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Frédérique, une femme entre Mac Orlan et Couté

Frédérique (photo non créditée tirée de sa page facebook)

Frédérique (photo non créditée tirée de sa page facebook)

Encore un disque passé inaperçu à sa sortie, bien que né d’une souscrip- tion, il y a presque deux ans. Voici le dernier opus en date de Frédérique Forgeard, bretonne d’origine, qui chante volontiers les gens de mer, la Bretagne et l’Irlande. Là, elle réunit deux monuments de la chanson : Gaston Couté et Pierre Mac Orlan.

« Depuis qu’ils s’étaient rencontrés en 1894, au lycée Pothier d’Orléans, dans la cours des moyens où ils attendaient d’être reçus par le censeur, ces deux-là s’étaient liés d’amitié, une amitié profonde et indéfectible. Voilà pourquoi, dans les années 1900, Gaston Couté invitait Pierre Mac Orlan dans son pays beauceron, à Roudon, dans une chaumière au bord des Mauves, la rivière du coin qui enlaçait de ses bras multiples le hameau et ses environs. Roudon-les-Mauves, comme disait Mac Orlan ». Quoi de plus naturel à présent de les rassembler sur un même disque ?

Ce n’est pas la première fois qu’une chanteuse interprète Mac Orlan, bien au contraire : Germaine Montero, Monique Morelli et Juliette Greco en sont parmi les principales repreneuses. Mais pas qu’elles : Francesca Solleville, Laure Diana, Simone Bartel, Béatrice Arnac, Catherine Sauvage, Marie Dubas, Françoise Kucheida, Simone Bartel… Atmosphères de cabarets de quartiers louches, de quais de ports où se côtoient filles et aventuriers, tranches de vies et mélodrames, sincère poésie, il n’est pas étonnant que l’oeuvre « chanson » de Mac Orlan soit à ce point privilégié par les dames.

frederique cd mauvesPlus rares par contre sont celles qui ont mis Gaston Couté à leur répertoire. Bien sûr on citera Monique Morelli et Edith Piaf, pour quelques titres, mais c’est à peu près tout. C’est dire si l’arrivée de Frédérique est une bonne nouvelle. Qui plus est avec une voix claire, résolue, qui va de douceur à fermeté (servie à merveille par l’accordéon de Michel Glasko) et se prête à la dramaturgie du propos, même si Frédérique est d’évidence moins à l’aise avec les mots patoisants, comme dans La Toinon. Ce qui ne doit pas ternir l’appréciation très agréable de ce recueil de quatorze titres (sept de Couté, six de Mac Orlan et un texte dit de Frédérique qui ne dépare pas du reste de l’album). Car, que ce soit Mac Orlan ou Couté, ce sont autres versions, autres propositions, même si parfois les titres nous sont très connus, comme L’amour qui s’fout de tout de Couté ou Fanny de Laninon de Mac Orlan.

Régulièrement programmée à la librairie Publico, à Paris, Frédérique mériterait bien d’autres scènes, tant son répertoire peut toucher un public plus peuplé. Avec un peu de chance, on l’écoutera aussi dans ses chansons de marins « au féminin » comme elle dit, tant il est vrai que, là encore, les dames sont rares. Frédérique Forgeard relève depuis toujours cet agréable et pertinent défi. Avec brio.

 

Frédérique, La Chanson des mauves, autoproduit 2017. Le site de Frédérique, c’est ici

En vidéo, un titre extrait d’un précédent album : Image de prévisualisation YouTube

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