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Pascal Obispo, le chauve qui peut !

Pascal Obispo (copie d'écran)

Pascal Obispo (copie d’écran)

Francofolies de Spa, 20 juillet 2016,

 

Voilà un titre de chronique qui devrait me valoir, soit le Grand prix annuel de la meilleure vanne pourrie décernée conjointement par l’Almanach Vermot et les blagues Carambar, soit la haine instantanée et sans rémission possible des nombreuses admiratrices de notre vedette de variété.

Et pourtant… Sont-ils si nombreux, les artistes actuels pouvant compter à la fois sur le soutien de leur public et de leur firme de disques, pour pouvoir mettre sur pied un spectacle comme celui que Pascal Obispo nous a offert hier soir ?

Dans la foulée de son dernier album, Billet de femme, mise en musique de poèmes de Marceline Desbordes-Valmore, avec la collaboration pour l’orchestration du vétéran Jean-Claude Petit (souvenez-vous, les Julien Clerc de la grande époque…), Pascal Obispo s’est en effet vu offrir les moyens de mettre les petits plats dans les grands. C’est donc accompagné d’un orchestre symphonique, en sus de ses musiciens habituels, qu’il s’est produit sur la grande scène des Francos de Spa.

Inutile de préciser qu’au niveau de la production, cela en jetait ! Plus de 40 musiciens sur scène, on en prend plein les mirettes. Ajoutez-y un light-show impressionnant et un son parfait, rendant parfaitement justice à la beauté et la puissance des orchestrations sans masquer la voix du chanteur en aucune façon, et vous aurez les ingrédients d’une soirée exceptionnelle pour les amateurs de notre chanteur de charme.

(copie d'écran France3)

(copie d’écran France3)

D’autant qu’évidemment, s’il a chanté également quelques titres de son nouvel album, Obispo a surtout veillé à contenter son public, passant tous ses tubes en revue, réorchestrés pour l’occasion. Car qu’on l’apprécie ou pas, il faut reconnaître que l’homme, fin mélodiste, est à la tête d’une solide discographie, émaillée de succès populaires, tant en son nom que chantés par d’autres. C’est donc à un défilé de rengaines connues de tous (même de ceux qui ne l’aiment pas !) que nous avons eu droit : Chanter, Mourir demain, Ce qu’on voit Allée Rimbaud, L’envie d’aimer, Fan, Sa raison d’être… Parfois, c’est très réussi (la version orchestrale, sans piano, de Lucie, par exemple), parfois c’est totalement pompier (son Millésime, dont le texte-bateau est déjà un calvaire !), mais dans tous les cas, on ne peut que reconnaître l’excellence du travail effectué. Certes, un peu plus d’intimité ou de communion avec le public n’aurait pas gâché la sauce, mais admettons que ce n’est pas facile à obtenir avec un tel paquebot derrière soi.

Et le chanteur, me direz-vous ? L’âge de raison l’a frappé et les extravagances semblent rangées au placard. Dans son beau costume bleu et chemise noire, l’homme est posé, sérieux, gravissime même quand il évoque les attentats récents et nous recommande de prendre soin de nous. Il peut compter sur le soutien inconditionnel de ses admirateurs/trices, toujours prêts à prendre le relais et ne s’en prive pas. A tel point qu’Obispo en arrive à faire penser au Jean-Michel Avous de KadMérad – les connaisseurs comprendront, les autres feront une recherche sur Youtube –, tant il a cette habitude de tendre son micro au public pour le faire chanter !

Au final, une soirée que les fans du chanteur chériront certainement dans leur cœur et que les spectateurs venus par curiosité, comme NosEnchanteurs, auront appréciée à juste titre, sans que cela leur ait donné pour autant l’envie de se précipiter chez le disquaire pour acquérir l’intégrale de l’artiste. Satisfaire les amateurs et ne pas mécontenter les autres, on peut appeler cela du talent.

 

Le site de Pascal Obispo, c’est ici.

4 Réponses à Pascal Obispo, le chauve qui peut !

  1. Catherine Laugier 22 juillet 2016 à 11 h 25 min

    Une des vidéos de l’album Billet de femme, sur un texte de Marceline Desbordes-Valmore, et une musique de David Colome, le dernier rendez-vous : https://www.youtube.com/watch?v=Ntsfdvn-Sb0

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  2. Jean-Yves Coz 23 juillet 2016 à 14 h 43 min

    Bonjour Michel, je suis un fan de chanson française mais « Ni dieu ni maître «  » ou « Mourir pour des idées  » ok mais de mort lente alors … mes « maîtres « vénérés vivants s’appellent Jacques Bertin Morice Benin, Michèle Bernard, Jean Vasca, Michel Bülher, Romain Didier, Agnès Bihl, Gilbert Lafaille et 75 autres…i l y a moins d’une heure tu m’as bluffé sur NosEnchanteurs car l’article sur monsieur Obispo écrit par Pol de Groeve est parfait et objectif et bien bravo et merci +++car je suis aussi un fan (attention ni dieu ni maître ) de P.O.

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  3. Germinal Le Dantec 23 juillet 2016 à 14 h 44 min

    Un climat bien tempéré qui bouscule mes préjugés.

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  4. Marc Gicquel 23 juillet 2016 à 15 h 48 min

    J’avais des préjugés anti Obispo car trop « vu à la télé », mais cet article, fort bien écrit, donne envie de découvrir… Par contre, Pagny reste à l’index pour moi

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