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Lili Cros & Thierry Chazelle : un Olympia pour eux tout seuls !

En haut de l'affiche ! (photo Patrick Engel)

Lili et Thierry en haut de l’affiche ! (photo Patrick Engel)

18 mai 2019, Olympia, Paris,

 

Ils sont venus, ils sont tous là, tous les fidèles, tous les amis, tous les aficionados de ce duo si attachant qui fête ce soir ses 10 ans de carrière commune… C’est dire si la date était importante, puisque ils se sont offert pour l’occasion rien de moins que l’Olympia, salle mythique s’il en est !  Alors, quelle émotion de passer boulevard des Capucines aux petites heures du matin et de tomber sur le moment magique ou les fameuses lettres rouges (chères à Lynda Lemay) sont installées au fronton de la salle. Ce petit cliché (voir ci-contre) ravira sans nul doute leurs admirateurs croisés le soir même et qui, pour certains, avaient fait la route depuis les 6 coins de l’Hexagone, pour rendre hommage à une certaine excellente revue de référence désormais bien installée dans le paysage de la chanson française…  C’est ainsi que sur le coup du début de soirée, nous avons pu croiser nos deux héros ne boudant pas leur plaisir et accueillant chaleureusement et en toute simplicité, sous les fameuses lettres géantes, leur fervents supporteurs venus par bus entiers, qui de Suisse, qui du Havre, qui du Lot et Garonne, qui de bien plus loin qui sait…  Dix ans, donc, dix ans de chansons, dix ans de galères et de succès, dix ans de scènes partagées, depuis la constitution un peu improvisée du duo lors d’une édition du festival de Tadoussac, sous le signe du Québec et des baleines comme ils le rappelleront tout à l’heure en scène… Pour l’instant, la salle se remplit doucement du bruissement de l’impatience et des gémissements des fauteuils en velours rouge comprimés sous des fessiers impatients également (calmez-vous, c’est une image !). En chauffeur de salle délicieusement déjanté, le clown Vulcano s’improvise impresario du duo avec un sympathique petit côté Coluche, (ce qui fait beaucoup, en sus de la mise en scène menée conjointement avec un certain Fred Radix…) et chauffe la salle en préparant quelques surprises pour la soirée, tout en arpentant avec une fausse maladresse les tréteaux escarpés de la comédie humaine… Quel beau cadeau que la première partie qui nous est ensuite offerte, puisque nous retrouvons donc avec grand plaisir le Siffleur, alias Fred Radix, que l’on connut jadis chanteur de charme(s) et que l’on retrouve dans son époustouflant numéro de vulgarisation, véritable festival de drôlerie et d’intelligence pétillante autour du répertoire classique sifflé. Avec une virtuosité inouïe et un délicieux humour très pince sans rire, impeccablement cintré dans son frac de soliste, il enchaine les extraits de grandes œuvres, mêlant de façon jouissive Mozart, Vivaldi ou Beethoven et d’autres morceaux plus profanes, faisant participer toute la salle sur le Beau Danube Bleu ou glissant malicieusement un hommage ému au célèbre Petit bonhomme en mousse cher au cœur de tout mélomane qui se respecte…  Un grand moment !   Cros Chazelle 1L’entracte est l’occasion toute trouvée de croiser dans les travées de l’Olympia la fine fleur de la chanson française actuelle, hélas au bar, raison pour laquelle nous ne citerons pas ces pochtrons fleurons de la scène qui se reconnaitront aisément (Surtout toi. Et toi. Et toi aussi !), bientôt fauchés hélas en pleine gloire naissante par les ravages éthyliques de la Kro à 8 € la pinte… Et puis… Et puis voici le moment tant attendu de retrouver sur ces planches légendaires nos Lili et Thierry nationaux (et même internationaux, ce soir !), pour une longue et belle soirée bourrée de surprises, d’échanges, de trouvailles et de retrouvailles.  Que ces deux-là ont grands cœurs… C’est bien simple, en les voyant saisi par le faisceau amoureux des projecteurs complices, on se dit qu’ils sont tout entiers dans les très beaux mots de la chanson de Michel Bühler : « Ils se reconnaîtront peut-être dans ces mots /Qui sont écrits pour eux, qui arrêtent le temps. /Qu’ajouter à cela, j’en ai dit déjà trop: J’en connais deux qui s’aiment, et tout est différent. ».  Avec une apparente simplicité (quel boulot derrière…) et une grande simplicité de moyens, ce sont des tableaux délicieux qui s’enchainent, nimbés par des éclairages sobres et efficaces, portés par la mandoline de Thierry, par la basse acoustique de Lili ou par les percussions pédestres judicieusement amplifiées par deux mini plateaux idoines… Les chansons, petits bijoux d’émotion, de tendresse et de rythme, vous les connaissez sans nul doute : Le rythme est amour, justement, Les narcos, I’m a dog, Les petits ça pousse, Clint Eastwood, Mon hit mon hat, sans oublier l’inénarrable Client de l’Erotika  dont les tribulations parlent sans nul doute à bon nombre de spectateurs ce soir… Rayon émotion, Le petit soldat aux paroles si touchantes ou le magnifique Éclaireur, poignant hymne d’amitié à ceux bêtement partis avant nous… Dire que c’est ce sublime moment d’émotion qu’a choisi, dans notre dos, au balcon, ce crétin d’anthologie que je ne remercie pas pour avoir décidé d’entamer là son bruyant paquet de chips. Ah, c’qu’on est bien dans son canapé devant sa télé ! Heureusement, d’autres spectateurs ont plus de savoir-vivre, et même du vivre tout court, puisque ma (charmante) voisine aura l’occasion d’échanger avec deux dames voisines porteuses d’un joli calicot au nom des Chœurs d’artichauts, et venues tout droit du Sud-Ouest. Renseignement pris, non seulement, il s’agit là de la chorale que Lili fréquentait semble-il assidument, mais une des charmantes dames en question s’avère être son ancienne maitresse d’école ! Ils sont tous là, vous disais-je… Sur scène, les moments d’émotions s’enchainent, et nous donnerons l’occasion voir et d’entendre à leur côté Ignatus et ses savoureux haïkus, Fred Radix en mode sans frac ou le duo explosif de Bonbon Vaudou, en les personnes de JereM et Oriane Lacaille aux ravanne et banjo-bidon, promus accompagnateurs de luxe et que l’on aurait volontiers entendu d’avantage, au moins sur un de leur titres… Si le veau d’or est toujours debout, le vaudou, lui, est toujours dehors !  Soudain, les poils se figent au garde à vous sur les avant-bras, lorsque le rideau de fond de scène s’ouvre, découvrant  un chœur au grand complet, une soixantaine de choristes mâles et femelles au bas mot apportant une ampleur phénoménale et un petit supplément d’âme  à quelques chansons qui n’en manquait pourtant déjà pas… Olympia choeurDécidément, un chœur gros comme ça… Alors pour vous, et pour vous seulement, voici un cliché pour l’histoire (voir ci-contre), cliché dont nos fidèles Enlecteurs auront l’immense bonté de nous pardonner la médiocrité, pardon qu’ils nous accorderont sans aucun doute lorsqu’ils sauront qu’il a été pris avec les moyens du bord, à savoir un antique daguerréotype du troisième type à double focale triphasée défoliante et à percuteur inversé… Bref, huit pleines pages ne suffiraient pas à vous narrer l’atmosphère de cette si belle soirée, et puis, vous avez sans doute mieux à faire, nan ? Sachez tout de même encore qu’en final, tous et toutes se retrouveront sur scène, accompagnés de surcroit du fantasque Diabolo, l’harmoniciste fou qui accompagna, entre autre Higelin sur trois albums et lors des concerts légendaires dans l’arène surchauffée de Bercy, au siècle dernier… En ultime cadeau, Thierry et Lili offriront à un public ravi deux titres totalement inédits, l’un sur Lampedusa et ses naufrages, l’autre, fort bien écrit, sur un enfant se rencontrant lui-même adulte pour se confronter à ses rêves, et s’avouer qu’il n’est pas plus devenu cosmonaute qu’il ne vit sous les océans… Rien à dire, que ce soit la plume à la main ou derrière un micro, ces deux-là savent y faire !  Une chose est sûre, enfin, ils n’oublieront ni les trous dans leurs poches, ni les cailloux sur leur chemin, mais au final, peu importe, puisque décidément, tout va bien.. !                                                                            

Et demain est un autre jour.

 

Le site de Lili Cros et Thierry Chazelle, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs ont déjà dit d’eux, c’est là.

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