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Da Silva, le diseur de bonne aventure

5414939953767_600Déjà sixième album pour Emmanuel Da Silva. Drôle de carrière que la sienne, même si l’homme n’est guère à plaindre (six CD en 12 ans : la moyenne est bonne !). Trop grand public pour plaire aux amoureux de la Chanson Française avec majuscule, pas assez visiblement pour avoir un succès commercial qui le classerait dans les grands du show-bizz. Un peu comme s’il était la doublure de Benjamin Biolay… Mais l’artiste semble n’en avoir cure, dispose d’un réservoir de public suffisant qui lui permet d’enchaîner les disques et les tournées sans grande interruption, et trace sa voie comme il l’entend. Puissent cette constance et cette volonté finir par payer et lui ouvrir la voie du grand succès.

Dans les bacs depuis fin mars, son nouvel album, L’aventure, lui en donnera-t-il l’occasion ? Allez savoir ! L’opus en question possède en tout cas de nombreuses qualités, qui pourraient bien valoir à son auteur ce rab de notoriété qu’il mériterait.

Chacun pourra en effet y trouver son plaisir. Les amateurs de pop lyrique se régaleront ainsi des multiples titres emballants, aux orchestrations puissamment cuivrées et violonnées (La seule personne, l’Aventure ou John Mc Enroe…), tandis que les partisans d’une chanson plus retenue se délecteront de La réputation (Brassens revisité ?) ou de La fille et de La fille #2, joli portrait en deux tableaux d’une femme libre dans ses amours et dans sa vie. Quant aux amoureux de chansons électro, ils tendront l’oreille sur Mon amour et ses programmations…

Une grande liberté musicale, donc, qui fait écho par ailleurs aux thèmes développés dans l’album : liberté de l’amoureux (« Je me fous de l’incendie / Je fais feu de tout bois / Je me moque de ce que l’on dit / La seule personne que j’aime, c’est toi »), liberté de pensée et du corps (Je suis de celles qui vont et viennent/Bien loin de la vertu), liberté de vivre une existence hors des rails (Qu’importe la blessure/Je préfère l’aventure)… Même si cette liberté revendiquée n’est pas sans effets secondaires sur autrui, comme le souligne le morceau John Mc Enroe, une sorte de Fuir le bonheur de peur qu’il se sauve à la sauce Miossec (« Cent fois je suis sorti / Embrasser des inconnues / Pour te perdre avant l’heure / Et te dire adieu adieu »).

L’Aventure constitue probablement la meilleure porte d’entrée dans l’univers de Da Silva. On y trouvera des parentés avec d’autres chanteurs, comme Raphaël, Daran, Daniel Darc ou Stephan Eicher. Mais surtout un portrait en creux d’un artiste libre et généreux, déterminé à suivre le chemin qu’il s’est choisi. Ce serait bêta de ne pas l’accompagner sur cette route qu’il défriche pour nous.

 

Da Silva, L’aventure, 2017. Le site de Da Silva, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

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