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Qui de Barbara, de Barbarie…

22365278_1666953560034174_5598783341823930245_nBarbara, encore, toujours, surtout en cette saison anniversaire… Mais il s’agit là de Barbarie (Crespin), coutumière du fait, familière de l’œuvre de Barbara, dont le passé et le sien vont jusqu’à faire parfois étrange et singulier mimétisme (« D’origine juive polonaise, j’ai retrouvé mon père à Nantes où il repose dans le même cimetière que son père, j’ai vécu à Saint-Marcellin et j’ai souvent déménagé… »), qui n’a pas attendu l’actuelle ruée vers l’or pour se mettre en bouche les paroles de Monique Serf. Ainsi son précédent, Barbarie, une femme qui chante Barbara, le spectacle et le disque de 2012, dont aucun titre n’est repris ici, sur le nouvel album.

Barbarie n’a ni la prétention ni l’entregent de certains, qui fendent la foule pour s’imposer sur la photo parmi les veufs et veuves officiellement éplorés de la grande dame. Elle n’a pour elle que la sincérité et, doit-on le dire encore, le grand talent. La clarté de la voix aussi : de cette eau pure, cristalline, on peut percevoir autres choses encore, de possibles autres lectures, de nouvelles pistes. Pour autant, à mêler des titres très connus (Drouot, Pierre, Une petite cantate, Il automne, L’enfant laboureur…) à d’autres qui le sont moins (La fleur la source et l’amour, La colère, Le bourreau…), elle ne fait que ce que font d’autres, question dosage. Mais elle rentre peut-être plus dans les mots, ne se contente pas d’en caresser la surface, de copier-coller l’idole. En fait elle justifie la notion et la nécessité de reprises, dont on ne préférera pas forcément l’original, ce qu’elle nous propose-là n’ayant nul besoin d’une béquille. Barbarie suggère des possibles, ose des probables, donne en tous cas une lecture complémentaire à l’œuvre par elle revisitée.

On saluera son choix musical, piano violoncelle et contrebasse (Adeline Guihard, Danielle Mérand et Didier Capeille), trio pour le moins somptueux que rejoint Charles Robert, un judicieux et convaincant human beatox, qui jamais n’apparait comme un gadget, un argument supplémentaire de vente.

Trop de mammouths du paf, d’empafés ivres de plateaux télé, occupent actuellement le terrain du bizness barbaresque pour que notre Barbarie y soit visible, audible. C’est regrettable mais c’est ainsi. A vous d’écouter puis de faire connaître ce travail qui est tout sauf improvisé, qui s’inscrit dans une longue démarche. Ça se voit, ça s’entend !

 

Barbarie, Barbara Le noir couleur lumière, Mistiroux/L’Autre distribution 2017. La page Barbarie du site Mistiroux, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

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