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Georges Moustaki « Portugal (Fado tropical) »

Moustaki 1974 album Les amis de GeorgesOh muse ma complice
Petite sœur d’exil
Tu as les cicatrices
D’un 21 avril
Mais ne sois pas sévère
Pour ceux qui t’ont déçue
De n’avoir rien pu faire
Ou de n’avoir jamais su
À ceux qui ne croient plus
Voir s’accomplir leur idéal
Dis leur qu’un œillet rouge
A fleuri au Portugal
On crucifie l’Espagne
On torture au Chili
La guerre du Viêt-Nam
Continue dans l’oubli

Georges Moustaki (3 mai 1934 – 23 mai 2013)

Chico Buarque – adaptation Georges Moustaki / arrangements Laurent Petitgirard. Extrait de l’album dit « Les amis de Georges » 1974

La chanson est chantée ici avec la chanteuse chilienne Marta Contreras qui a fait avec lui  des tournées internationales et enregistré des disques dans les années 80, et qui chante ici la version originale. Une autre version en solo, amputée, datant de 1975 est extraite d’une émission de la télévision grecque.

La  chanson originale de Buarque est extraite d’une comédie musicale sur les origines du Brésil, des amérindiens à l’Empire colonial portugais avec l’épisode de sa rivalité avec les Néerlandais. Elle  fait aussi allusion à mots couverts au coup d’état de 1964 et à la dictature qui s’en suit le 1er avril, et à la lutte contre les régimes autoritaires. 
Georges Moustaki l’a été transposée en fonction de l’actualité et de ses engagements. On y parle du 21 avril (1967) coup d’état des colonels en Grèce, de la révolution des œillets au Portugal (cet œillet rouge qui fleurit aussi dans la chanson de Remo Gary
 Espoir Benjamin et ses œillets lusitains, dans l’album Idées reçues, 2014), de l’Espagne sous Franco, du Chili sous Pinochet, et du Viêt-Nam où la guerre sévit encore sous Nixon. Sa muse complice, poésie, liberté… finira par redécouvrir l’espoir symbolisé par cette fleur rouge : « 
Et cette fleur nouvelle / Qui fleurit au Portugal / Nous annonce la fin / D’un empire colonial. » (Version chantée dans ce concert, les sous-titres sont ceux de la version enregistrée).
Ce titre permet aussi à Moustaki de s’exprimer au son de la musique brésilienne qu’il affectionne depuis l’album Déclaration (1973) avec l’adaptation Les eaux de Mars de la chanson de Moraes/Jobim. 
On aurait tout aussi bien pu l’intituler l’œillet rouge… 

Georges Moustaki nous a quittés il y a tout juste dix ans. Pour célébrer son souvenir on peut écouter ce petit récital de 1976Sans la nommer / Alexandrie / Le facteur / Les eaux de Mars / Le métèque / Le tango de demain (avec Astor Piazzolla) / Chanson-cri ( sur le Viol) / Ma solitude / La philosophie, bon condensé de son répertoire et de sa philosophie de vie. 

 

 

 

 

 


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