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François Gaillard et Marie Bobin taillent la route et les crayons

François Gaillard & Marie Bobin MJC Venelles Photos ©N. Blanchard

François Gaillard & Marie Bobin MJC Venelles Photos ©N. Blanchard

27 avril 2019, François Gaillard et Marie Bobin, Tracer la route, Concert dessiné, MJC Venelles (en coplateau avec Frédéric Bobin)


C’est avec un plaisir non feint que ces deux là ont dû se retrouver ensemble sur le plateau de la MJC de Venelles, eux qui suivent des parcours parallèles ou convergents le long des quais de Saône de leur bonne ville de Lyon… qui ont chanté Renaud ensemble, se sont croisés et re croisés, joué et composé ensemble, François Gaillard et Frédéric Bobin. Mais c’est deux fois deux, carré d’As pour ces quinze ans de Venelles, où deux couples d’artistes se partagent la vedette !

D’abord Tracer la route, périple tendrement poétique, un conte pour enfant de 3 à 103 ans. Avec François Gaillard, auteur des textes et des musiques, et sa tignasse ébouriffée à l’accordéon berceur, danseur, voyageur de tous le vent qu’il respire. Et Marie Bobin, douce aux longs cheveux, aux jambes de marcheuse et aux mains fines, au pinceau. Cette artiste, illustratrice connue pour ses aquarelles, dessine le cadre du voyage au fur et à mesure du spectacle, sur sa table à dessin projetée en fond de scène dans un décor sans cesse en mouvement, mixé avec les animations de Léna Pardelle, sur une scénographie de Florent Oliva, en un spectacle magique.

BOBIN Marie MJC 2019 ©NBlanchardLe couple voyageur et son camion orange, tagué « On s’en fout »* – récemment échangé contre un nouveau véhicule qui ne demande qu’à acquérir à son tour une âme nomade – nous emporte dans son itinérance, sans but défini à l’avance, à la recherche du bonheur d’être soi à la rencontre d’autres humains. Continuant ainsi la thématique du voyage que François décline depuis les débuts, de valises en routes, de bagnoles en Nocturnale en remontant le cours du fleuve, pour danser « l’monde avant qu’il pleuve », jusqu’au Voyageur de 2015.. Et les quais de Saône défilent sur l’écran, tandis que Marie dépose à leurs pieds une guirlande de lumière…

Les mouettes crient et la sirène gronde : « En solitaire je partirai sur une rafale de mon soufflet le nez au vent… », et la mer s’aquarelle sous un bateau nommé Liberté… » Cap sur le grand large ! François nous poétise une météo marine de sentiments amoureux… « Va comme je t’aime ! »
Voyager loin léger de cœur et de bagages, partir sans laisser d’adresse, c’est « urgent car rien ne presse », les yeux et les bras ouverts…

Tandis que le pinceau verse ses jaunes et ses rouges, l’accordéon nous emporte dans un rock endiablé tourbillonnant à l’aventure au coin d’la rue, à l’imprévu sur la route « vent debout, libre vent, toi t’es où, je t’attends ». La route a pris le clochard céleste, parti à la bourlingue…

GAILLARD François MJC 2019 ©NBlanchardFrançois nous peint par ses mots la ville au petit matin entre loup et chien aussi sûrement que le pinceau de Marie, qui la fait surgir sous nos yeux. « Les matous qui s’chamaillent, un clodo qui dort pas »…Ces mots qu’il sait tricoter avec douceur, nous réinventant des aphorismes « Partir c’est crever un pneu » et des panneaux routiers poétiques « Danger interdit » ou des annonces d’autoroute insolites « Gendarme errant sur la chaussée ».

Les chansons voyagent aussi : Le vent nous portera, de Noir Désir n’a jamais été si douce ni si mélodieuse, elle résonne avec sa chanson : « le vent souffle encore et (…) je suis vivant ». Et « Nous étions jeunes et larges d’épaules » invite à se laisser pousser des ailes…

Sur la route, on croise des motards (Rico), des piétons (Manu Galure), des cyclistes (David Sire), des moutons, des vieux campings-cars délabrés de ramasseurs de fruits saisonniers, de cette humanité toute crue qu’ils aiment…même si parfois il est bien difficile de se trouver Un petit coin peinard pour camper (longue odyssée humoristique).

A Marie qui ne se fait pas prier, à nous aussi, cette adresse : « Mets d’la vie, mets d’la couleur (…) fais entrer le loup dans la bergerie » ou cette invite à se faire des tartines de tour du monde : « Viens (…) On s’ra sauvage, on s’ra apache, on aura du vent dans les ch’veux » pour rejoindre Higelin, Saint-Ex, Brel sous les étoiles au-dessus des dunes du désert. « Taillons la route et tes crayons, le monde n’a plus qu’à bien s’tenir ! »

Si François et Marie vous ont donné le goût de lâcher les entraves que vous vous mettez à vous-mêmes, pour prendre la liberté de vivre, ils seront heureux…Applaudissements et ovations sur Bella Ciao, et une petite dernière pour la route : « Y a des choses que j’regarde comme ça / Où je me dis que j’men fous pas / Et que ça ressemble à la vie »

* Du nom d’un album vieux de près de dix ans


Le site de François Gaillard, c’est ici. Celui de Marie Bobin, là. Ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, ici.


François Gaillard et Marie Bobin continuent leur voyage le 18 mai au Festival Des mots’Gnac à Montagnac (34), le 22 mai au Festival Barbara à Saint-Marcellin (38). Dates postérieures sur leurs sites. 

Tournée 2018
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Nocturnale 
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