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Barjac 2017. L’hommage à Jean Vasca

(photo Anne-Marie Panigada)

(photo Anne-Marie Panigada)

 

par Sophie Rochoux,

 

L’édition de Barjac 2017 restera pour moi placée sous le regard de Jean Vasca : il est présent dans les rues de Barjac : sur les murs du château où ses vers sont écrits sur de grands draps déroulés : « lorsque j’aime il me faut le dire, quand je rage il faut que ça sorte, je ne suis pas de la cohorte. Qui ne dit mots consent au pire » ; des amis évoluent dans le festival arborant la phrase « amis soyez toujours ces veilleuses qui tremblent » extraite de la chanson Amis soyez toujours.

Mercredi 2 août, Jacques Bertin lui rend le premier hommage, Vasca à bras le cœur, la belle voix de Jean Vasca emplit la salle avec le chant Nous n’avons de château, puis Bertin commence l’évocation biographique de celui qu’il nous présente dès le début comme son ami, et ce depuis cinquante ans, ami à qui il adresse, avec nous, les quelques privilégiés présents dans la salle, un salut partagé et envoyé dans les nuages. Au-delà des moments de vie de Jean Vasca décrits par Bertin : sa naissance en 1940 à Bressuire (né Jean Stievenard), ses études au lycée Buffon à Paris en 1955, une anecdote se glisse dans l’exposé : le départ en colonie de vacances avec le père Aymé Duval, vedette de la chanson à l’époque. Les études de lettres à la Sorbonne sont évoquées, le bistro chez Paul, le bistro de la rue Mouffetard. Il rappelle que Vasca a sorti 26 albums et 7 livres de poèmes, qu’il s’est produit dans de nombreux cabarets, et qu’il a chanté deux fois à l’Olympia, puis il évoque les prix prestigieux qu’il a reçu : prix de l’Académie de la chanson, de l’Académie du disque et de l’Académie Charles-Cros, le festival En chanson dans le texte (qui deviendra peu après Chansons de parole) créé en 1992 par Vasca à Barjac est cité également. En janvier 2016 Jean Vasca venait de sortir son dernier album : Saluts. Lorsque la photo des cinq : Jean-Luc Juvin, Jean-Max Brua, Gilles elbaz, Jean Vasca et Jacques Bertin est projetée sur l’écran, j’observe Jacques Bertin qui regarde ses quatre comparses avec tendresse, et ne peux m’empêcher de penser à sa chanson : Adieu, amis de ma jeunesse : « notre vie fut une jeunesse… ainsi nous nous sommes aimés… y a d’ l’amitié qui rend heureux ». Il raconte alors le symposium « partie séminaire, partie rigolade » au cours duquel, à Tharaud dans le Gard, la bande se structure et théorise en présence d’un modérateur.

De ces moments d’évocation que je livre en bribes ce qui m’a vraiment touchée c’est de voir un ami qui parle de son ami avec tendresse et vérité, alors merci Monsieur Bertin pour ce beau moment de vie, à votre sourire, à votre rire parfois face à certaines anecdotes de partage et d’amitié. Pour finir, la voix de Jean Vasca, Amis soyez toujours, nous a accompagné avec chaleur et émotion.

Le lendemain, huit personnes sont présentes pour rendre elles aussi un hommage A bras le cœur à Jean Vasca, cet hommage est orchestré par le fervent Bruno Ruiz, je reconnais Alain Breheret, son pianiste, et le tendre poète chanteur Morice Benin. J’apprendrai par la suite le nom des cinq autres, tous amis de Jean Vasca (Robert et Georges Cuffi, Philippe Argeliès, Jipé Kahem et Virginie Locatelli). Durant l’hommage, les uns et les autres se lèveront tour à tour sans jamais se présenter et cela renforcera l’impression de véritable hommage d’une seule voix. Pour commencer, la voix de Jean Vasca, interprétant Je suis ailleurs, résonne : « je suis ailleurs, tiens filons droit sur la grande ourse, croisière sur ma Vascaravelle ». Bruno Ruiz se lève et nous lit le poème Quand j’écris une chanson de sa voix chaude et mélodieuse, « quand j’écris une chanson je me sens un peu plus vivant », Morice Benin le rejoint et entonne Hymne de sa voix claire et généreuse, il nous transporte dans l’univers de Jean Vasca avec toute sa tendresse. Les poèmes et les chansons s’enchaînent avec fluidité, j’aimerais vous les citer tous tant chacun d’eux nous rapproche un peu plus de l’univers de Jean Vasca. En voici quelques titres : La cendre de mes rêves, Le jour se lève, lus… non, vécus littéralement par Virginie Locatelli de sa voix posée et profonde, Les matins mouillés de novembre et Mon chant monte vers vos silences interprétés avec émotion par les frères Cuffi, La lune est dans l’arbre chantée par Philippe Argeliès et « minuit » chantée par le jeune chanteur corse que Jean Vasca était allé écouter en concert et appréciait : Jipé Kahem. Les mélodies valorisent la finesse et l’élégance des mots : un régal de fin gourmet épicurien comme Jean Vasca pouvait l’être dans la vie. Pour finir ils chantent tous ensemble et avec beaucoup d’émotion : A pas de loups la paix. Annie, sa compagne, les rejoint, émue, après les avoir remercié elle exprime son bonheur d’avoir vu, pour cet hommage, réunis les amis de longues dates, les premiers à avoir aimé les chansons de Jean Vasca. Puis, en regardant quelques enfants assis au premier rang, elle nous confie qu’elle espère qu’ils perpétueront son œuvre.

Durant ces deux jours d’hommage, nous n’étions pas dans une salle surchauffée mais dans un jardin entre amis, partageant le même amour de la poésie et des chansons de Jean Vasca, bien vivant au milieu de nous, deux beaux moments intimes, tendres moments de vie, merci à vous tous.

2 Réponses à Barjac 2017. L’hommage à Jean Vasca

  1. labeyrie babou 15 août 2017 à 15 h 24 min

    Oui, nous étions dans la beauté, dans un jardin de fraternité et nous étions intensément émus…

    Répondre
  2. Georges Cuffi 16 août 2017 à 13 h 35 min

    Merci Sophie…

    Répondre

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