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Zèbre, rock’n’roll attitude

Pauvre Martin (photo d'archive Emilie Polack)

Florent Gourault, alors Pauvres Martins (photo d’archive Emilie Polack)

3 octobre 2014, Salle Nougaro, Toulouse,

 

Dans le microcosme de la chanson toulousaine, on assiste ce soir à une petite révolution : la mue d’un trio Chanson en groupe rock. L’occasion est trop belle de poser une fois encore la question des genres et des frontières, mal typiquement français d’ailleurs !

Pauvres Martins, lauréat du Prix d’écriture Claude Nougaro en 2009, puis Prix du public 2011 à Alors Chante est mort et enterré. Alors vive Zèbre !

Autant dire que le trio avait ses adeptes et que quelques uns grincent des dents depuis un bon moment. Leur concert du dernier festival Détours de Chant en début d’année, un co-plateau avec Chouf d’ailleurs, comme ce soir, n’avait pas franchement convaincu.

En 2013, c’est avec un batteur (Pierre Ardré) qu’on l’avait vu déjà sur la scène du chapiteau à Barjac. Florent Gourault (auteur et chanteur) et ses deux vieux copains d’enfance, Lucas Lemauff (piano) et Adrien Rodriguez (contrebasse), affichaient d’une même voix l’envie d’en découdre avec une chanson plus « électrique », susceptible de faire venir à eux un public plus large.

(photo DR)

Zèbre (photo Claude Fèvre)

Avouons qu’il est légitime, quand on n’a pas trente ans, de vouloir prendre dans ses filets cette génération – la sienne – qui ne se reconnaît pas dans l’appellation « Chanson ». C’est légitime de ne pas se contenter d’être applaudi par les amateurs éclairés, mais vieillissants, que nous sommes, fut-ce à Barjac ! C’est légitime de caresser le rêve de conquérir les Salles de Musiques Actuelles, peu enclines à faire une place à la Chanson !

La métamorphose s’est accomplie en plusieurs étapes : aux côtés du batteur, arrivée de deux guitaristes, Tristan Luginbuhl et le tout dernier, Antonin Barnabé, enfin départ de Lucas (dont le talent de musicien en a séduit plus d’un, et non des moindres, nous en parlerons !). Plus de piano, plus de clavier donc !

Quand s’ouvre le concert de ce soir (leur premier !) plus aucun doute, il s’agit bien d’un groupe rock ! Florent, le chanteur, se lance à l’assaut de la scène dans un texte où l’amour claque comme un défi, comme un combat, mise en abyme de cette bataille qu’il est en train d’engager avec le soutien de ses musiciens. Disons sans attendre qu’ils sont un très bon passeport !

Bien sûr, il s’agit là d’un examen de passage avec la cruauté que l’on sait. On espère que Florent gagnera en confiance, qu’il s’accordera l’apport d’un regard extérieur pour mieux maîtriser ses choix (ah, ce mégaphone ! que vient-il faire au juste ?), son occupation de l’espace, qu’il continuera d’exprimer sa soif de poésie, trop peu apparue ce soir dans ses nouvelles chansons. Nous aimions l’univers de Florent des Pauvres Martins, la force percutante, le pouvoir émotionnel de certains de ses textes.

Que le poète et le fou se donnent rendez-vous dans sa vie nouvelle de rocker et nous y serons, promis !

Le site de Zèbre/Pauvres Martins, c’est ici.

3 Réponses à Zèbre, rock’n’roll attitude

  1. Danièle Sala 6 octobre 2014 à 14 h 06 min

    J’aime, ou plutôt j’aimais bien Pauvres Martins, pour la poésie, « la force percutante et le pouvoir émotionnel de ses textes », ce qui n’est pas forcément incompatible avec le rock, ces qualités peuvent toucher un jeune public… Mais si le mégaphone l’emporte sur l’émotion et une bonne écoute, et ben je laisse la place aux amateurs, et je continuerai à aimer Pauvres Martins.

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  2. Fenrhyr 7 octobre 2014 à 0 h 53 min

    Ma chère Claude … Que puis-je dire si ce n’est qu’il faut leur laisser emprunter une route qui semble différente de leur route toute … tracée ^^ Je ne les connaissais pas avant cette soirée, et donc j’ai un regard neutre me semble-t-il … Il s’agit d’une amorce, d’une métamorphose, et nous y avons assisté… Certes la voix est incertaine, les accords un peu asynchrones par moments, mais l’essence est là ! Quand à la poésie, tu sais bien qu’elle n’est pas perdue. Et je suis sur qu’elle va reprendre toute sa place. Quant au mégaphone qui t’as tant déplu, il ne sert qu’à palier, il me semble, à la gène et à la timidité du jeune homme… En résumé, j’ai franchement aimé, même si je pense que ceux qui connaissaient les Pauvres Martins aient pu être désenchanté…

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  3. Claude Fèvre/ Festiv'Art 7 octobre 2014 à 9 h 13 min

    Merci cher Phil pour ton commentaire qui a son prix puisque tu ne connaissais pas les Pauvres Martins. Pour ma part, j’aime cet esprit d’aventure …et de conquête… Le mégaphone ? Oh pas d’hostilité vraiment …juste envie que cet instrument ait un sens… Et j’ai toute confiance dans la plume de Florent.
    Je suis fière d’avoir été là avec NosEnchanteurs pour garder trace de ce moment dans le parcours de jeunes artistes qui font le choix, précieux, de chanter …en français !!
    Une nouvelle fois nous défendons la chanson sans frontières et nos dernières publications le démontrent bien !

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