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Fayard, sans peur et sans reproche

Quelque que soit le parolier, Lachenal ou Gruffaz, c’est André : deux des piliers (ils sont six, belle assise) de Fayard, groupe de « mélodies textuellement transmissibles ». Qui, pour le plaisir de le dire, aime aussi s’appeler les « séditions Fayard », considérant en lui le potentiel de séditieux qu’il représente : notre sextet aime plus que tout chanter les dérives contemporaines et son inspiration n’est donc pas prête de se tarir. Né il y a trente ans à Clermont-en-Genevois, ce groupe aux cheveux poivre et sel (poivre de Cayenne et sel de Guérande il va de soi) à sa petite réputation du côté des Pays de Savoie. Mais guère plus, on ne comprend pas pourquoi, si ce n’est qu’avec ce qu’ils disent des frontaliers, ils ne s’en font pas des copains. Ce cédé est leur quatrième disque et remonte à il y a cinq ans. Le premier, imaginez-vous, était un vinyle, noir comme l’ébène, l’ère d’avant le progrès numérique. Il s’appelait Raison d’hêtre au seul prétexte que le fayard est un bois du chauffage, en fait du hêtre (ou ne pas hêtre, car là est leur question). Sans qu’ils restent de bois, ces six-là chantent encore et toujours la forêt (qu’ils voient s’éclaircir : « Le vent ne trouve plus de branches / Pour pincer des cordes ou faire vibrer des anches »), les mélèzes et autres arbres de bord de routes : « On n’a jamais vu un platane / Au sortit d’une boite de nuit / Ayant forcé sur la tisane / Se jeter sur un’Ferrari / On n’a jamais entendu dire / Qu’un platane en sortant de table / Ait fauché un motard tout cuir / Bourré au sirop d’érable. » Leurs chansons ont une musique très enlevée style bar portuaire ou assemblée de copains, des propos décomplexés qui ne visent pas la playliste policée d’Inter et une texture très « Brassens » : pas pour rien qu’ils nous chantent Sète et leur illustre natif qui sommeille dans le chêne, en un propos subtil et respectueux : Comme un testament. Fayard c’est du solide, du bon bois, du bon bouleau, pas de cette cagette avec laquelle Johny allume le feu.

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Fayard, Entre Cayenne et Guérande, 2006, autoproduit. Leur prochaine galette, un quatre titres, est prévue pour début 2012. Le site de Fayard, c’est là. Fayard en concert le 16 juillet 2011 au parc Simon-Berger de Faverges (74) dans le cadre de MusicOparc, à 19 h 30, juste après Les En’Chanteurs !

Une réponse à Fayard, sans peur et sans reproche

  1. andré 13 août 2011 à 20 h 38 min

    J’ai beau connaître plusieurs centaines de chanteurs ou groupes (non médiatisés évidemment) vous me faites faire là une jolie découverte !
    Et pourtant ils chantent depuis 25 ans et j’habite comme eux la région Rhône Alpes !
    Je compte bien aller les voir dans l’Isère début novembre.
    Cordialement.

    Répondre

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