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Entre ombres et lumière, la voix royale d’Ayo

Ayo (photo de presse non créditée)

Ayo (photo de presse non créditée)

Chanter d’un cœur guéri en déployant toutes les couleurs des sentiments, des plus intimes à ceux inspirés par le vaste monde. Tel est une fois encore le registre que Ayo (Joie dans la langue Yoruba) réussit à déployer d’une voix douce, royale même, dans son sixième album sorti il y a quelques semaines. Médiatiquement très présente à cette occasion, l’artiste aime livrer une part de son parcours marqué par de nombreuses étapes. De l’Allemagne où elle est née il y a bientôt quarante ans dans une famille d’origine nigériane et tzigane roumaine à ce coin du littoral portugais où elle est installée désormais avec ses trois enfants. « Je n’ai pas de chez moi mais je suis chez moi un peu partout. Ma maison est intérieure » assure-t-elle au détour d’une promotion à Paris, une des villes qui lui sont chères. La musique omniprésente dans sa vie depuis l’enfance lui a permis de passer les épreuves et de faire partager à un large public son goût pour les musiques métisses.

Le nouvel album, Royal, est marqué par son goût pour des influences musicales diverses, des rythmes tantôt jazzy, soul, reggae à l’acoustique du folk. Comme on voyage, on écoute Ayo. De ces douze chansons écrites pour alléger le poids du jour, il ressort une sérénité conquise sur le doute et les coups du sort. Royal, la chanson qui donne son titre à l’album indique le chemin :

« Quand j’étais seule, quand je me sentais faible
Tu étais le sol sous mes pieds
Quand je me sentais désespérée, abattue et rejetée
Tu m’as donné raison d’y croire
Et quand j’étais brisée, quand j’étais perdue
Tu m’as appris à aimer à nouveau et à faire confiance »

Le tout sur des arrangements quasi recueillis du guitariste Freddy Koella, familier de Bob Dylan ou encore Willy Deville.

71Vpx-4lsKL._SY355_« Mon inspiration principale, c’est Dieu, explique-t-elle. Mais pas d’un point de vue théologique et confessionnel particulier. Allah, Yaveh, Bouddha, Jah, quel que soit son nom, il a toujours été là, avant même l’invention des religions. La lumière, tout ce qui apporte la foi et l’amour, c’est Dieu ». C’était déjà le credo que petite fille Ayo chantait dans une prière de confiance écrite pour la circonstance alors qu’elle vivait en foyer social loin de sa famille. Des chansons pour revenir à la source voilà le programme proposé par l’artiste. Comme autant de déclarations d’amour d’une femme revenue à la lumière. Aux côtés des chansons originales qui dessinent la carte des tendres ou mélancoliques (I’m in love et Rosie blue) Ayo a choisi d’offrir des reprises bien dans le ton du moment. Comme Fool’s Gold de la regrettée Lhasa. Ou encore Throw it away de la chanteuse de jazz Abbey Lincoln, une des figures des droits civiques. Au cœur de bouquet de titres anglophones voici Né quelque part, quasi hymne à l’universalité, de Maxime Le Forestier. En écho de sa propre histoire de nomade. Un incontournable repris tout en délicatesse. Dans Beautiful elle évoque encore l’acceptation et l’image de soi. Que du bon dans le sillage d’une carrière commencée en 2006 avec le fameux Down on my knees. La voix suave et sensuelle s’est élargie au chant profond d’une ode à la vie.

 

Ayo, Royal, Wagram 2020. La biographie de Ayo sur le site d’Universal, c’est ici.

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