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Rive Gauche : Brassens etc.

Fred Vanet, de Rive-Gauche (photo non créditée)

Fred Vanet, de Rive-Gauche (photo non créditée)

J’aime Brassens sans que ce soit nullement ma religion : ceux qui se signent à la simple évocation de son nom me défrisent. Je crois l’avoir déjà dit, je ne suis d’aucune obédience, d’aucune chapelle : les sacristains font plus de mal à la chanson qu’ils ne font du bien à leur « idole ». Et je ne risque pas de sortir de mes gongs si d’aventure un prétendu sacrilège frappe le supposé chanteur vénéré. Quiconque malmène, chiffonne un peu le chanteur à la pipe, passe à l’émeri sa statue autant que sa stature a ma bénédiction. Par son groupe Rive Gauche, toujours accompagné de Benoît Keller à la contrebasse, Vanet récidive. Après des premières « Suites de Brassens », il nous en pond une douzaine d’autres. Pire, il les publie : le nouvel opus est dans les bacs : ne le boudez pas, bien au contraire.

Le principe de ces nouvelles chansons est simple : il s’agit, à partir de l’original, de vagabonder, tirer une suite, ou son contraire, laisser porter son écriture là où le vent la mène, avec cependant le soucis de la belle écriture, de la versification, d’une patte qui s’approche autant que faire se peut de celle de Brassens.

Sans même les écouter, les intégristes hurleront, pesteront, parleront de sacrilège, de déicide. Rien que l’idée de les savoir s’étouffer d’indignation me séduit. Et moi de me passer le CD sur la platine, de savourer ces nouvelles propositions qui, ma foi, ne sont pas si mauvaises que ça, loin s’en faut. Tant que, je l’avoue, c’en est même un réel plaisir, parfois un subtil délice. Comme – exemple parmi d’autres – de « cul sec » à « cul nu », cette découverte du milieu naturiste par une Épave renflouée. Comme ce portrait d’un laideron : Rien à garder (chez elle). Et cet autre d’un débris : Rien à garder (chez lui).

418895986_2160703850940012_7191559764826235441_nFred Vanet n’imite personne et n’a surtout pas la prétention de rivaliser avec le maître. Il se permet juste de tels essais, de telles fantaisies : saisir un peu de l’air du temps et, à la manière de Brassens, dans la suite de ses idées, imaginer des situations, des propositions, parfois des résolutions.

On n’a d’ailleurs pas besoin de connaître son Brassens par cœur pour apprécier de telles chansons. En l’état, elles sont indépendantes et fonctionnent sans la tutelle de celles censées les précéder. Les Deux oncles suggèrent Les Deux tantes, en fait une chanson sur ceux qui honnissent le mariage homosexuel. Ma carcasse d’abord traite de ceux qui ne vous sourient que par devant : « Au rendez-vous des trahisons / Les adeptes de la délation / Ne manquent jamais l’apéro / Jamais l’apéro / En te souhaitant la bonne santé / Ils trinquent à la fraternité / Tout en te tapant dans le dos / Ils plantent leurs couteaux. » Et le dernier couplet du Grand joueur de pipeau semble se jouer au palais de l’Élysée…

Tout est bon ici, rien n’est à jeter ; qui plus est, les vannes de Vanet se sont bonifiées. J’avais dit du bien du premier volume, là je surenchéris et en dit mieux.

 

Rive-Gauche, Les Suites de Brassens vol.2, autoproduit 2023. Le fabebook de Fred Vanet, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a dit du précédent volume, c’est là.

 

« Vénus calibrée » : Image de prévisualisation YouTube

« Le Routard (que jamais) aux quatre chansons » : Image de prévisualisation YouTube

« Les deux tantes » Image de prévisualisation YouTube

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