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Marvin Jouno : vue de l’intérieur

Chose promise, chose due. Dans une chronique de juillet, je vous écrivais : « Très belle découverte également de ces Francos 2016 : Marvin Jouno. De la pop électro portée par des textes d’une très belle facture et un interprète magnétique (…). Promis, nous y reviendrons bientôt, juste le temps de nous procurer son CD, qui mérite une écoute attentive ». Comme sur NosEnchanteurs, nous n’avons qu’une parole, le moment est venu de ré-aborder le sujet.

Certes, nous ne sommes plus vraiment dans l’actualité, le premier CD de Marvin Jouno, Intérieur Nuit, reposant dans les bacs des disquaires depuis février 2016. Reconnaissons cependant que l’intéressé n’a – hélas pour lui – pas squatté les journaux, ni été omniprésent sur les ondes et les plateaux télé. La découverte reste dès lors entière.

Donc, Marvin Jouno donne dans la pop électro. Les allergiques aux synthés et aux programmations seront bien avisés de s’abstenir. Les autres par contre, les nostalgiques des années 80-90, les amoureux d’Etienne Daho (auquel l’artiste rend d’ailleurs hommage par une belle reprise de son Grand sommeil) seront aux anges, trop heureux de pouvoir se remettre entre les oreilles des chansons mélodiques un peu froides dans leurs envolées, portées par une voix au timbre léger, un peu brisée, dealeuse d’émotions troubles.

Quid des paroles ? Digne disciple de Bashung (période Boris Bergman) ou de Zazie (mais oui !) – on n’ose évoquer le fantôme de Boby Lapointe -, Marvin Jouno signe et soigne ses textes. Jeux de mots – parfois tirés par les cheveux (« Cléo / Je n’ai pas vu le temps / Le temps passer de 5 à 7 / Sans toi à présent / J’ai encore moins que 5 ascètes »), souvent très bien tournés (« Je t’écrirai peut-être » – Love later) – sens cachés, références cinématographiques à foison (l’homme a débuté sa carrière comme décorateur pour le cinéma), l’album est une suite de titres d’humeur sombre évoquant la solitude et l’ennui (L’avalanche), la mort (Les chers leaders et ses « cerisiers en pleurs »), la rupture sentimentale (Quitte à me quitter), la fuite du pays natal (Exode 81)… Guère d’humour dans tout cela, mais l’ombre tutélaire de Biolay qui plane au-dessus de l’œuvre (particulièrement perceptible dans le morceau final, Panorama, qui semble avoir été écrit par le maître), n’est pas de celle qui incite à la plaisanterie.

Un premier album très réussi, faisant honneur à la langue française tout en étant à même de satisfaire ceux qui ne jurent que par le rythme et le beat. Le mariage parfait de la carpe et du lapin. Vous en prendrez bien un petit morceau ?

 

Le site de Marvin Jouno, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

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