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Une journée au Machez’Arts…

De notre envoyée spéciale Catherine Cour, le 26 août au « Machez’Arts » de Machézal (42)

Ça a débuté il y a deux ans par une fête entre copains. Qui ont remis ça l’année suivante et, comme ils sont tous artistes (plasticiens, sculpteurs, chanteurs, danseurs, régisseurs…), ont décidé de l’ouvrir au grand public. Un public qu’il faut savoir motiver… Avec Michel Grange (tout droit venu de sa Bourgogne voisine) et Michèle Bernard au programme, ma motivation était assez forte pour me faire braver la pluie diluvienne et les bouchons d’un vendredi de grands retours de vacances…
C’est un festival qui dure toute une journée, ponctuée d’activités. L’atelier « Brico-fleurs » de Maryse Comtet et Séverine Marin, où la créativité des enfants peut librement s’exprimer, une expo de tableaux dans le hangar, une autre de sculptures mises « en situation » dans le verger… Et puis les évènements : on calme les plus impatients avec « Fusée spatiale » par Daniela Bastos-Cruz, conte chanté, dansé et mimé, qui soulève l’enthousiasme des petits et des plus grands. Jean-Jacques Charliot et l’accordéoniste Frank Lincio interprètent ensuite des chansons de Brassens, Dimey, Morel ou Leprest…
C’est ensuite Bernard Cupillard qui récite des fables de La Fontaine, nous prouvant que les grands auteurs sont immortels et que la nature humaine n’a pas beaucoup changé en plus de trois cents ans !
Les bancs qu’on avait rentrés le matin sous le hangar, lorsque quelques gouttes de pluie étaient tombées, sont ressortis pour laisser place à la danse et aux performances plastiques de Claire Charliot : « Réminaissance » et de Daniela Bastos-Cruz & Adrien Herda.
Puis c’est le récital de la lyonnaise Sophie Gentils. Ses textes ironiques et tendres soulèvent l’admiration du public et la mienne. Elle a vraiment une écriture très personnelle et son interprétation est bluffante d’autodérision et d’humanité mêlées. C’est une découverte que je suis ravie d’avoir faite au détour de ce festival impromptu.
Migration en direction du verger pour un concert de musique irlandaise du duo Zora-Jeanne & Trevor Lane. C’est très bien joué, très entrainant. Le terrain en pente n’autorise pas la danse, mais le cœur y est. Même si les pieds ne suivent pas, les mains battent en rythme.
Puis c’est le moment attendu par tous, grands et petits, de l’envol des toiles réalisées par Fabien Harel. Il a gonflé à l’hélium une centaine de ballons blancs, les a accrochés à des toiles peintes et roulées. Des volontaires les portent en procession jusqu’au pré voisin. Chaque toile est lâchée tour à tour et grimpe dans les airs pour rejoindre celles qui l’ont précédée. En trois minutes tout est dit ! C’est une procession d’animaux fantastiques qui prend ainsi son envol. Le léger vent qui souffle les emporte rapidement au loin. C’est beau, très poétique… comme tout acte « gratuit ». Où vont-ils atterrir, quelles régions, quels paysages vont-ils survoler, que penseront ceux qui les trouveront… à moins que ces œuvres ne s’abîment en mer ?
L’organisateur avait dit « pensez à prendre une petite laine ». Vu la météo, c’est d’anoraks qu’il fallait s’équiper ! La salle de spectacle est un pré pentu à l’herbe fraîche et humide. Couvertures et coussins sont appelés à la rescousse. Ça rappelle un peu les veillées des colonies de vacances… et justement, le copain à la guitare arrive pour nous chanter quelques chansons de sa composition ! Que ce copain s’appelle Michel Grange et que ses textes soient écrits d’une plume classique autant qu’ironique ou tendre, ça n’en est que meilleur ! Il les distille, les détaille, de sa voix douce et précise. Ses yeux malicieux scrutent le public, à la recherche de rires qui ne se font pas attendre lorsqu’il nous présente « la grande joufflue, la p’tite fragile, les deux copines du centre-ville ». Et puis c’est la tendresse du Marin tranquille qui nous emporte : « Ne serai pas marin de Loire / Alors que j’en suis un enfant / Petit pêcheur inconséquent / Qui ferrait trop tôt ou trop tard / Au bercement des clapotis / Au dodelinement des heures / Jetterai mes gants de haleur / Pour mieux caresser ma chérie. »
Et « sa chérie », ou plutôt sa copine de rimes, de musique et de chansons depuis leurs débuts communs sur les scènes lyonnaises, elle arrive ! C’est Michèle Bernard. Grande, très grande auteur de textes intemporels, incontournables, essentiels, dans la lignée de ceux qu’écrit sa sœur en chansons : Anne Sylvestre. Compositrice de musiques pour habiller ses textes, ceux de ses amis ou  parfois des poèmes qu’elle choisit de mettre en musique. Interprète à la voix souple, douce et puissante, pure, limpide et déliée. Je l’écoute depuis son premier disque, primé au printemps de Bourges 1978… eh bien maintenant encore sa voix « en direct » est capable de me couper le souffle et de me faire naître dans le creux de l’estomac cette même sensation qu’on ressent lorsqu’un ascenseur démarre trop vite ! Je sais qu’il y a d’autres moyens de s’envoyer en l’air, mais celui-là fait partie de ceux que je préfère.
Ce samedi soir, Michèle, accompagnée au clavier par Jean-Luc Michel, offre son récital « Duo » dans lequel elle reprend d’anciennes chansons comme des plus récentes. Les « incontournables » : Nomade, Les petits cailloux, Maria Szusanna, Je t’aime, Qui a volé les mots ?, Maintenant ou jamais… Oui, bon, d’accord ! TOUTES les chansons de Michèle Bernard sont des incontournables… C’est pour ça qu’il faut aller l’écouter ! Et acheter ses CD, bourrés de chansons toutes aussi belles les unes que les autres.
Et puis, cerise sur le gâteau, grande première mondiale, nous avons eu droit, sous les étoiles de Machézal, nous avons eu droit au duo tant attendu entre Michel et Michèle : « Aimons-nous, amis » (paroles : Michel Grange, musique : Michèle Bernard). J’ai bien cru voir qu’il y en avait un de très ému pour l’occasion !
Et c’était déjà fini ! Le temps de déguster un vin chaud et une roborative soupe à l’oignon, nous sommes repartis chacun dans son chez-soi. J’emportais du bonheur dans ma musette !
Merci à Marie-Hélène, Jean-Michel et tous les amis, les bénévoles de Machézal, d’avoir pensé à partager ces bons moments avec nous ! Longue vie à Machez’Arts et à 2012, j’espère…

Une réponse à Une journée au Machez’Arts…

  1. Eliane BONUFASSI 1 septembre 2011 à 14 h 53 min

    Bravo Machesal .
    Domage d’habiter trop loin; cela devait être chouette d’assister ………
    en tant que spectatrice – on a peu de talent ! – quoique ……
    Et bravo pour le compte rendu, si bien écrit que nous y sommes allés , un peu. Merci

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