2015, des lendemains qui chantent ?
A observer la marche du monde et tenter de la comprendre, nous sommes loin, très loin de l’idée de lendemains qui chantent. Dit comme ça, pour un site qui œuvre pour la chanson, ça commence mal.
Mais, même un 1er janvier, on ne va pas se la jouer, on ne va pas tricher entre nous.
NosEnchanteurs est un site d’actualités de la chanson. Et l’actu ne saurait se résumer aux chroniques souvent élogieuses de disques et de scènes, à l’annonce de festivals. Mais bien à tout ce qui agite la chanson : son passé, son présent, son devenir, les tendances, les débats (nos lecteurs y participent grandement), la santé du métier et donc de ses artistes, ses labels, ses salles, ses festivals, de l’ensemble de ses acteurs.
La nouvelle donne économique imposées aux collectivités territoriales, l’ahurissant dédain (déclin ?) du Ministère de l’aculture, la fuite en avant des gros labels, préférant le cash à l’investissement quitte à produire à la hâte n’importe quoi, la folie de tourneurs et d’artistes asséchant organisateurs et consommateurs par des cachets insensés, l’irresponsabilité des grands médias à la bêtise crasse, leurs collusion de tous les instants avec ce qu’il reste de l’industrie du disque… ça ne donne pas franchement envie d’en rire.
La trêve des confiseurs se terminant bientôt, nous allons vite savoir la première étendue des désastres quant à ces fameux festivals et autres saisons culturelles et salles qui vacillent voire tombent d’un coup, privées en tout ou partie d’aides publiques, avec parfois le coup de grâce de quelques politiques haineux pour qui la Culture est un affront. Autant de lieux, autant de chances qui manqueront aux artistes quand il leur manquera deux sous pour faire un franc, deux ou trois cachetons pour valider leur intermittence, si toutefois elle existe encore.
En ces temps de crise, la chanson dont les salles de musiques actuelles ne veulent pas bien qu’en théorie elle en fasse partie, se réfugient au cœur même des gens : chez eux, dans leur maison, leur appart’, leur jardin. Pour des cachets certes indigents et des conditions qui, pour dignes qu’ils soient, sont souvent loin d’être tout à fait satisfaisantes. Reste que ça permet de boucler des fins de mois, d’exister encore quelque part et, au passage, de conquérir de nouveaux publics, aux tempes souvent moins blanches.
La presse chanson n’existe plus. Ou plus beaucoup. Saluons les derniers téméraires : FrancoFans, Vinyl (qui vient de passer son numéro 100 sans être sûr d’aller beaucoup plus loin), Je Chante (dont le numéro « annuel » paraît ces jours-ci). Un seul quotidien existe sur la toile : NosEnchanteurs. L’an passé a vu l’arrivée d’Hexagone, que nous saluons ici. Guère plus.
Pour durer, NosEnchanteurs, devenu une association type loi 1901, doit pouvoir compter sur ses lecteurs. Pour en faire venir d’autres encore et donner plus d’audience aux artistes que nous défendons. Pour nous soutenir, moralement, financièrement aussi. Par vos dons, par la souscription en cours quant au premier Coffret de livres édité par NosEnchanteurs. Les labels, artistes et organisateurs peuvent nous soutenir par la publicité. Non en achetant un article, surtout pas, nous sommes trop à cheval sur notre indépendance rédactionnelle qui nous vaut parfois quelques polémiques, mais en s’offrant un espace publicitaire, qui plus est à bon compte.
Nous vous parlerons prochainement d’autres projets. Mais d’abord notez sur vos agendas deux dates : les 15 et 16 janvier au Musée d’Aquitaine à Bordeaux pour un Colloque sur Allain Leprest avec plein de gens que vous connaissez dont trois plumes de NosEnchanteurs (Norbert Gabriel, Michel Trihoreau et Michel Kemper) et le lundi 23 mars pour une soirée à l’enseigne de NosEnchanteurs au Vingtième Théâtre à Paris.
Oui, vous pouvez relayer les articles de NosEnchanteurs, faire grand prosélytisme de ce site. Vous pouvez aussi convaincre votre médiathèque d’acheter les disques que vous aimez (particulièrement ceux auto-produits et sans distribution dont elles ignorent jusqu’à l’existence), d’organiser des rencontres d’artistes. Vous pouvez harceler votre organisateur de proximité d’ouvrir sa programmation à d’autres que ceux qu’il invite toujours, à d’autres cercles de la chanson qui méritent tout autant notre intérêt. Dans votre coin, à votre juste mesure, vous pouvez être à l’origine de tas de micro-initiatives pour soutenir et propager la chanson que vous aimez. Y compris nous suggérer des artistes, des disques que nous pouvons ne pas connaître.
Au plaisir de souvent vous retrouver au cours de l’année. Que nous vous souhaitons bonne !
Bonne année quand même…
Bonne année » quand même » à Nos Enchanteurs , à tous les chanteurs qu’on aime et qui se battent pour survivre, contre vents et marées , il faut avoir » L’Espoir têtu » et croire aux lendemains qui chanteront toujours, malgré tout .
Et si nous invitions, Enlecteurs bien-aimés, ce cher Desproges dans la conversation..? « Bonne année, mon cul ! »
Bonne et heureuse année à toute l’équipe !
Poursuivez le chemin déjà bien tracé qui sillonne ce paysage musical français, si riche, si divers, si éclectique qui laisse souvent entrevoir quelques merveilles, des découvertes, des curiosités.
Votre mission est d’utilité publique, oui. Je pèse mes mots car vous êtes pour ainsi dire les seuls à nous parler de certains artistes hors des sentiers battus comme de chanteurs/ses plus connus sans ostracisme. Votre art de la critique est intelligent car argumenté et rédigé par de belles plumes.
Je ne sais quels sont vos projets mais je souhaite de tout cœur qu’ils soient couronnés de succès. Un vœu cependant. Pourquoi n’ouvririez-vous pas une rubrique aux musiques du monde ? Je ne prêche pas pour ma paroisse en disant cela. Je pense qu’il y a de multiples talents dans cette mosaïque multiculturelle qui fait également la France pour offrir une petite place dans vos colonnes sous forme de chronique.
Le même Desproges qui a dit aussi : « Les femmes n’ont jamais eu envie de porter un fusil, pour moi c’est quand même un signe d’élégance morale. » …
Jean-Noël souligne avec pertinence la farouche indépendance de ce site et il a raison.
Mais ce n’est pas parce que ça se trouve sur la toile que tous les blogs et sites, en l’occurence sur la chanson, peuvent être rangés au même niveau : ils n’ont pas tous la même fonction.
Plus que d’être un quotidien (il l’est ce qui en fait un site unique), Nos Enchanteurs est un site de vulgarisation de la chanson : il est à sa manière la vitrine la plus efficace, la plus pertinente, de la chanson sur le web. A en entendre parler ici et là, il est à l’évidence le plus lu aussi. Celui de Fred Hidalgo, à la régularité parfois très aléatoire, est un blog plus anthologique, fait de rares articles par contre plus développés, pointus, très longs par contre, tant qu’on a parfois du mal à les lire en entier, l’écran n’étant pas le papier. On ne les mettra pas en concurrence mais en complément, en synergie. Pour ma part, je préfère nettement le blog de Baptiste Vignol (Mais qu’est-ce qu’on nous chante?) à celui de Luc Melmont qui me semble un peu fourre-tout. Il y en a d’autres encore (Les chroniques de Mandor, C’est déjà ça, Hexagone…) qui tous participent à leur manière à la promotion et la connaissance de la chanson.
Longue vie à Nos Enchanteurs !