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Dick Annegarn, poête pouët-pouët

Dick Annegarn (phots

Dick Annegarn (photos Ghislain Debailleul)

Bruxelles, le W:Halll, 24 novembre 2025,

 

La salle est pleine mais la scène est vide. Entendons-nous : sans présence humaine. Par contre, à gauche comme à droite du plateau, fleurs et plantes s’amoncellent. Tel est le concept de ce concert intitulé Chansons agricoles : le public est invité à déposer des plantes, des arbustes ou des fleurs pour décorer la scène, qu’il pourra remporter à la fin du spectacle. Les Bruxellois ont joué le jeu et cette scène fleurie a belle allure.

Au centre, un micro sur pied, c’est tout. Nous pouvons donc raisonnablement nous attendre à une prestation en solo guitare. Mais pour le moment, la vedette se fait désirer. Le noir s’est fait mais rien ne se passe. Comme les spectateurs sont d’humeur rieuse, les remarques fusent : « Y a quelqu’un ??? », « N’aie pas peur », « Montre-toi, on est là »… Et voici qu’apparaît celui qu’on attendait, tout sourire et l’air goguenard. Armé d’une flûte à bec, il se lance : Je suis un oiseau rare, nous chante-il d’entrée de jeu. Effectivement !

Dick Annegarn, 73 ans, plus de cinquante ans de carrière. Un artiste à jamais en roue libre, rétif à toute contrainte, à la tête d’un répertoire unique en son genre. Il a choisi pour ce récital d’y puiser les titres évoquant la nature et les éléments. Telle est du moins l’impression générale déduite du choix des chansons, la poésie surréaliste du chanteur ne permettant pas forcément de cerner le sujet abordé. Peu importe d’ailleurs : ce qu’on aime chez l’artiste n’est pas tant ce qu’il peut raconter que la manière dont il le fait, avec ses mots qui claquent, les sons qui s’entrechoquent, ses musiques discordantes et son jeu de guitare virtuose, son chant déglingué à la diction chancelante.

588753484_866814122465883_4007652602022678560_nPendant une heure et demi, il nous régale donc de ses titres connus (pas très nombreux) et des autres, qui mériteraient de l’être. Des histoires d’homme vivant dans un œuf (Puy de Dôme), de merle maudit (Albert), d’endroit paradisiaque (Quelle belle vallée), de chaleur mortelle (Sécheresse)… Ajoutons bien sûr le Bébé éléphant, la mouche dressée par un prisonnier et dénommée Mireille et le Sacré géranium. Sans oublier l’hymne à la ville qui l’accueille ce soir, Bruxelles, malicieusement précédée d’un Roi du métro de circonstance.

En pleine forme, alternant les chansons a capella et les accompagnements à la guitare, s’offrant même le luxe d’une chanson finale au piano et en néerlandais, Dick Annegarn nous a offert une brillante prestation de bout en bout. Sur facebook, mon collègue et ami Ghislain, à qui vous devez les belles photos de cet article, a résumé sa soirée de la manière suivante : « Fidèle à lui-même, il a défendu un récital lunaire mêlant chansons, poésie, humour et petites piques adressées à quelques spectateurs. Un artiste hors normes, un guitariste hors pair et un auteur-compositeur-interprète toujours aussi attachant ». Pas mieux !

 

La page Dick Annegarn sur le site Tôt ou Tard, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

Dick Annegarn à L’Européen janvier 2025 : Image de prévisualisation YouTube

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