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Ensorcelante Chloé Lacan !

Chloé Lacan à Venelles (photo Nicolas Blanchard)

Chloé Lacan à Venelles (photos Nicolas Blanchard)

MJC Venelles, 8 septembre 2018,

 

On avait vu Chloé Lacan en « Ménage à trois » en 2016 à Barjac, séduits par la complicité du trio, par l’humour et la voix de la chanteuse, mais avec un brin de frustration on doit bien l’avouer, trop loin que nous étions dans les gradins pour profiter des expressions et du jeu de scène. On la retrouve ici en solo, invitée en ouverture de la programmation des quinze ans de chansons de la MJC de Venelles. Jolie surprise pour commencer, Chloé Lacan arrive dans la salle encore éclairée, et entonne a capella ou presque « Si longue est la route, j’irai lentement » ; voilà une entrée qui force l’attention et touche déjà par sa beauté toute simple. Elle attrape son accordéon, se plante devant nous, sa longue crinière brune encadrant des yeux immenses. Ça va être « un pot pourri pas pourri » de ses chansons et d’autres, annonce-t-elle avec un large sourire, chansons d’amour à toutes les sauces, mais qu’on devine déjà plus piquantes que sucrées. On n’a pas ce regard-là, si brillant, et cette voix-là, si claire et déterminée, pour faire dans la dentelle (ouf). « Etre là malgré les vents contraires, dit-elle, ça a du sens pour fêter les quinze ans de Venelles ». C’est que la MJC traverse les orages d’une subvention qui s’envole en plein été sans crier gare, mettant le bateau en péril, les politiques actuels ne donnant hélas pas la priorité à la culture. Et si public, professionnels, artistes et tourneurs lui ont largement manifesté leur soutien, on espère que la chanson française, déjà bien mise à mal dans le sud-est, pourra continuer à vivre sur cette belle scène !

41316527_2281511248745597_4164764262910132224_nEn attendant, on se régale avec celles de Chloé Lacan, chansons intimistes s’il en est, l’amour qui se défend « Envole-toi, avant que je ne t’aime / Sauve-toi loin de moi tant qu’il est encore temps », l’ode réjouissante à l’amour solitaire « Il plane dans ma chambre comme un air de joie / Il n’y a rien de plus doux que ces moments-là », l’amour envolé en une chanson brésilienne chantée à ravir. Et l’amour contrarié, l’amour jaloux, celui qu’elle préfère, nous dit-elle ; et il est vrai qu’il donne vie à des chansons plus drôles qu’à la guimauve ! « Je ne suis pas jalouse, ça ne me ressemble pas / Cette fille qui surveille ton courrier, je ne la connais pas »… la moindre de ses expressions contredisant cette ignorance ! Le mâle de la chanson ferait mieux de se tenir sérieusement à carreau devant cette fille-là… On n’en rate rien cette fois, quel plaisir de la regarder en même temps qu’elle chante ; c’est rare et si subtil de n’en faire parfois qu’à peine pour exprimer avec justesse… Avec un accordéon ou un ukulélé, seule devant son micro, Chloé Lacan vibre d’une belle présence qui ne fait d’ailleurs pas regretter (pour cette fois, entendons-nous bien) ses comparses habituels.

« Par ailleurs, je suis très fréquentable, précise-t-elle l’étincelle au coin de l’œil, la preuve : un peu de douceur ! » Tiens, un second micro sur scène, un rond de lumière se dessine, de tendres notes au ukulélé s’élèvent pour chanter que « Même si la vie se fait la malle, mon amour toi et moi, nous sommes deux troubadours ». Cette voix est surprenante, qui sait se faire douce, lyrique, tendre, gouailleuse avec un égal talent, aussi belle juste accompagnée de percussions corporelles pour A la pêche au bonheur que lorsqu’elle entonne un air d’opéra italien pour illustrer les types de chansons d’amour ! Le summum étant ce tour de force magnifique et drôlissime du I will survive à la mode Lacan, qui nous laisse une fois de plus ébahis d’une telle virtuosité vocale et expressive ! Tour à tour survoltée, drôle ou émouvante, elle nous emmène, elle nous embarque, la scène lui appartient ; et si folie douce il y a (comme on nous la présente souvent), on veut bien être fous avec elle, chanter la mort s’il le faut « Si le soleil vient caresser le cercueil » et même l’amour absolument, avec cette liberté de ton réjouissante qui nous réconcilie d’office avec la chanson d’amûûûr. On était séduits, on repart ensorcelés.

 

Le site de Chloé Lacan, c’est ici ; ce que Nos Enchanteurs en a déjà dit, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

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