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Wally et Roca : les deux font la paire

Roca et Wally (photo d'archives Anne-Marie Panigada)

Roca et Wally (photo d’archives Anne-Marie Panigada)

19 mai 2024, Festiv’en Marche, Mouhet (36),

 

L’économie du spectacle est telle que de réunir ses forces et son talent est une intéressante solution pour faire face à la crise. Ce qu’en avisés précurseurs, Stone et Charden ont compris il y longtemps. Ce fut bien plus long pour Wally et Roca, mais c’est fait et ça le fait. Comme Lalanne et Dieudonné vous me direz, le célèbre duo de l’immonde, mais passons.

L’ancien humoriste de France-Inter (notez que tous les bons ont tous été congédiés, les fournisseurs de chanson également) et l’ingénieux quincaillier de l’Aveyron abonné au concours Lépine font jeux commun et partagent équitablement les recettes malgré leurs notables différences : un sens aigu de la grammaire chez l’un, le souvenir de sa grand-mère chez l’autre. Et si ce dernier est délicat guitariste, l’autre est un misérable gratteux qui aurait appris son instrument lors d’un stage en Corée du Nord.

Wally et Roca, c’est un peu de l’almanach Vermot qui fornique avec La Pléiade : la qualité du papier est certes différente mais les deux font bonne impression. A eux deux ils font festival de bons mots, d’aphorismes, de chansons aussi courtes qu’approximatives, de gags, de sonorités, de vannes irrésistibles (ou non) et glissements sémantiques truffés de références populaires ou savantes, qu’on se jure de retenir pour épater ses collègues ou séduire ses futures maîtresses : faut que je pense à les retenir…

C’est rare d’associer en un même spectacle les prestations d’un rigolo et d’un rimailleur : en général deux genres qui se snobent en des scènes et festivals fort différents. Eux bouffent aux deux râteliers, s’assurant la grâce des uns et la graisse des autres : ils mutualisent, alimentant leurs arts, fourbissant leurs armes à coups d’improbables et irrésistibles défis, comme celui d’écrire, chacun dans son style, une chanson dont toutes les rimes sont les vingt-six lettres de l’alphabet. Le choc des mots pour ces deux potos, dont la complicité est ravissement.

La salle est pleine, curieuse, attentive, souvent hilare. A guetter le bon mot mais y’en a trop. Ça tombe comme à Gravelotte, je n’ose dire comme à Gaza : un gag n’est pas fini de rire que l’autre suit, explose. On n’a pas le temps : on remportera du travail pour la maison. Et comme ils vendent leurs bêtises en un charmant opuscule, ça nous fera plus longtemps.

Allez, rien que pour votre plaisir, pour vous faire regretter de ne pas avoir assisté à cette réjouissante représentation, en voici quelques bons mots : « Un des avantages quand t’es unijambiste, c’est que toujours tu sais sur quel pied danser », « Il a été brûlé au 850e degré. Un accident ? Non, une crémation », « Le mot d’ordre des enseignants : eh, ducon ! », « Avec leur ceinture d’explosifs, je me demande si les kamikazes ne pètent pas plus haut que leur cul », « La défécation, c’est l’art d’accompagner les restes… » Pour le reste, allez les applaudir !

 

Le site de Wally et Vincent Roca, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là.

 

Extraits du spectacle : Image de prévisualisation YouTube

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