CMS

Arandel, Barbara Carlotti « Bluette »

ARANDEL 2020 InBachClopin-clopant,
Ma main dans la tienne

On serait dans le temps
Des prunelles et des pluies d’été
Les épines sont dans les bouquets
Evidemment,
Tous deux on se tient par les yeux 
Et le temps
Qui nous reste 
est le temps d’aimer
Les soucis sont sous les bleuets

Arandel, Barbara Carlotti

Paroles Sylvain Rebut Minotti (Arandel), Musique Johann-Sébastian Bach. Extrait de l’album « In Bach 2020 »(Label In fine)

Clip La Brèche studio avec Barbara Carlotti, Régis Fortino (comédien) et Arandel. 

Arandel auteur, musicien et DJ, formé aux Beaux-Arts, aux Arts du Théâtre et à la Communication, travaille sur Bach depuis Love in D (2010), mêlant aux instruments acoustiques anciens les techniques électro contemporaines, initialement un projet anonyme à l’initiative de la Cité de la Musique, avec les seuls instruments anciens, retravaillé en électro artisanale « à la main ». Le projet a évolué au fil des recherches dans une électro spatiale et lyrique, avec l’album Solarispellis en 2014 et Aleae en 2017, pour revenir au maître de Leipzig en 2020.  Certains morceaux de l’album de 2020 utilisent la voix, celle chantée de Barbara Carlotti, sur ce titre issu du  choral pour orgue Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ (« Je crie vers toi, Seigneur Jésus-Christ »). Cette bluette là semble chanson aimable d’un flirt d’été, mais elle évoque plus tragiquement les amours de la résistante communiste Charlotte Delbo et de son jeune époux fusillé : « Amoureusement demeure ma joie ». Sylvain Rebut Minotti y dévoile ses talents d’auteur à la poésie essentielle, simple et lyrique à la fois.
Il n’est que d’écouter la voix parlée d’Areski dans Ces mains là : « Le vent n’a pas de mains. Le vent n’a pas de sens. Et s’il n’a pas de cœur, il se perd en chemin. Un chemin pour nous deux, pour mes mains délassées, pour tes yeux dessalés. »

Cette musique expérimentale se décline en plusieurs remix, écouter par exemple la version impressionnante de Ces mains là de Toh Imago. InBach a fait l’objet d’un volume 2 en 2021. Écoutez Nos contours, chantée par Ornette, Octobre ou Myriade, par Bridget St John « C’est la peau de ma mère qui me manque, L’amour de mon père disparu (…) C’est la peau de la terre qui me manque, ses mers et ses rivages, ses sables redoutables et ses lames mouvantes ». 
Bluette dans la version de Thomas Bloch, autre musicien spécialiste d’instruments rares et envoûtants – ondes Martenot, glassharmonica, cristal Baschet -crée une variation instrumentale pour In Muta Musica, s’effaçant plus derrière le choral de Bach, qui lui-même a donné plusieurs versions successives de cet hymne mélancolique.
D’une façon générale Arandel ne s’interdit rien, rajoute des cordes, mêle des instruments de musique du monde – de la vielle d’Emmanuelle Parrenin aux flûtes traditionnelles chinoises – des orgues Hammond, des Korg, des Moog, des instruments expérimentaux du XXeme siècle, clavitimbre ou ondioline des années 40-50, rajoute des voix ou au contraire déshabille de leurs paroles audibles les chœurs d’Hysope 
(« Erbarm’ Dich … ») qui gardent leur pouvoir d’émotion sacrée sous les nappes électro.

Un moyen de réconcilier les amateurs de musique classique et plus spécifiquement baroque, de musique contemporaine savante et de musique électronique, de chanson, de poésie ? 

Beau rôle de créateur et de passeur pour le lyonnais Arandel qui était en concert avec un magnifique ensemble de musiciens et voix le 11 juillet 2021 aux Nuits de Fourvière en première partie de Stephan Eicher. 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives