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Vaison-la-Romaine 2017. Véronique Pestel, pour qui la scène est précieuse cimaise

Véronique Pestel (photo Bruno Heldesheim)

Véronique Pestel (photo Bruno Heldesheim)

25 avril 2017, festival Georges-Brassens de Vaison-la-Romaine,

 

L’image est certes éculée mais avec sa crinière rousse, pieds nus à son piano, on dirait une lionne s’en venant boire aux mélodies qui coulent de source, sur lesquelles sa voix se promène. Ses mots entrelacés, comme des baisers subtils à nos oreilles, nous font entrer dans ses histoires : « Croire / Ou ne pas croire / La belle histoire / Dire ou ne pas dire / Les mots du pire / Taire ou ne pas taire / Faire ou ne pas faire… » La lionne philosophe, questionne. Sur la vie, le temps qui passe, l’âge, l’humain, l’amour… « Tu t’assombris mon ami / C’est la lumière qui voyage sur les corps ».

La mélancolie doucement vente ses chansons et nous fait des vers de toute beauté : « N’entends pas la voix qui t’appelle / Ce n’est pas celle du vivant / N’entends pas la voix qui t’appelle / Elle est sortie de notre temps ». Par ses chansons quasiment sans refrains, Pestel crée de l’espace autour de nous, une pause où nos cœurs s’ouvrent à la poésie pure.

Les festivaliers de Vaison accueillent cette magie avec parfois un peu de circonspection. Habitués qu’ils sont des reprises, on les sent, pour certains, déstabilisés par cette auteure-compositeure-interprète. Ces chemins-là, non balisés, sentiers peu fréquentés de la chanson, leurs sont peu connus. On saluera d’autant plus Jean-Marc Dermesropian, l’avisé programmateur, qui ouvre ce festival aux auteurs et interprètes actuels.

Véronique finit son tour de chant avec un texte de Philippe Rivet sur Camille Claudel, qu’elle a mis en musique. L’amour, l’art et l’enfermement la rendent marteau : « Le regard de Camille, œil voilé, œil absent / C’est la nuit qui s’habille d’un bleu sombre et violent / Le regard de Claudel, œil violé, œil dolent / C’est la nuit qui s’attelle au dernier monument ». Camille et ces autres femmes qui, toutes, luttent contre l’injustice. Comme cette grand-mère noire qui à mis une vie à s’accepter. Et cette autre, Vanina, qui des suffragettes aux Resto du cœur, de la lutte au caritatif, a vécu sa vie d’engagement puis s’en va…

En des vers semblables à autant de pinceaux, de Monet à Matisse, Véronique nous peint des tableaux, avec grande délicatesse. La scène est sa précieuse cimaise. Merci pour ce moment de grâce, empreint de simplicité, d’émotion.

 

Le site de Véronique Pestel, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là Image de prévisualisation YouTube

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