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Morice Benin, la thérapie de l’espoir

Morice Benin (photo d'archives DR)

Morice Benin (photo d’archives DR)

3 février 2017, La cave aux artistes, Le Hublot, Aix-en-Provence,

 

Morice Benin, solaire, en duo de guitares et petites percussions, avec Dominique Dumont (aussi accompagnateur de Natacha Ezdra, Talia ou Bruno Ruiz) qui enrichit encore sa musique, nous conduit vers un bonheur d’humanité tranquille, dans ce lieu propice aux concerts intimes, acoustiques. Vêtu d’un ensemble rouge tissé dans une belle étoffe artisanale qui évoque l’orient et la Méditerranée, il nous réchauffe le cœur de ses douces mélodies, de sa philosophie de l’espoir, de sa langue poétique et sensuelle. Quarante ans de chansons, quarante albums originaux si l’on ne compte pas les compilations, et toujours la recherche de l’étoile qui nous sert de boussole et fait briller nos yeux. Pourquoi chanter encore après tant d’années ? La vie est là, pleine, avec de nombreux enfants qui ont repris le flambeau, dont Hugo l’alter ego : il chantera de lui La conquête : « A l’intérieur  de l’homme, existe un rêve qui vit du vent / Un désir de ne pas se perdre dans la course folle du vent ». Avec le petit dernier de six ans, ce Souann qui a « les boucles télépathes et le regard si profond / Que je m’dis qu’c’est lui qui m’protège » et sa maman « une femme source, une mère roseau ». L’envie est plus forte que la peur, que l’on exorcise : « Notre peur qui êtes odieuse, bouclez-la ». Avec le temps la beauté n’est plus factice mais lucide et plus forte encore : « Nous sommes beaux, faillibles et vulnérables sous nos masques illusoires ».

Benin au Hublot, en 2016 (photo Viviane Marcon)

Benin au Hublot (photo Viviane Marcon)

Avec ces chansons du dernier album Infiniment, Benin nous présente aussi un large aperçu de son nouvel album, L’inespéré , prévu pour ce printemps. Même quand pointe l’angoisse et la détresse, le poète est là pour ranimer la flamme, tel Don Quichotte et son inaccessible étoile, telle la mère qui nous protège indéfiniment, nous fait chanter lai lai lai, nous berce, nous hisse vers les cimes. Une mélodie orientale où brodent les guitares nous conte l’enfance à Casablanca, la désillusion du nom abandonné, le long parcours de trente ans pour faire renaître « le petit Moïse en culottes courtes » qui a « son avenir le vent en poupe ». Le public est complètement dans l’histoire, bat des mains, reprend les lai lai lai ou accompagne les doux arpèges de la guitare bouche fermée.

LA VIE, ABSOLUMENT - JOURNAL D'UN SALTIMBANQUE Ce livre de 2016, que Morice Benin a publié à compte d’auteur, illustré de photos et des tableaux de l’artiste Claude Larosa, rassemble des éléments autobiographiques, notamment l’itinéraire du chanteur, et des textes de différentes époques, soliloques existentiels de l’auteur, textes de quelques unes de ses chansons, au terme de quarante années de carrière artistique. Il y parle du monde, des humains, de l’amour, de l’enfance, de la vieillesse, de voyages. Il y cite Christian Bobin, Rilke, Nietzsche ou Cadou… pense, rêve, écrit, espère, vit ! « Je m’en vais, comme on prend la mer, justement / Et je me glisse même dans la bouteille (…) J’ai le sentiment qu’après ça / Nous n’allons pas nous perdre de vue ».

LA VIE, ABSOLUMENT – JOURNAL D’UN SALTIMBANQUE
Ce livre de 2016, que Morice Benin a publié à compte d’auteur, illustré de photos et des tableaux de l’artiste Claude Larosa, rassemble des éléments autobiographiques, notamment l’itinéraire du chanteur, et des textes de différentes époques, soliloques existentiels de l’auteur, textes de quelques unes de ses chansons, au terme de quarante années de carrière artistique. Il y parle du monde, des humains, de l’amour, de l’enfance, de la vieillesse, de voyages. Il y cite Christian Bobin, Rilke, Nietzsche ou Cadou… pense, rêve, écrit, espère, vit ! « Je m’en vais, comme on prend la mer, justement / Et je me glisse même dans la bouteille (…) J’ai le sentiment qu’après ça / Nous n’allons pas nous perdre de vue ».

Est-ce de l’Orient qu’il a rapporté cette capacité à capter l’attention du public avec de fines anecdotes, de petites fables où l’empathie gagne, où le petit David s’attaque à Goliath ? Le prochain album a des engagements plus politiques avec la reprise de ce chant indien « Nous n’héritons pas de notre terre, nous l’empruntons à nos enfants » ou avec une sorte de grande fresque d’espoir chantée. Les Nuits debout y sont plus fortes que les matins blafards, notre responsabilité dans les mouvements migratoires, ou l’inanité de la Cop 21 y sont mises en question. L’espoir contre Trump vient des grands éclaireurs de l’humanité, de la jeunesse comme des patriarches rebelles. Benin nous offre en primeur sa toute nouvelle reprise du standard yiddish Dana Dana popularisé par Claude François. Et puis Le chant des artisans, véritable ode au travail bien fait : « Seul l’éphémère est immuable ».

En rappel le « tube » Mon pays n’existe pas et, en dernier, La mort sûre : « Car tout ce qu’elle va te révéler / C’est l’amour que t’auras semé ».

 

Le site de Morice Benin, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

Quarante ans sont passés, album L’Inespéré (2017), en concert à la P’tite Chimère en novembre 2016
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2 Réponses à Morice Benin, la thérapie de l’espoir

  1. Catherine Laugier 15 février 2017 à 13 h 00 min

    Le prochain album, l’Inespéré, est actuellement en souscription sur son site pour une parution au printemps
    http://morice.com.free.fr/?p=2303

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  2. HUMENRY Jean 17 mars 2017 à 16 h 03 min

    Quand on a fréquenté le personnage et quand on perçu son immense univers de mots, sa redoutable écriture ciselée dans le vif de la vie, on a pris le risque d’avoir été transformé et de ne pas repartir indemne d’un de ses partages toujours pleins d’humanités. Et on se dit que a jeune chanson française (enfin celle qu’on entend à la radio) a perdu cette gourmandise de l’écriture, du vif-argent, du mot choisi et de la gratitude.
    Quelle quête pour un artiste sino celle de la vie tout de suite, de la vie espérée, de la vie aux lumières du septentrion et de l’orient.

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