    • catherine Laugier 14 novembre 2015 à 14 h 58 min

      Le combat de NosEnchanteurs, Bapt, a toujours été de faire vivre et reconnaître la chanson, et de déplorer qu’elle soit de plus en plus ignorée par l’ensemble des médias (seuls en parlent quelques journaux locaux, rubriques spécialisées de radios ou magazines nationaux, de plus en plus rétrécies, et radios locales ou associatives). Et si nous tentons de diffuser le plus possible ces scènes où s’expriment tous ces fantastiques auteurs et musiciens, des plus jeunes aux plus anciens, d’inciter le public à y aller, à acheter leurs albums aussi, je ne suis pas aussi sûre que vous que l’ensemble du public en soit informé. Je vois trop d’appels au secours d’artistes de talent qui peinent à être programmés et à vivre de leur art !
      Certes la médiatisation n’est pas un critère de qualité, et je suis très heureuse de rencontrer des artistes en petit comité…mais les artistes ne peuvent se contenter d’un public élitiste et informé, la majorité de la population en étant tenue écartée. Et ce sont bien les médias qui tendent à persuader le public que la chanson de qualité , c’est un truc démodé, d’avant, et qu’on ne sait plus faire, sinon en reprise. NosEnchanteurs n’est surtout pas dans l’air de ce temps là, puisqu’il défend la chanson vivante, dans sa qualité et sa diversité. C’est sa visée.

      Répondre
  17. Norbert Gabriel 15 novembre 2015 à 12 h 04 min

    Salut

    Vu de mes sorties parisiennes, depuis 20 ans, je ne peux que faire le constat suivant: « la chanson française » est devenue quelque chose « de vieux » voire de ringard dans la plupart des médias, qui parlent désormais de « musiques actuelles » pour mettre dans un fourre-tout des spectacles où le public vient pour se distraire entre copains, un verre de bière à la main, avec quelqu’un en scène qui fait ce qu’il peut pour se faire entendre. Quant à se faire « écouter » c’est autre chose.
    Il reste quelques lieux de résistance, si on peut dire, mais globalement c’est plus un public senior que junior.
    La question n’est pas de chouiner que c’était mieux avant, mais qu’on le veuille ou non, il y a une récession dramatique de l’exposition de la chanson francophone, Radio France est un bon exemple, depuis 20 ans c’est le limogeage régulier de toutes les émissions de chanson, de spectacle vivant, ce qui reste ayant la bonne idée (!) de se parfumer d’anglomanie dans le fond, la forme, et l’intitulé.
    Il y a quelques jours, La Cigale programmait « Les Elles » en concert, en réservant les places assises au balcon, « l’orchestre » ayant été débarrassé de ses sièges, pourquoi ? Pour que ça gigote avec sa bibine à la main ? Résultat ce spectacle magnifique, à écouter, à savourer a été pollué en permanence par des allées et venues entre le bar et la salle, et tous les pia-pias qui accompagnent ces agitations. Sauf à être dans les premiers mètres devant la scène, j’ai été constamment dérangé par ces gens sans éducation qui ne se gênent pas pour discuter sans s’occuper de savoir s’ils emmerdent ceux qui veulent écouter, eux ils picolent un peu, écoutent un peu quand une des vieilles chansons leur rappelle quelque chose, ils se trémoussent un peu, et sont super contents d’avoir passé une super soirée, en ayant largement pourri celle des voisins plus respectueux de ce qui se passe sur scène… Oui, « la chanson française » est maltraitée, d’ailleurs elle n’est même pas traitée dans les médias, ou alors, comme disent les néo-djeuns, elle est « traitée »… Je vous laisse comprendre comment…

    Répondre
  18. Léar 2 mars 2020 à 15 h 20 min

    Cet article ne donne aucune statistique, aucune information, si ce n’est l’avis de l’auteur qui veut seulement cracher sur la chanson française des plus jeunes. Et c’est quoi cette excuse pour ne pas aborder le rôle des femmes dans la musique française ? Il n’est pas poli de dire l’âge des femmes ? Nous (parce que oui j’en suis une) avons le même droit que vous de vieillir messieurs. Je suis fatiguée par cette sois disant politesse.

    Répondre

Répondre à Paul Granié Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives