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Birkin : ne surtout pas fuir le bonheur…

Souvenir d’une tournée de Jane Birkin, reprenant son Serge, alors couturé de fines Arabesques… C’était en février 2003, au Firmament à Firminy, tout prêt de chez moi.

"Arabesque", un disque, un spectacle, une possible autre légende…

Archive. « Encore une fois / C’est la dernière / Et puis j’arrête / Je ne dirai plus un mot de toi / Je ne dis pas que ça m’enchantera / Mais c’est comme ça. » Les vers sont de Zazie, seule étrangère d’un répertoire qui nous est connu déjà. Qui vagabonde pour l’heure dans un heureux ailleurs…
C’est ici l’addition du bréviaire de Gainsbourg et du Bled pour une nouvelle conjugaison amoureuse qui transforme Couleur café en arabica du plus bel effet. C’est, une nouvelle fois, des Versions Jane, non confiées à tous les vents mais à Djamel Beneylles, audacieux orchestrateur, sublime violoniste, qui nous propose une autre lecture de Serge Gainsbourg, phrases musicales pour portées chansonnières, textes mis en un relief différent, cadrage autre, champ et hors champ. Comme l’orientale esquisse d’un harem que, seule, peuple la chanteuse.
Qui, de Jane ou de son équipe musicale, est la vedette ? A n’en point douter : les musiciens. Précis, prodigieux, omniprésents. Qui enrobent chaque mot de nouvelles soieries. Et rendent Birkin plus belle encore. La chanteuse a, comme toujours, un je-ne-sais-quoi qui vous la rend sympathique au-delà de tout, sœur et complice d’une soirée, confidente d’un amour un jour parti. Sensible et émouvante. Mais irritante de trop de modestie, à trop taire son talent devant celui des autres. Djamel, Fred, Amel et Aziz font écrin remarquable, pas écran, à sa fragile interprétation, à son filet de voix auquel toute une salle est suspendue. Derrière ses amours mortes qui n’en finissent plus de finir, par ce regard autre, Arabesque nous encourage à redécouvrir, comme quelque chose de nouveau, ces perles d’écriture. Et de s’en habiller pour les vivre au plus près.
Tenter des accents arabisants sur Gainsbourg était chose possible : c’en est tellement beau que ce sera désormais, par cette aventure commune entre Birkin et Benyelles, une rare évidence. De celles qui s’érigent sinon en grands classiques, au moins en exemples.

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