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Namur 2021. Raphaël, en attendant que Caravane passe

Raphaël sur la scène de Namur (photos Christophe Dehousse)

Raphaël sur la scène des Nuits solidaires (photos Christophe Dehousse)

Les Nuits solidaires, Namur, 28 août 2021,

 

Pour cette troisième soirée namuroise, place à Raphaël, en tournée avec son très réussi Haute fidélité sous le bras, album hautement recommandable sorti en mars dernier. Même s’il ne sera en fin de compte que peu présent sur la setlist (4 titres seulement). Il faut dire que l’homme, en 20 ans de carrière, s’est forgé un solide répertoire et n’a que l’embarras du choix pour construire ses concerts.

Le Raphaël cru 2021 est résolument rock. Clavier-basse-batterie l’entourent efficacement (mention spéciale pour le batteur !), lui-même s’accompagnant à la guitare. En fond de scène, un mur de panneaux lumineux fait varier les ambiances, l’artiste restant continuellement dans une certaine pénombre. Comme si le chanteur voulait effacer sa personne pour laisser toute la place à sa musique.

Car Raphaël, n’en déplaise à ceux qui sont restés bloqués au photomaton de ses débuts, est bien éloigné du chanteur pour adolescentes. A 45 ans, la maturité lui sied à merveille. Il est un musicien qui suit son chemin sans dévier; mené par ses seules envies, sans souci d’image ni de commercialité, quitte à laisser une partie de son public sur le côté. Un artiste dans la lignée de Bashung ou de Christophe. Du premier, il reprend d’ailleurs magnifiquement le titre qu’il lui avait écrit, Les Salines, tandis que ses Personne n’a rien vu et Maquillage bleu rendent ouvertement hommage au second.

240965391_388698912620586_325890887801045784_n241012401_381332880247985_4009588314389950555_nSur scène, cela donne un concert sec, sans gras ajouté. Pas question pour lui de tirer son Sur la route en longueur, pour laisser l’assistance chanter lalala en chœur durant cinq minutes. Ses chansons se suffisent à elles-mêmes, d’une poésie porteuse d’évasion, nul besoin de prendre le spectateur par la main. Ses succès sont évidemment de la partie (Ne partons pas fâchés, Dans 150 ans, L’année la plus chaude de tous les temps…), pour le plus grand plaisir du public, sans pourtant qu’on les attende avec impatience, tant le reste du concert est prenant, d’une cohérence sans faille. Un bloc de rock, excellement joué, que l’on se prend en pleine figure avec le sourire.

Cerise sur le gâteau : le chanteur, d’habitude concentré et peu bavard, se révèle communicatif en diable. Ici il nous glisse quelques confidences (Namur est son premier concert hors de France depuis deux ans !) et nous avoue sa joie de retrouver la scène, là il plaisante avec un spectateur lui réclamant Caravane dès le début du show (« Promis, quand je la joue, je te réveille »). Sérieux, Raphaël ? Pas ce soir en tout cas !

Caravane, il nous l’offrira en rappel, bien évidemment. Une chanson qu’on réécoute d’une oreille neuve et dont on se demande d’ailleurs comment elle a pu devenir un tel tube, tant elle est éloignée des standards habituels des succès populaires. Le chanteur nous quittera ensuite avec La lune, d’une douce mélancolie. « La lune s’est levée juste pour nous deux ». Ce samedi soir en tout cas, elle éclairait un public aux anges, comblé par un artiste aussi talentueux que généreux.

 

Le site de Raphaël, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

 

ET ENCORE…

240987934_995050447954696_7651812489211779998_nWinter Woods est un groupe de folk belge. Ou un groupe belge de folk, plutôt. Bref, un groupe acoustique (contrebasse, banjo et violon viennent s’ajouter aux traditionnelles guitares, claviers et batterie) au répertoire en anglais, avec un chanteur à la voix nasillarde à la Dylan (ça tombe bien !). Comme une respiration parmi les innombrables groupes de pop électro. Des chansons entraînantes à la sonorité fleurant bon l’Amérique profonde. Leur concert se clôture d’ailleurs avec le classique Take me home country road (l’original du Faire un pont de Dick Rivers). Plaisant et dépaysant.

Le facebook de Winter Voods, c’est ici.

241014512_887092838857324_615137625645066631_nAttention, y’a un piège ! Nonobstant son pseudo à grosse moustache, Charles est une jeune chanteuse, gagnante de l’édition 2019 de l’émission The Voice Belgique. Une belle voix pour une grande maîtrise du chant, au service d’un répertoire de rock en anglais. On écoute d’une oreille distraite, sans grandement s’émouvoir, faute d’une occupation de la scène satisfaisante. « Bien, mais peut mieux faire », comme on disait jadis.

 

Raphaël « Caravane » : Image de prévisualisation YouTube

Raphaël « Je suis revenu » : Image de prévisualisation YouTube

Charles « Without you » : Image de prévisualisation YouTube

Winter Woods « Change is coming » : Image de prévisualisation YouTube

 

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