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Barjac 2016. Philippe Guillard, gaillard haut en couleurs

Philippe Guillard (photos Anne-Marie Panigada)

Philippe Guillard (photos Anne-Marie Panigada)

Rien qu’avant de le voir en scène, c’était déjà un nom dans le microcosme de la chanson, une tronche – bien pleine – qui en évoque d’autres : celles aux nuits sans sommeil, aux rasoirs sans lames, à la rauque voix de cendriers, aux vers de fonds de bouteilles. On sait – il suffit de lire NosEnchanteurs au besoin – qu’il est un des plus intéressants interprètes d’un Ferré qu’il régurgite à sa manière ; on sait, sans vraiment l’avoir entendu, qu’il a aussi son répertoire en propre, même si le terme propre n’est pas le plus approprié tant ses titres s’embarrassent peu des bonnes manières et de politiquement correct.

c0147Il a suffi de presque rien, de dégripper un peu la programmation de Barjac pour qu’enfin nous vienne Philippe Guillard. Qui le regrettera ? Même si, sur les quatre premiers titres, la sono brouillonne ne nous le rendait pas vraiment, le tenant dans un halo sonore peu agréable : dommage, raté pour une entrée en scène. Mais Guillard est Guillard, ce gaillard a de la tenue et sait redresser le cap : son univers sombre, d’où ne brillent vraiment que les tâches de lumières et la palette des couleurs de De Staël ou de Van Gogh, vous attire à lui, vous prend dans ses bras, dans sa voix. Et ne vous lâche plus. La voix n’est pas des plus confortables, elle n’est pas faite pour ça. Elle est ainsi pour vous faire pareillement vivre mille aventures, dix-mille émotions, des cruelles, des lancinantes, des déchirantes. Pour vous tirer d’une possible torpeur, pour laisser son empreinte de souffrance aux mots qui vous parviennent, vous inondent, vous grisent et dégrisent d’un même élan. Guillard est un soldat au monument inconnu, qui guerroie en foudroyant l’air de ses vers, en tournoyant ses larges bras dans l’espace de lumière, mettant en scène ses combats avec l’amour, avec la vie qu’il souhaite multiple, avec ses souvenirs qu’il engrange, ses doutes qu’il accumule…

Ses mots appellent l’électricité du rock (avec Christophe Barennes et Rudy Guillard pour efficaces musiciens), une énergie qui voisine, copine avec ses élans. Guillard s’y brûle parfois et vient sous les feux de la rampe cautériser, comme un animal lècherait ses plaies, un musicien ses play, nous prenant à témoin de ses douleurs, vraies ou simulées, plus sûrement de son talent qui lui ne s’invente pas.

 

Le site de Philippe Guillard, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

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