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Bruno Putzulu, nostalgiquement et artistiquement vôtres

 

Bruno Putulu (photo Alexandre Lacombe)

Bruno Putulu (photo Alexandre Lacombe)

La liste est belle et riche des comédiens entrés en chansons (voir hors texte) par la grande porte. Bruno Putzulu qui a notamment joué Samuel Beckett, Camus au théâtre et avec le réalisateur Bertrand Tavernier, dans L’appât, offre son deuxième album, C’était quand. Le précédent datait de 2010, Drôle de monde). La musique a toujours fait partie de l’univers artistique de ce comédien passé par la troupe de la Comédie Française. Dans l’enfance les airs connus venaient d’Italie ou de France avec des mentions pour Adriano Celentano, Maxime Le Forestier ou Yves Simon. L’apprenti comédien aura jadis découvert sa voix lors des classes de chant au Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Avec une conviction : l’amour de la chanson passerait par l’écriture. Bruno Putzulu a par ailleurs participé à deux albums dont le volume 2 d’hommage à Allain Lesprest où il interprète Où vont les chevaux quand ils dorment.

Ces 13 nouvelles chansons consacrent ses talents d’auteur. On se souvient de la chanson écrite pour son ami Johnny Hallyday Ma vie. Des textes qui s’inquiètent du temps qui passe. Sous l’angle d’une nostalgie assumée. C’était mieux avant ? Pas tout à fait. Il s’agit pour le natif de Normandie aux racines franco-italiennes d’évoquer ces personnes qui ne sont plus là et que l’on retrouve le temps d’une chanson. Son père aujourd’hui disparu, sa maman et ses frères. Pour échanger avec ses semblables et se confier à la première personne. Comme une nécessité. Le pari est réussi.

Recto-Pochette-WEB-6x6La pochette réunit des photos tirées de l’album familial. Dans le titre « Ma jeunesse » l’heure est aux premiers bilans alors que le comédien a dépassé la cinquantaine : « Que reste-t-il de nous / De nos rendez-vous doux / De nos rêves les plus fous / Rien du tout ». Ou encore, « Où êtes-vous amis / Où êtes mes frères / Sans vous tout n’est qu’ennui… envie de vos folies, d’éternel éphémère ». L’amitié célébrée dans une chanson fait halte chez Fulvio, petite enseigne à la romaine. Dans le registre moins intime il y a aussi le souci du sort de la terre dans Sous quel soleil. Un duo avec Clarika, On dirait, laisse entendre quelques jolies rimes au bonheur de croire et le sens de la vie. Bruno Putzulu engage encore la conversation avec le titre inattendu Je n’aurai pas d’enfants. L’occasion d’évoquer l’enfance à Toutainville, les vacances en Sardaigne et d’imaginer le dialogue d’un petit garçon avec son père. Les textes évoquent encore le théâtre, la rupture amoureuse, les voyages, la boxe. L’univers sépia prend des couleurs au diapason d’une voix apaisée.

C’était quand est le fruit d’un travail d’équipe. Avec le compositeur Denis Piednoir, les producteurs Elizabeth Anaïs et Christophe Monthieux (Monélia Music). Sans oublier pour trois chansons l’apport de Léo Nissim. Ne manquez pas également au théâtre l’adaptation par Bruno Putzulu du livre de Cavanna, Les Ritals.

 

Bruno Putzulu, C’était quand, MoneliaMusic/Bruno Putzulu 2023. Putzulu chantera le jeudi 23 mars au We Are à Paris (sur invitation). Le site de Bruno Putzulu, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

 

« C’était quand » : Image de prévisualisation YouTube

« Maman » : Image de prévisualisation YouTube

 

Et bien chantez maintenant !

De la comédie à la chanson. Dernièrement plusieurs artistes ont sauté le pas. Charlotte Rampling, pour De l’amour mais quelle drôle d’idée », écrit par Michel Rivgauche (Edith Piaf etc.,) et Jean-Pierre Stora. Ensuite Daniel Auteuil qui sort un deuxième album Si tu as peur, n’aie pas peur de l’amour et part en tournée. Enfin Benjamin Biolay passé lui de la musique au cinéma et au théâtre.

Honneur aux anciens avec l’évocation du parcours de Serge Reggiani. Le magazine « Je chante » consacre son dossier au comédien chanteur (numéro 20, décembre 2022, 8 euros). De leur côté Bertrand Dicale et Anne-Sophie Mercier évoquent par flashs la vie et la carrière de celui qui aurait eu cent ans en mai 2022. Avec l’objectif de trouver les heures et les images les plus marquantes qui restent à la mémoire des Français « Serge Reggiani, la nostalgie est toujours ce qu’elle était », éditions de L’Observatoire, 300 pages, 21 €.

 

 

Une réponse à Bruno Putzulu, nostalgiquement et artistiquement vôtres

  1. Catherine Laugier 7 mars 2023 à 20 h 09 min

    Beaucoup d’émotion dans cet album. Il ne s’agit pas d’un acteur qui chante, mais d’un véritable artiste, aussi doué comme auteur que comme interprète, qui nous confie ses émotions les plus intimes. Le « Je n’aurai pas d’enfants » n’est pas une décision, mais un regret, devant ce qui n’a pu être, à la manière de Le Forestier s’inventant un frère.
    Une voix placée justement, avec le grain à peine voilé, une diction parfaite, les superbes arrangements de Denis Piednoir, achèvent de faire de cet album une excellente surprise, et l’on aura bonheur à le faire passer et repasser sans se lasser !

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